Le trois-quarts centre du Stade-Toulousain, Sofiane Guitoune s’est confié via Eurosport.
Ce-dernier a évoqué le début de la saison, sans les internationaux. Extrait:
Quand je suis arrivé, je me suis dit “waouh, c’est chaud”. Il y avait des gosses de 18 ans que je ne connaissais pas. Heureusement qu’il y avait Matthis Lebel et Lucas Tauzin, qui sont là depuis un bout de temps… mais même eux, ils ont dix ans de moins que moi. Ce qui est cool, c’est qu’ils sont arrivés champions de France Espoirs, en masse, ce qui évite la timidité. Ils se sont vite intégrés. Les coaches et les quelques anciens ont fait en sorte de leur faire comprendre qu’ils avaient un gros rôle à jouer.
Si tu démarres bien, ce n’est pas dit qu’on te sorte de l’équipe quand les autres vont rentrer. On ne sait pas dans quel état ils vont revenir (de la Coupe du monde). Une fois que tu as mis le pied sur le terrain, c’est la compétition, il faut y aller pour te sortir. J’ai poussé dans ce sens, pour leur expliquer que c’était fini, que ce n’étaient plus des gosses mais des joueurs de l’effectif du Stade Toulousain, qu’il fallait y aller à fond, ne plus jouer tranquillement comme chez les Espoirs.
Il précise ne pas avoir été mis au courant que le pilier All-Black Owen Franks allait rejoindre Toulouse. Extrait:
On l’a appris au dernier moment. Le jour de la rentrée, j’arrive dans le vestiaire et je vois “Owen Franks”, je me dis : “Owen Franks, le vrai ?” Je demande à Jérôme Cazalbou, qui me le confirme. Billy Searle, Piula Fa’asalele (déjà passé par Toulouse, ndlr), dont je suis proche, etc. (…) Ils mouillent le maillot comme s’ils le portaient depuis dix ans, c’est génial. Je ne sais pas si tout le monde restera mais ils ont plus que joué le jeu.
Il revient sur cette période de trêve du Top 14. Extrait:
Le staff a bien préparé tout cela, en séparant le championnat en plusieurs blocs. On avait un objectif sur le premier bloc, puis un stage aux Etats-Unis, des vacances et une deuxième préparation physique. On est rentré dans notre objectif des trois premiers matches, en remportant deux rencontres sur trois. Avec trois défaites, le stage aux Etats-Unis n’aurait pas été le même…
Il confirme ensuite qu’il raccrochera les crampons dès la fin de la saison. Extrait:
Mon corps va bien, je préfère arrêter tant que je suis au niveau, plutôt que de faire la saison de trop, de ne pas mettre un pied devant l’autre. Sportif de haut niveau, ce n’est pas facile. Tu vois que ton corps change, ton profil évolue, mais tu peux toujours prendre autant de plaisir. Je sais que ça va être difficile quand je vais arrêter, mais ça aurait été difficile dans deux ou trois ans aussi.
J’ai décidé assez tôt d’arrêter, parce que je sens que mon corps en a besoin… mais je sens aussi que mon corps peut le faire, cette année, qu’il peut être au niveau auquel je veux qu’il soit. Je bosse dur pour cela. Ce n’est pas facile toutes les semaines, mais je me donne les moyens pour que les petits jeunes soient derrière moi au physique.
Physiquement, je ne peux pas me permettre d’être un peu moins bien. Je me tire la bourre avec les gamins de 18 ans. Je leur mets deux/trois pièces en leur disant que ce n’est pas normal qu’un vieux de 34 piges soit devant eux au physique.
Il espère pouvoir terminer sa carrière sur un titre. Extrait:
Ce serait une belle fin. Je l’ai dit à Thomas Ramos et Antoine Dupont, en les chambrant un peu : “Vous n’avez pas gagné (la Coupe du monde), vous aurez la dalle pour me faire gagner un Bouclier”. C’est sûr que partir avec un Brennus ou une Coupe d’Europe, je ne dis pas non.