Eliminées par la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud en demi-finales, l’Argentine et l’Angleterre s’affrontent ce vendredi au Stade de France lors de la petite finale du Mondial 2023. A la veille du choc qui déterminera le vainqueur du tournoi, les Pumas et le XV de la Rose espèrent bien finir lors d’un match assez particulier. Simple lot de consolation ou tournée d’adieu, cette rencontre n’est pas forcément abordée de la même manière par les deux équipes.
A la veille de la finale tant attendue entre les All Blacks et les Springboks et à l’heure où certains joueurs du XV de France s’apprêtent à reprendre en Top 14, l’Argentine et l’Angleterre s’affrontent ce vendredi lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde (21 heures). Un remake du premier match de la poule D entre les deux nations où les Anglais l’avaient emporté à quatorze contre quinze (27-10) après l’expulsion rapide de Tom Curry.
Le tout dans un Stade de France qui pourrait ne pas être totalement rempli alors que des places sont encore disponibles sur le site de la compétition à quelques heures du coup d’envoi. La preuve d’un engouement moindre du public pour ce match de classement qui ne reste que très rarement dans les mémoires malgré la médaille de bronze à décrocher.
Dans le sport, on ne retient que les vainqueurs… mais au rugby on a aussi tendance à se souvenir des finalistes tant certaines rencontres ont marqué les esprits. En 1987, pour la première Coupe du monde de rugby de l’histoire, les All Blacks l’ont emporté mais l’épopée des Bleus a impressionné. Personne, ou presque, ne se souvient en revanche du troisième.
On vous donne son identité: l’Australie avait battu le pays de Galles pour finir sur le podium. Rebelote en 1991 où la Nouvelle-Zélande a battu dans la douleur la surprise écossaise. Du Mondial 1995, les joueurs et supporters français retiennent plus volontiers la demi-finale polémique perdue contre les Springboks que le Crunch gagné contre l’Angleterre dans la foulée (19-9).
Idem en 1999 où l’on retiendra plus volontiers la demi-finale entre les Bleus et les All Blacks et le titre australien contre le XV de France plutôt que le match pour la troisième place entre l’Afrique du Sud, avec un certain Johan ‘Rassie’ Erasmus titulaire, et la Nouvelle-Zélande.
En 2003, on se souvient de la demi-finale pluvieuse et totalement ratée par la France contre le XV de la Rose. Beaucoup moins du match qui a suivi où les All Blacks du jeune Richie McCaw ont infligé une dérouillée (40-13) à des Bleus démobilisés et remaniés (seul le pilier Sylvain Marconnet avait débuté les deux matchs). Sauf lors de rares exceptions, les petites finales au Mondial ont surtout servi à faire tourner les effectifs. Notamment pour les grosses nations encore frustrées de leur élimination aux portes de la finale.
L’Angleterre remaniée, l’Argentine presque au complet
Difficile donc de garder un groupe mobilisé pendant une semaine après avoir vécu une terrible désillusion à seulement un match de la grande finale. Si World Rugby manie les mots à merveille en appelant officiellement ce Argentine-Angleterre la “finale de bronze”, l’enjeu sportif n’est pas vraiment là. Côté anglais tout du moins où Steve Borthwick a procédé à une large revue de son effectif pour la rencontre avec huit nouveaux joueurs par rapport à la demie.
Marcus Smith signe son retour après sa commotion face aux Fidji mais les seconds couteaux du XV de la Rose sont de sortie pour ce match de classement. Le futur retraité Ben Youngs débutera en charnière avec Owen Farrell alors qu’Alex Mitchell a débuté toutes les rencontres majeures de la compétition. Ben Youngs qui s’en ira sur cette 127e cape, un record, ne figurait même pas sur la feuille de match lors de la demi-finale contre l’Afrique du Sud.
Lui aussi futur retraité de la sélection après y avoir été titulaire indiscutable pendant le Mondial, Courtney Laws est laissé au repos. Pour le reste, les Anglais s’appuieront sur plusieurs jeunes talentueux mais inexpérimentés à ce niveau comme le talonneur Theo Dan (22 ans), ou le futur joueur du Racing 92 Henry Arundell (20 ans).
Du côté de l’Argentine, au contraire, on rêve de finir sur le podium et Michael Cheika n’a presque pas fait tourner son équipe. Le sélectionneur des Pumas a procédé à trois changements avec les titularisations de Jeronimo De la Fuente (le joueur de Perpignan devrait annoncer sa retraite internationale dans la foulée), du jeune Pedro Rubiolo (20 ans) et Tomas Cubelli à la place de Santiago Chocobares, Tomas Lavanini et Gonzalo Bertranou.
Via RMC Sport