Éblouissant lors de la première victoire de la saison de Perpignan en Top 14 ce samedi face à Toulon (26-22), Posolo Tuilagi (19 ans, 1,94m, 149kg) s’inscrit comme l’avenir du XV de France au poste de deuxième ligne.
Aymeric Luc (26 ans) a à peine eu le temps de voir l’impact arriver. A la réception d’une chandelle, l’arrière de Toulon s’est retrouvé au sol, percuté par un adversaire de deux fois son poids. Tout juste a-t-il eu le temps de gainer l’intégralité de son corps pour “amortir” la charge de l’imposant gabarit fondant sur lui. Celui de Posolo Tuilagi (19 ans, 1,94m, 150 kilos), deuxième ligne de Perpignan et grand artisan du premier succès de la saison de l’USAP en Top 14 face au RCT (26-22, 5e journée).
Sa carrure n’est plus inconnue depuis ses grands débuts en championnat, il y a un peu plus d’an, le 16 septembre 2022 lors d’un match à La Rochelle. Elle en fait à la fois une attraction, une proie à déstabiliser mais aussi une immense source de promesses pour son club et le rugby français. Celles-ci sont montées d’un cran l’été dernier dans le sillage du nouveau titre mondial de l’équipe de France des moins de 20 ans (le troisième de rang) dans lequel il a pris une part très active (homme du match en quart face à la Nouvelle-Zélande, notamment).
“Il est suivi par l’ensemble des staffs des équipes de France”
Le fils d’Henry, ancien troisième ligne centre de Perpignan (2007-2015), confirme son gros potentiel en ce début de saison et développe sa capacité à maintenir les efforts sur la durée. “Félicitations à tous ceux qui ont joué 80 minutes, qui ont sauté partout“, a lancé le capitaine Mathieu Acebes à l’issue de la rencontre, samedi.
Le deuxième ligne a terminé meilleur plaqueur de la rencontre (15), une semaine après avoir inscrit son premier essai de la saison (le deuxième de sa jeune carrière). Après l’effet de surprise, Tuilagi est “désormais attendu par les adversaires”, selon son équipier Alan Brazo. Et par les formateurs depuis son intégration au centre de formation de l’USAP à 6 ans (où il a prolongé jusqu’en 2026 en juillet).
La dernière pépite de la famille Tuilagi (son père Henry et ses oncles Feretti, Anitele’a et Alesana ont joué pour les Samoa, son autre oncle Manu a choisi l’Angleterre) brille aussi par sa capacité à couvrir plusieurs postes (dont celui de troisième ligne centre, où il a débuté) et stratégies. Il est vite entré dans les radars des sélections françaises, dont celle des A, particulièrement attentifs à ses prestations lors du dernier Mondial U20.
“Il a pris conscience de pas mal de choses au cours de la saison dernière avec l’USAP et avec l’équipe de France, confiait Philippe Boher, entraîneur des U20 français en août dernier dans L’Indépendant. Il s’est transformé. Comme pour tous les jeunes de son âge, c’est une période pendant laquelle les corps changent beaucoup. Ils sortent de la fin de l’adolescence pour devenir des joueurs de rugby matures et très développés athlétiquement. Il suit ce chemin. Mais il ne faut pas qu’il arrête les efforts car il est suivi par l’ensemble des staffs des équipes de France et qu’à moyen terme, son objectif ne doit pas être que de jouer avec Perpignan dans l’équipe professionnelle.”
En juillet, William Servat, entraîneur des avants du XV de France, avait été interrogé sur l’avenir en Bleus de Posolo Tuilagi à un poste en plein renouvellement avec notamment la retraite de Sébastien Taofifenua.
“Il y a toujours des joueurs qui arrivent, pourquoi pas? Mais chaque chose en son temps. Aujourd’hui, la maturité physique que l’on peut avoir à son âge, à son poste, est très importante et effectivement aucune porte n’est fermée sur rien.”
Ce ne devrait pas encore être pour tout de suite pour un joueur qui ne compte que 17 matchs en Top 14. Mais il pourrait bien compter quelques sélections d’ici le prochain Mondial 2027. Voire même y participer.
Via RMC Sport