De retour au Stade Rochelais, le trois-quarts centre international Français Jonathan Danty s’est confié sur sa reprise avec le club Maritime.
Via Sud-Ouest, il explique ne pas avoir voulu prendre de vacances suite à la Coupe du monde.
Il explique pourquoi. Extrait:
J’avais fait passer le message à Ronan, après la Coupe du monde, que je n’avais pas spécialement besoin de vacances et que je voulais reprendre un peu plus tôt que prévu. Finalement, il ne m’a pas laissé le choix, j’ai repris lundi dernier et je pense qu’il avait raison, ça m’a permis d’évacuer pas mal de frustration. Mon match contre Bayonne n’était pas le meilleur avec le Stade Rochelais, ce qui est sûr c’est que je ne pourrai pas faire pire. Je suis content de retrouver le groupe, et ma place au sein du groupe. J’ai forcément l’envie de laver l’affront de ce début de saison car on a un collectif de très haut niveau et, donc, pas d’excuse par rapport à ça.
Je ne suis pas parti en vacances, et au vu de la météo, j’ai passé pas mal de temps chez moi. C’est vrai que j’ai eu du temps pour cogiter sur ça. En fait, ne serait-ce qu’en voyant la météo, je me suis dit que si j’avais repris l’entraînement, j’aurais été démoralisé de reprendre dans des conditions pareilles. J’ai pu retrouver ma famille à la maison, en profiter pour faire du bricolage, ça m’a permis de me changer un peu les idées. C’est bête à dire, mais je n’ai pas pu le faire pendant quatre mois. Je n’ai pas pu passer à autre chose, car ce sont des cicatrices à vie. Quand on voit que certains anciens joueurs parlent encore de 2011… On a perdu une finale de Top 14 avec La Rochelle, ça marque aussi, mais c’est encore plus le cas avec une Coupe du monde, qui n’arrive que tous les quatre ans.
Il revient dans la foulée sur cette Coupe du monde disputée avec les Bleus. Extrait:
J’avoue que la préparation physique a été difficile, on a été poussés au maximum de nos capacités, c’est ce qui nous a permis d’être prêts. Moi, c’était ma première Coupe du monde et je l’ai vécue en deux temps : la phase de poule, où l’on savait qu’on finirait 1ers ou 2es si tout se passait normalement, mais on savait que le plus dur commencerait avec le quart de finale. Malheureusement, c’est là qu’on s’est arrêtés, ça a été dur à encaisser. Je pense plus pour certains que pour d’autres, mais dans la globalité on a tous mal vécu cette sortie prématurée de compétition. Je me sentais monter en puissance, ça a été un énorme coup d’arrêt. En reprenant le fil de ma carrière, quand je suis venu à La Rochelle, c’était aussi pour retrouver l’équipe de France, pouvoir participer à la Coupe du monde. J’y ai participé, c’est très bien, mais j’aurais préféré aller chercher quelque chose de plus gros.
Il ne le cache pas : une défaite en quart de finale avec les Bleus est beaucoup plus violente qu’une défaite avec le Stade Rochelais. Extrait:
Oui, parce que c’est quelque chose qu’on prépare réellement pendant quatre ans. Ma vie a changé en venant à La Rochelle, j’étais dans mon petit cocon à Paris, je n’arrivais plus à progresser. Être ici m’a permis de passer un cap, de retrouver l’équipe de France, de préparer cette Coupe du monde. Ça a été un chamboulement positif dans ma vie pour, au final, sortir en quarts de finale. Certains diront que c’est très bien d’y arriver, d’autres diront que c’est mieux de gagner la Coupe du monde, et je pense que c’est plus sympa en effet… c’est le sport de haut niveau, c’est parfois injuste. Je n’ai revu le match qu’une seule fois, et j’ai presque toujours le même sentiment qu’à chaud. Malheureusement, c’est comme ça, c’est fini, la prochaine sera dans quatre ans, ce sera beaucoup plus compliqué pour moi (rires). C’est le seul trophée que je n’ai pas remporté, ça aurait été le plus gros mais ce ne sera pas pour moi, peut-être pour la prochaine génération. Je lui souhaite.
Dans la foulée, il indique ne pas vouloir annoncer sa retraite internationale. Extrait:
Si je suis encore apte et que j’ai encore le niveau pour, oui. J’ai une carrière internationale faite de hauts et de bas, j’ai beaucoup travaillé pour y retourner, entre 2016 et 2021. Mon profil ne plaisait pas et je n’étais pas au niveau pour ça. Aujourd’hui, je ne pourrai pas me permettre, malgré mon âge, de refuser une sélection. J’en ai tellement voulu, j’ai tellement travaillé pour arriver à mon meilleur niveau et représenter mon pays… quand on ne voudra plus de moi, et que je ne serai plus au niveau, je dirai stop, mais en attendant si je peux encore répondre présent sur le terrain et qu’on fait appel à moi, je serai là.
Jonathan Sexton a joué jusqu’à 38 ans, mais ce n’est pas le même style de jeu (rires). J’aime beaucoup le joueur qu’il est, mais il est plus dans la distribution. Et puis, à mon poste, on a des jeunes qui ont énormément de qualités, qui vont déjà plus vite et qui iront encore plus vite que moi quand j’aurais 33 ans, par exemple. Après, pour en avoir parlé avec Fabien (Galthié), il faudra qu’on en discute dans le futur, je ne sais pas sa vision. Est-ce qu’il va tout changer d’un coup, est-ce qu’il va essayer de le faire au fur et à mesure des saisons ? Pour l’instant, on est tous en train d’essayer de digérer cet échec en Coupe du monde, tout le monde prépare le retour en club, on verra ce qu’il en est pour le Tournoi des Six Nations.
Pour conclure, Jonathan Danty indique s’en vouloir toujours autant de sa prestation manquée lors de la dernière finale du Top 14 perdue contre Toulouse. Extrait:
je pense que j’ai pas mal pénalisé l’équipe. Je sais quand je suis bon ou pas, je n’ai pas honte de le dire, je suis passé à côté dans tous les domaines où je suis censé être bon pendant cette finale. Quand c’est le cas, je ne sers pas l’équipe. On a beaucoup parlé de la sortie de ligne de « UJ » (Ulupano Seuteni) mais si j’arrive à être dans mon match ne serait-ce qu’en première mi-temps, le score est quasiment fait, on ne parle pas de cette action. Malgré mes 31 ans, j’apprends encore au fur et à mesure des matchs. Peut-être que j’avais mal préparé mon match. Il y a toujours des facteurs dont on se rend compte après. Je sais très bien que je n’avais pas très bien préparé ma semaine, ce qui fait que je n’ai pas fait un bon match.