Le nouveau manager de Montpellier, Patrice Collazo s’est confié via Midi Libre, ce jeudi, pour évoquer son arrivée au MHR.
Il explique le contexte de son arrivée. Extrait:
Il vaut mieux prendre le train que sauter du train en route. L’an dernier, quand j’arrive à Brive, j’avais eu 3 jours pendant les fêtes de Noël pour préparer un match. Là, on est trois. On a plus de choses à régler mais pour l’instant, on s’attache surtout à de l’organisation. On veut montrer aux joueurs qu’on maîtrise certaines choses pour leur donner de la confiance. On ne devient pas mauvais du jour au lendemain. Dans le sport, on a des périodes de hauts et de bas. Si on n’avait pas confiance en eux, on ne serait pas venus.
Il dévoile aussi les coulisses de son arrivée. Il avoue avoir manqué la sortie d’autoroute et être arrivé en retard. Extrait:
J’étais loin de Montpellier, ce dimanche à 7h45. J’étais à Bordeaux chez ma fille. On a discuté avec Bernard Laporte pendant 15 minutes. On a passé quelques coups de fil. Il y a des fois où on peut réfléchir, poser le pour et le contre. J’avais quitté Brive une semaine avant, ce n’était pas prévu. Personnellement, je suis parti de Brive alors que j’avais l’adhésion du groupe et du staff. Je n’avais pas besoin de coupure comme après Toulon. Il a fallu que je retourne chercher des affaires à Brive puis il fallait que je sois à 20h30 à Montpellier. J’ai manqué la sortie d’autoroute, je suis allé jusqu’à Lunel, j’ai manqué l’heure du rendez-vous (sourire)… Mais tout s’est enchaîné ensuite.
Il précise ne pas pouvoir tout changer du jour au lendemain au sein du jeu pratiqué par Montpellier. Extrait:
Ce ne sont pas du tout les mêmes effectifs qu’à Brive, ou La Rochelle, par exemple. On a défini un plan pour voir comment les faire jouer. Je n’ai pas la prétention de tout résoudre d’un coup. On fait un métier compliqué. Avec Richard Cockerill, ça n’a pas fonctionné. Richard, que je connais bien, a pourtant un palmarès qui part d’ici jusqu’à Palavas. C’est un championnat très dur. Il faut s’adapter. Je ne vais pas tout changer d’un coup de baguette magique.
Il indique connaitre très bien ses nouveaux adjoints, à savoir Etcheto et Labit. Extrait:
On a des personnalités différentes, des parcours différents, mais on a en commun d’avoir joué ensemble. Avec Vincent (Etcheto) et Christian (Labit), on se connaît, on a joué ensemble. On connaît nos sensibilités. Ça permet de gagner du temps. Il y a une saison qui se goupille mal jusqu’ici. Il faut du temps pour tout mettre en place. Mais du temps, on n’en a pas. Il reste encore pas mal de matches. On est dernier. L’an dernier, quand je suis arrivé à Brive, on avait déjà fait la moitié du championnat. C’est un profil d’équipe différent, un contexte différent. On va y aller étape par étape. Il faut redonner de la confiance aux joueurs. On va aller à l’essentiel ce week-end, l’important est de gagner.
Il ne le cache pas : l’humain sera très important au sein du groupe. Extrait:
C’est un sport professionnel. Mais dans ce genre de situation, l’humain est très important. J’ai vécu un truc de fou pendant 9 mois à Brive avec des mecs qui ont tout donné. Les résultats, c’est autre chose. Créer une dynamique d’équipe, c’est capital. Puis une dynamique de club. C’est à nous de la créer au quotidien. Aujourd’hui, on a parlé aux joueurs non retenus, aux mecs qui seront remplaçants samedi. On connaît la qualité de chaque mec. Mais le règlement, c’est 23 sur la feuille de match donc on a fait des coupes en fonction des problématiques du match contre Oyonnax. Le Challenge, ça ne sera pas un laboratoire. Les meilleures joueront. La confiance amène la confiance. On ne gagnera pas à 23. Il faudra 40 mecs concernés. L’équipe qui a la chasuble ou pas doit s’entraîner de la même façon.
Quand tu es dans une situation d’échec et que quelqu’un arrive avec un discours différent, les mecs se remobilisent. 90 % du groupe champion de France est encore là. On n’est pas champion sans caractère. Il y a des internationaux, des mecs qui ont fait la Coupe du monde. Il faut bien définir les rôles de chacun et les mettre dans les meilleures conditions. On prépare les matches à 40, avec des groupes de travail. Tout le monde doit apporter au groupe. Les blessés, les hors groupes… Il faut impliquer tout le monde. Les équipes qui gagnent sont celles qui gagnent à 40, pas à 15.
Il explique être motivé par ce nouveau projet qui l’enchante beaucoup. Extrait:
Ce n’est pas parce que ça ne marche pas à un endroit que ça ne marchera pas ailleurs. Si ça me faisait chier de repartir dans un projet, je ne serai pas venu. J’ai de l’énergie, je ne suis pas à plat, je n’ai pas besoin de souffler, comme ça a pu être le cas. Et il n’y a pas d’esprit de revanche. Je ne vais pas dire que je vais tout résoudre. On arrive à plusieurs. Ça alimente les débats d’ailleurs. J’ai bien compris que ça faisait vendre, ça alimente les débats. Mais on se connaît tous et il n’y aura peut-être pas de clash (sourire).
Il précise s’entendre très bien avec Bernard Laporte. Extrait:
Ce n’est pas compliqué. Quand je vois les relations qu’il avait avec le staff du XV de France, je ne suis pas surpris de voir ça façon de fonctionner. Il a posé des questions, on a beaucoup échangé. On ne le verra pas avec un survêt’ hein (sourire). C’est un technicien au départ, un amoureux du jeu et du rugby. Donc l’échange est fluide. Il m’a entraîné, il a entraîné Christian. Heureusement, pas Vincent (rire). Sa position est hyper claire. C’est un facilitateur.
Pour conclure, Patrice Collazo a évoqué la situation dans laquelle se trouvent les joueurs du MHR. Extrait:
On fait un métier compliqué mais les joueurs… Certains avaient besoin d’un peu de sommeil, de calme. On ne peut pas arriver à coups de triques d’entrée face à des mecs un peu traumatisés par la situation. C’est un contexte difficile. Les joueurs étaient perturbés et ils ont besoin de savoir où ils vont. Il fallait apporter de la justesse dans la communication et les rassurer. À partir de la… il n’y a qu’une vérité, c’est le terrain. On leur a donné notre confiance, mais il ne faut pas la trahir et vice-versa. Quand ils ne seront bons, on leur dira. Quand ils le seront aussi…