Si le meilleur joueur du monde ne rejoindra l’équipe de France à 7 qu’en février prochain, les septistes tricolores ont, eux, du pain sur la planche. Les Bleus entament le World Sevens Series ce samedi à Dubaï. À huit mois des Jeux de Paris 2024, ils ont la ferme intention de marquer les esprits.
C’est le nec plus ultra du rugby à 7. Le World Rugby Sevens s’ouvre ce week-end à Dubaï. Première des huit étapes du circuit mondial qui emmènera nos rugbymen tricolores des Émirats arabes unis à Madrid (31 mai-2 juin) en passant par Le Cap (9-10 décembre), Los Angeles (2-3 mars) ou Hong Kong (5-7 avril).
Quatrièmes au classement World Sevens Series la saison passée, les Bleus veulent frapper fort dès ce week-end face aux plus grandes nations de la discipline. Et ils se sentent d’attaque à en croire Stephen Parez, l’un des tauliers de l’équipe.
“On sent qu’il y a une suite par rapport à la saison achevée en 2023. On sent que l’on part sur un socle plutôt élevé comparé à certaines années. Il y a de l’application et de la détermination dans les entraînements. On a fait une très grosse préparation et on a hâte de jouer.”
Un élément de motivation supplémentaire: les Jeux olympiques de Paris 2024 dans huit mois. Paul Leraître, le jeune arrière du Racing 92 qui fait des piges à 7, reconnaît que les JO sont une belle carotte.
“Une échéance comme ça à la maison, ça arrive tous les 100 ans. Après, l’objectif est de gagner ce tournoi pour bien débuter la saison et tout de suite marquer les esprits. Montrer qu’on est là et qu’on peut prétendre à une première place aux Jeux.”
La France est qualifiée d’office en tant que pays hôte mais les septistes bleu-blanc-rouge ont aussi gagné leur place aux JO sur le terrain en se hissant à la quatrième place du World Series en 2023. Et ça compte beaucoup pour le sélectionneur Jérôme Daret. Après avoir raté de peu la qualification aux Jeux de Tokyo en 2021, les Bleus devaient prouver qu’ils avaient toute leur place au niveau olympique.
“C’est important de réussir cette saison pour expliquer à tous nos concurrents qu’on allait se chercher notre ticket sur le terrain. On a réussi à solder Tokyo à ce moment-là. On a appris de pas mal d’erreurs et ça nous a permis de franchir cette étape-là.”
Et si le coach ne veut pas se croire champion olympique avant l’heure, il souligne les forces de son équipe. “On a quelques convictions, on a une défense assez solide. On est la troisième défense du circuit. Et on a un schéma offensif avec une marge de progression importante puisqu’on est la septième attaque mondiale. C’est un classement par rapport à nos propres indicateurs. On a besoin d’optimiser notre schéma offensif pour perturber les défenses adverses, notamment celle des All Blacks.”
Autre carotte pour nos septistes? Gagner un tournoi du World Series pour la première fois depuis… 18 ans! “C’est simple, la France n’a gagné qu’une fois dans son histoire un tournoi World Series”, explique Jérôme Daret. “C’était à Jean-Bouin en 2005. On est des chercheurs d’or, on a trouvé le bronze, l’argent… L’année dernière, on a disputé six demi-finales mais on n’arrive pas à basculer sur le gain d’un tournoi. Il faut que ça arrive cette année. On a huit cartouches avant les JO pour montrer à tout le monde qu’on est capables de gagner une médaille d’or. C’est très important.”
Pour aller chercher l’or olympique, les Bleus seront rejoints dans leur aventure par le capitaine du XV de France. Antoine Dupont l’a confirmé et il est attendu aux tournois de Vancouver (23-25 février) et de Los Angeles (2-3 mars). “On en parle un peu quand même”, confirme Paul Leraître.
Stephen Parez poursuit: “Il sort d’une très grosse saison avec la Coupe du monde, il a fait une grosse préparation. Il y a énormément de frustration, j’imagine. Il lui faut du temps pour reposer son corps et son esprit. Il viendra quand il viendra et nous on est prêts à l’accueillir à bras ouverts comme tout autre joueur du rugby à XV.”
Stephen Parez, qui a hâte de voir le Toulousain en action: “C’est un joueur hyper talentueux. Tout ce qu’il touche, il le réussit. On espère qu’il pourra apporter un maximum à l’équipe de France à 7.”
Pour Jérôme Daret, la venue d’Antoine Dupont est aussi une opportunité exceptionnelle pour la visibilité de son équipe. “Antoine Dupont qui s’intéresse à l’équipe de France de rugby à 7, c’est une belle reconnaissance. L’un des meilleurs joueurs de la planète espère faire partie de l’aventure olympique pour gagner une médaille olympique. On n’a jamais été trop mis dans la lumière, et aujourd’hui on n’a rien gagné et je vous garantis que l’on parle de nous partout ! C’est génial pour nous, à huit mois des JO ça permet de se préparer à la pression médiatique.”
Mais le sélectionneur prévient: “C’est le rugby à 7 qui vous accepte ou pas. Si vous n’entrez pas dans la démarche collective, vous risquez de passer complètement à côté et d’être sanctionné par les adversaires de manière sévère. C’est cette humilité qu’il faut avoir et l’ambition de fonctionner en équipe. Un garçon comme Antoine Dupont arrive avec un standard très élevé, je n’ai pas besoin d’expliquer ça.”
Via RMC Sport