Le pilier droit international Français Uini Atonio s’apprête à jouer la Champions Cup avec le Stade Rochelais.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier explique avoir pris énormément de plaisir à rejouer avec La Rochelle.
Il est cependant conscient de ne pas avoir retrouvé son meilleur niveau. Extrait:
J’aurais cru que ça aurait été plus dur de revenir en club, d’autant plus que l’équipe était mal classée. Finalement, ça m’a fait un bien fou de reprendre, de retrouver les habitudes, de revoir les gars. Je suis content même si je trouve que je ne suis pas à mon meilleur niveau. J’ai besoin de temps, que ce soit physiquement et même mentalement. Je ne suis pas en burn-out non plus (sourire). Mais, parfois, c’est frustrant car tu penses que tu es bien et puis tu te rends compte que ce n’est pas le cas.
Le journaliste lui demande ensuite s’il n’aurait pas apprécié de couper deux mois comme le fait actuellement Grégory Alldritt.
Uini Atonio l’affirme : il ne serait jamais revenu s’il avait coupé autant de temps. Extrait:
J’aurais peut-être pu ajouter une semaine de vacances mais, plus longtemps, ça ne m’aurait pas ressemblé. Et, franchement, je n’aurais pas pu (sourire). Si j’avais coupé deux mois, je ne suis pas sûr que j’aurais pu revenir. Ou il m’aurait fallu au moins quatre mois pour reprendre. Je trouve très bien que Greg ait pris cette décision. Je suis son premier supporter. Franchement, chapeau à lui d’avoir eu ce courage. Et je pense que ça va lui faire du bien. Je n’aurais pas pu faire comme lui ni comme “Peat” Mauvaka qui a basculé la semaine d’après avec Toulouse. Ca aurait été trop dur de revenir directement.
Après la Coupe du monde, Uini Atonio a eu besoin de se refaire une santé mentale. Extrait:
Je devais me recharger mentalement. J’avais besoin d’être en famille, avec mes enfants, pour couper du rugby quelque temps. Je n’avais pas envie de me retrouver directement au milieu de tous les gens qui m’auraient dit “félicitations” alors que nous étions tombés à deux matchs de l’objectif que l’on avait en tête depuis si longtemps.
Désormais, il se tourne vers le match à venir contre le Leinster, programmé dimanche. Extrait:
L’équipe est en quelque sorte tombée dans la poule de la mort (sourire). Ça commence par le Leinster. Je pense qu’ils doivent en avoir marre de nous croiser et de ne pas arriver à nous battre. Ils ont changé d’entraîneur, ils se retrouvent avec le champion du monde (Jacques Nienaber). Je m’attends à ce qu’ils changent un peu leur fusil d’épaule. Ce qui est sûr, c’est que ça va taper fort dimanche.
Un gros rendez-vous aussi tôt dans la saison, ça va nous faire du bien. En ce moment, l’équipe n’est pas à son meilleur niveau, que ce soit pour le jeu et le physique. C’est ce genre de tests que l’on adore. Les 23 qui joueront seront prêts.
Conscient d’enchaîner de nombreux matches, il avoue détester ne pas jouer un match. Extrait:
Ma famille me fait souvent cette remarque, sur le fait que je suis tout le temps sur le terrain. Mais que voulez-vous ? Je n’aime pas ne pas jouer. J’ai aussi eu la chance de ne pas avoir de grosse blessure dans ma carrière si ce n’est mon souci aux cervicales (en 2019). Mais ce n’était pas comme un genou ou une épaule…
Si je n’avais pas été opéré, je n’aurais pas pu avoir de licence. On m’a mis une cage entre la C5 et la C6 mais une fois que j’étais sorti de la chambre d’opération, je ne sentais plus rien. Je ne pouvais pas jouer avec contact pendant un mois, c’est tout. Mais sinon, j’aime trop jouer, j’aime trop être sur le terrain. J’ai conscience qu’un jour, je ne pourrai plus le faire. Alors, tant que c’est possible, je veux profiter à fond. Je donne tout, que ce soit sur 30, 40, 50 minutes. Être sur le banc, j’arrive à l’accepter désormais mais sur les cinq premières années, je n’aimais pas ça, je ne le supportais pas. Je veux trop être sur le terrain, j’ai heureusement changé de mentalité avec l’âge. Si je n’avais pas changé, j’aurais fini avec un burn-out à 27 ans.