Le nouveau technicien de Montpellier, Vincent Etcheto s’est confié via Midi Libre.
Ce-dernier explique comment il a rapidement plongé dans ce nouveau projet proposé par Bernard Laporte. Extrait:
“Je suis passionné de ce jeu, c’était vraiment une opportunité. Je m’étais mis en retraite de la République parce que j’avais chargé pendant trois ans, j’étais content d’être avec ma famille. Et il y a eu ce coup de fil. Comme dans mon bel océan atlantique, j’ai plongé dedans sans retenue. Et même si je vais prendre quelques vagues dans la gueule, je suis content d’y être.”
Il savoure d’ailleurs cette première victoire remportée contre Newcastle, le week-end dernier. Extrait:
On n’était pas habitué. Mais ça fait du bien, même si c’était face à Newcastle (19-24) qui n’a pas gagné deux matches dans son championnat. On s’est concentré sur nous, on voulait avoir, si ce n’est des certitudes, des convictions sur ce qu’on veut mettre en place. Il fallait qu’on gagne et qu’on se rassure sur certains secteurs. C’est ce qu’on a fait.
Il affirme que le staff prend ses marques petit à petit. Extrait:
Petit à petit. Mais c’est allé plus vite que ce qu’on pensait. Chacun a sa personnalité. Nos parcours sont différents mais à l’arrivée il y a la même passion pour ce sport, l’envie que ce club relève la tête. On a trouvé, chacun avec nos compétences et nos convictions, un terrain de travail agréable. La qualité de l’entraînement le montre cet après-midi (mercredi 13 décembre). J’espère qu’on est sur le bon chemin.
Il précise d’ailleurs avoir changé certaines méthodes d’entraînement car certaines choses ne lui convenaient surtout pas. Extrait:
Je ne veux pas parler de ce qui se faisait avant. Mais il y avait des choses dans mon secteur qui ne me convenaient pas. Il ne faut pas tout jeter d’un coup, tout révolutionner parce que tout était pourri avant, ce qui n’est pas le cas, évidemment. Mais trouver petit à petit ce qui fonctionne. Dans l’urgence, Oyonnax (21-26) et Bayonne (34-19) ne nous ont pas permis de vraiment se trouver.
Ce match de Challenge nous a permis de mettre en place des choses, trouver des repères, comment on joue les contre-attaques, la circulation des joueurs, les premiers temps de jeu. Et plus il y aura de temps, plus le message sera facile à passer. Mais avec 17 week-ends d’affilée, une urgence comptable et sportive, il faut trouver les bons messages et des principes simples, sans non plus perturber les joueurs, amenés à se remettre beaucoup en question ces derniers temps.
Offensivement, il faut qu’on ait une panoplie plus étoffée, tenir un peu plus le ballon dans les zones de transition. Il faut trouver le compromis entre la possession et la dépossession, même si je n’aime pas ce mot. Il ne faut pas qu’on soit lisible. Mais je n’ai jamais eu envie de faire du large-large et être facile à lire. Donc donner aux joueurs les outils pour bricoler dans les sens et s’adapter.
Dans la foulée, il indique que tout se passe très bien avec Bernard Laporte. Extrait:
Franchement, très bien. Quand il prend la parole, je ne vais pas dire que les murs tremblent, mais il est très écouté. Il est aussi passionné de rugby. On se retrouve souvent après les entraînements, parler des détails, des lancements qu’on pourrait faire, du dernier match, la passe de trop ou non. On parle de rugby et c’est super agréable.
Il est capable de dire quand ça va bien. C’est vrai qu’en ce moment, ça a été plus négatif que positif, il ne faut pas se le cacher. Patrice (Collazo) a aussi qui a son caractère. On ne partage pas le bon flic et le mauvais flic.
Concernant Bernard, il y a une carrière, une aura. On sait ce qu’il a fait. Les joueurs aussi. Peut-être que quand ils voient Bernard Laporte et Vincent Etcheto, il n’y a pas le même regard et tant mieux.
Il apprécie le staff qui a été concocté par Bernard Laporte. Extrait:
On commence à avoir de l’expérience. On en parlait encore avec Patrice, on a pris des claques dans la gueule depuis le temps. Tu apprends à mettre de l’eau de ton vin, à être plus diplomate, tourner trois fois ta langue dans ta bouche avant de parler. Moi, j’ai souvent été dans des clubs en difficulté mais j’étais seul à la barre. Et quand t’es seul, tu assumes beaucoup de choses et un moment donné, faut que ça sorte.
Là, j’ai des boucliers anti-nucléaire à côté de moi. J’ai des mecs qui ont pris des claques aussi, qui sont costauds. J’étais bien entouré à Bayonne et Angoulême, mais j’avais autour de moi de jeunes coaches avec peu d’expérience. J’ai perdu autant de matches que j’en ai gagnés, si ce n’est plus, et je chargeais. Et quand tu charges, la meilleure défense, c’est l’attaque. Donc on ne se laisse pas faire. Là, je suis bien protégé, j’ai des mecs solides autour de moi. Ça permet de prendre du recul et retenir que le positif.
Ça fuse ! Des fois je rigole avec les gros. Avec Patrice (Collazo), Didier (Bès), “Nache” (Christian Labit), Antoine (Battut) et Bernard qui aime le jeu d’avants, ils sont cinq. Avec Benson (Stanley) et Jérémy (Valls), on prend un peu de recul. On les appelle la Nasa (rire). Franchement, en arrivant, je ne savais pas à quoi m’attendre, je ne savais pas où je mettais les pieds, mais c’est hyper agréable parce qu’on parle rugby quoi. De temps en temps, il y a quelques anecdotes qui fusent étant donné nos expériences mais je les garderai pour moi (sourire). Après, il faut qu’on soit efficace. On sait qu’on a cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. À l’arrivée, on sera jugé sur nos résultats.