L’ancien trois-quarts centre du XV de France, Aurélien Rougerie a pris sa retraite sportive au moins de juin 2018.
En 2021, ce-dernier a été nommé team manager de l’ASM.
Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, Aurélien Rougerie explique en quoi consiste son rôle. Extrait:
“Ma fiche de poste est très claire : il s’agit de créer un environnement propice à la performance pour les joueurs et le staff. Cela englobe plein de domaines, comme l’entretien du centre d’entraînement, choisir les investissements à faire sur la logistique et les déplacements à l’extérieur. Cela me permet d’avoir un lien avec l’administratif en plus du sportif. J’accompagne également les joueurs sur leur double cursus. Je me suis donc rapproché de l’université Clermont Auvergne et de l’ESC Clermont Business School, la principale école de commerce de la ville, pour faire bonne impression parce que l’image des joueurs était écornée…”
Il l’affirme : tout n’était pas parfait avant son arrivée. Extrait:
“Sans vouloir tirer sur l’ambulance, ce qui a été fait avant n’a pas été parfait. Les personnes de l’UCA et de l’ESC me disaient que les joueurs de l’ASM étaient catalogués comme des mecs qui ne venaient pas en cours et qu’il fallait leur donner leur année. Face à cela, j’ai fait amende honorable en proposant une nouvelle trame, aux côtés de Timothé Bommier, ancien traileur de haut niveau.
L’idée est de mettre un peu plus de rigueur au centre de formation mais aussi de prendre en charge les reconversions en fin de carrière. Nos équipes ont fait des bilans d’appétences et de compétences et on a signé un partenariat avec Transitions Pro, un organisme de référence pour la reconversion professionnelle. Cette année, on a plusieurs joueurs qui arrivent en fin de carrière et dont on essaie d’aiguiller au mieux selon leur profil. Il y a aussi la mise en place de tutorats. Toutes ces choses permettent de remettre le facteur dans le Kangoo ! J’étudie également au Centre de droit et d’économie du sport, à Limoges, pour entamer une formation universitaire de manager général.”
Dans la foulée, il affirme avoir voulu claquer la porte à un certain moment. Il explique pourquoi. Extrait:
“Je n’étais pas épanoui, je n’allais pas très bien. J’étais assez patient, parce que j’ai attendu longtemps le Bouclier de Brennus (rires), mais là, au bout de deux ans et demi sans rien foutre, c’était un peu long. Malheureusement, le décès d’Éric de Cromières m’a fait changer de missions. Si la situation était restée en l’état, je pense que je serais parti.”
Il regrette également que son travail effectué pour le recrutement du club n’ait pas été pris en compte par la direction. Extrait:
“J’avais proposé une cellule recrutement il y a quatre ans. Cela a été bien reçu au départ mais j’ai vite déchanté parce qu’ils m’ont mis dans un bureau et j’ai produit des classements et des tableaux pour les entraîneurs qui, au final, ne les regardaient jamais. J’ai passé deux ans comme cela et j’ai failli tout arrêter.
Aujourd’hui, avec le “big five” (Jean-Claude Pats, président, Didier Retière, directeur sportif, Benoît Vaz, directeur général, Christophe Urios, manager, Aurélien Rougerie, team manager, N.D.L.R.), on a gardé un bout de cette cellule. Didier et moi-même nous occupons de l’opérationnel, Benoît, Christophe et le président se chargent de la stratégie, la demande des profils, etc. En résumé, j’ai proposé trois points : le repérage des joueurs en fonction des besoins, la mise en avant des infrastructures, de la ville et de la région et l’intégration matérielle des joueurs. Cela comprend la recherche de logements jusqu’au fonctionnement d’un chariot de supermarché en France ! Nous délivrons pour chaque recrue une “Welcome box”, un petit carton avec tout ce qu’il faut savoir sur la région, des places au Zénith d’Auvergne pour les concerts, les informations sur les assurances… J’ai fait un truc bien, je pense (rires) ! C’était intense à faire mais nécessaire !”
Il indique avoir la confiance de sa direction désormais. Extrait:
“Aujourd’hui, les dirigeants me font confiance et je ne veux pas les décevoir, ni l’institution. J’ai besoin de me former, notamment sur le plan théorique. Si je ne suis plus l’homme de la situation, je partirai. J’ai déjà envisagé ce cas de figure mais heureusement, cela n’est pas arrivé. J’aime ce club, je veux apporter tout ce que je peux et ne pas être un boulet.”
Il détaille dans la foulée les besoins des joueurs. Extrait:
“Ils ont des besoins similaires mais ils veulent tout consommer rapidement, sauf que parfois les choses ne se passent pas aussi vite qu’ils le voudraient. La patience n’est plus une vertu. Par exemple, sur les places de crèche ou de la signature d’un contrat, ils ont besoin d’avoir immédiatement des réponses. Mais le gros point positif est qu’ils veulent tout comprendre. C’est nécessaire et une bonne façon de les accompagner, sans les assister. On est dans la bulle du haut niveau, tout est fait pour eux mais ils ont aussi des obligations et la vraie vie !”
Certains supporters Clermontois s’interrogent sur son rôle au sein de l’ASM. Il leur répond. Extrait:
“Non, cela me fait sourire ! Je pense que les gens ne se rendent pas compte de l’organisation d’un club professionnel. C’est comme un spectacle avec les coulisses. Pour que le fonctionnement soit cadré, il faut que chacun y mette du sien en restant à sa place. Il y a vingt personnes dans le staff, quarante-huit joueurs professionnels et espoirs… Si on n’est pas un minimum organisé, c’est impossible. Il faut également être ferme sur les budgets puisqu’on a des comptes à rendre, tout en l’expliquant et être pédagogue.”