Le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola s’est confié via L’équipe pour évoquer la gestion des internationaux Français.
Ce-dernier rappelle qu’au cours des quatre dernières années, les clubs du Top 14 ont répondu à toutes les demandes du sélectionneur Fabien Galthié. Extrait:
Nous sortons d’une période où, pendant quatre ans, tout ce qui a été demandé par le sélectionneur a été accordé. Les clubs ont joué le jeu à 100 %. L’équipe de France est l’une des nations qui a disposé le plus de ses joueurs. Sauf que l’on nous rétorque qu’ils ont été plus exposés en termes de temps de jeu. Oui, nos joueurs dits “majeurs” ont disputé trois, quatre ou cinq matches de plus que ceux des autres nations.
Mais la comparaison est impossible avec des nations et un rugby qui n’ont rien à voir avec le nôtre. Nos joueurs sont dans la machine à laver de l’écosystème du rugby français malgré la vigilance et la bienveillance des clubs. Je constate que, quinze jours après la finale entre le Stade Toulousain et le Stade Rochelais (29-26), les deux plus gros pourvoyeurs de la sélection, les Bleus étaient déjà réunis à Monaco pour démarrer leur préparation.
Il regrette que cinq clubs du Top 14 fournissent 90% des internationaux Français.
Il peste contre cette répartition qui n’est pas uniforme. Extrait:
Je défendrai le Top 14, un championnat de plus en plus compétitif, que tous les joueurs ont envie de jouer. Le souci principal est le suivant : cinq clubs représentent 85 voire 90 % de la fameuse liste des 42. Si vous réduisez le nombre à 34 joueurs, ce seront toujours les mêmes clubs avec un pourcentage sans doute plus élevé. La répartition n’est pas uniforme, les clubs impactés en souffrent. Il y a un avantage : cela engendre une homogénéité et une attractivité du Top 14. La principale difficulté reste le niveau de fraîcheur, physique et mentale, de nos joueurs. Quand vous achetez un billet pour un match du PSG, vous êtes quasiment certain de voir jouer Kylian Mbappé.
Au Stade Toulousain, entre les doublons et la gestion, vous n’êtes sûrs de rien ! Pour le match à La Rochelle (samedi, 21h05), vous aurez très peu de mondialistes ! Il me semble logique et symbolique de leur permettre de passer la fin d’année en famille. À l’inverse, les joueurs que je vais solliciter auront une certaine frustration. Au final, on ne gère que des frustrations. Le temps de jeu est un faux débat ! Dire : il faut jouer x matches en club et x matches en équipe nationale n’est pas la solution.
Une chose est sûre : Ugo Mola ne veut pas encore tout donner en la fermant pendant quatre ans. Extrait:
Après un échec, il faut trouver des coupables. Il a d’abord été question d’arbitrage… Puis c’est passé au temps de jeu… Un match de rugby est très complexe. Beaucoup de choses ont une influence. Quand j’entends Jean-Marc Lhermet (vice-président de la FFR) dire qu’il y a une vingtaine de commissions à World Rugby dans lesquelles la FFR est absente, ça m’interpelle. Un échec nécessite une vraie analyse.
J’espère que l’équipe de France l’a effectuée. Le Tournoi arrive (du 2 février au 16 mars 2024), il va dicter l’état d’esprit des années à suivre. Le staff veut adapter la convention pour être plus performant. Mais nous avons envie de répondre : “Si la formule des 42 devait nous permettre d’être champions du monde, continuons !” Évidemment qu’il faut s’adapter. Mais c’est difficile d’entendre qu’on doit encore donner… En la fermant en plus !