Le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe pour évoquer la problématique des internationaux Français.
Ce-dernier l’affirme : après l’échec du Mondial, il faut trouver des coupables. Extrait:
Après un échec, il faut trouver des coupables. Il a d’abord été question d’arbitrage… Puis c’est passé au temps de jeu… Un match de rugby est très complexe. Beaucoup de choses ont une influence. Quand j’entends Jean-Marc Lhermet (vice-président de la FFR) dire qu’il y a une vingtaine de commissions à World Rugby dans lesquelles la FFR est absente, ça m’interpelle. Un échec nécessite une vraie analyse.
J’espère que l’équipe de France l’a effectuée. Le Tournoi arrive (du 2 février au 16 mars 2024), il va dicter l’état d’esprit des années à suivre. Le staff veut adapter la convention pour être plus performant. Mais nous avons envie de répondre : “Si la formule des 42 devait nous permettre d’être champions du monde, continuons !” Évidemment qu’il faut s’adapter. Mais c’est difficile d’entendre qu’on doit encore donner… En la fermant en plus !
Pour Ugo Mola, la plus grosse problématique reste le temps de jeu des joueurs et leur manque de fraicheur. Il peste contre un préparateur physique sans le citer. Extrait:
La réalité reste la fraîcheur mentale. Combien de fois un joueur peut couper, se régénérer, récupérer et se préparer ? Jamais ! Sauf quand il se blesse. Le cas de Grégory Alldritt est très intéressant. Le Stade Rochelais a pris le parti de le faire souffler deux mois. Au Stade Toulousain, on n’a pas souhaité faire de cas particulier. En revanche, on ne sollicite pas nos internationaux sur deux, trois, quatre dates dans l’année. Il y a des rythmes de performance et une multitude de cas particuliers.
Ce qui me gêne ? Comme il y a quatre ans, un préparateur physique nous a encore expliqué les différences avec l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande et l’Irlande. Mais on s’en fout ! On le sait. Et bizarrement, on ne nous parle pas des Anglais et des Argentins, demi-finalistes, qui ont vécu la même saison que nos internationaux. Dire que les joueurs sont arrivés rincés à la Coupe du monde et que c’est pour cette raison que ça n’a pas fonctionné… (Il s’arrête)
Il pointe du doigt, dans la foulée, la gestion du cas Julien Marchand, lequel s’est blessé dès le premier match du Mondial. Extrait:
Je constate que les clubs ont dit oui à tout et fait beaucoup d’efforts. Quand vous prenez le joueur majeur d’un club moins réputé que le Stade Toulousain ou le Stade Rochelais, c’est tout autant que dix joueurs chez nous. Ce n’est pas le nombre qui compte, mais l’influence, le poids, la fréquence. Les clubs connaissent leurs joueurs.
Prenons le cas sensible de Marchand (talonneur), blessé lors du match d’ouverture (face à la Nouvelle-Zélande, 27-13), et conservé dans le groupe jusqu’à la défaite en quarts de finale sans jouer. Il n’a d’ailleurs toujours pas rejoué… (Il a enfin effectué son retour samedi face à Toulon, 25-17). Il a été très fortement impacté d’un point de vue mental. L’idée n’est pas de se poser en donneur de leçons. On fait tous des conneries. Au Stade Toulousain aussi. La ferveur populaire était telle que, deux mois après l’échec en quarts (défaite 28-29 face à l’Afrique du Sud), les joueurs se demandent encore : “Comment n’a-t-on pas été champions du monde ?”
Pour conclure, Ugo Mola réagit à la problématique des internationaux Français. Extrait:
Après, je ne milite pas pour un Top 12 ou pour changer de formule. Si je me positionnais en défenseur des joueurs, je dirais : “Augmentons les effectifs !” Si je défendais les clubs, je dirais : “Laissez-moi choisir mes doublons !” Pourquoi ne pourrions-nous pas jouer deux périodes de trois matches en quinze jours sur la première partie de saison quand les joueurs sortent d’une préparation estivale avec des effectifs quasi au complet ? Le Top 14 est celui qui prend tous les coups.
Les clubs sont pointés du doigt. Nous empêchons les autres de réussir. Donc on nous propose une nouvelle formule. OK ! Qui nécessite quelques aménagements… On nous rétorque que le calendrier n’est pas bon. OK… Ça ne s’arrête jamais. Et, surtout, la question qu’il ne faut surtout pas aborder, qui faisait pourtant office de vieux serpent de mer du mandat de Bernard Laporte (ex-président de la FFR) : il faut que les joueurs soient plus pris en charge financièrement par la Fédération.