En août 2021, le Rugby Club Toulonnais a surpris tout le monde en arrachant l’ailier ou arrière international Sud-Africain Cheslin Kolbe au Stade-Toulousain alors qu’il lui restait encore deux ans de contrat.
Pour que ce transfert puisse avoir lieu, les dirigeants Toulousains et Toulonnais ont effectué un montage.
Mais des péripéties ont eu lieu durant l’avancée des négociations et ont transformé ce transfert en un incroyable montage financier.
Pour mettre au clair cette transaction, le Salary Cap Manager a mis son nez dans le montage de ce transfert. Finalement, tout a été élucidé : ni Toulouse ni Toulon n’a dépassé le Salary Cap en participant à ce transfert.
Cependant, le RCT a écopé d’une amende de 70 000 euros pour « manquement à l’obligation générale de transparence et de coopération ». De son côté, Toulouse a simplement écopé de 50 000 euros avec sursis, pour la même raison.
Après réflexion, les deux clubs ont décidé de ne pas faire appel. Toulouse garde donc son sursis tandis que le Rugby Club Toulonnais va devoir faire un chèque de 70 000 euros pour régler son amende.
Selon le journal L’équipe, les deux clubs s’étaient récemment préparé à une sanction financière d’une toute autre ampleur.
Rappel des faits : en 2021, Cheslin Kolbe est au top niveau lorsqu’il décide soudainement de renégocier son contrat avec le club de la Ville Rose. C’est suite au doublé Coupe d’Europe / Top 14 remporté par Toulouse que Cheslin Kolbe décide de réclamer une forte hausse de son salaire.
Problème : les dirigeants Toulousains refusent d’accepter les prétentions salariales du Springbok, ce qui provoque un froid entre le joueur et sa direction.
Lassé d’attendre, Cheslin Kolbe décide de déposer son CV dans d’autres clubs du Top 14. Ce n’est donc en aucun cas Toulouse qui décide de se séparer du joueur, mais bel et bien l’international Sud-Africain qui effectue des recherches pour percevoir le salaire qu’il pense mériter.
Une fois l’affaire bouclée, le président Didier Lacroix, agacé de lire et d’entendre que l’argent de ce transfert (2 M€) tombe à point nommé pour combler un trou dans la trésorerie du Stade, répétera plusieurs fois à la presse que ce départ est une volonté du joueur. Extrait:
« On n’était pas obligés de signer pour le laisser partir mais on l’a fait. »
Dans son édition du jour, le journal L’équipe nous informe qu’une étrange péripétie s’est produite durant le transfert de Cheslin Kolbe vers Toulon.
Le 26 août 2021, Cheslin Kolbe et le Stade-Toulousain signent un accord de résiliation de contrat de travail pur et dur, à l’amiable. Le joueur a donné son accord à Toulon, le 26 aussi, et les deux clubs se sont entendus pour une transaction chiffrée à 2 millions d’euros.
Mais le soir même, l’un des représentants de Cheslin Kolbe, Maître Chevalier, qui se trouve alors en Afrique du Sud au moment des faits, évoque un préjudice moral pour son joueur.
C’est via un courrier de contestation que Maître Chevalier fait valoir que l’accord qui vient d’être paraphé ôte la possibilité à Kolbe de signer un CDI avec Toulouse, alors que celui-ci a déjà signé avec Toulon.
Selon Maître Chevalier, il s’agit d’une “perte de chance” pour Cheslin Kolbe. L’avocat demande alors au Stade-Toulousain de régler la somme d’un million d’euros au joueur.
Et chose surprenante : le 27 août, le Stade-Toulousain décide de régler la somme de 640 000 euros à Cheslin Kolbe suite à cette “perte de chance”.
Interrogé à ce sujet, le président du Stade-Toulousain, Didier Lacroix a expliqué pourquoi il a accepté de payer cette somme à Cheslin Kolbe sans rechigner. Extrait:
« Soit il restait en jouant en reculant, soit il partait avec un risque prud’homal pour le Stade Toulousain. Nos avocats nous avaient alertés sur ce risque. On lui a donc versé ni plus ni moins que le reste à charge de son contrat. J’ai affaibli mon effectif parce qu’en payant ces 640 000 euros (inclus dans le salary-cap du Stade), je me suis privé de la possibilité de recruter un autre joueur. »
Pourtant, Cheslin Kolbe avait bel et bien signé la résiliation de son contrat avec le Stade-Toulousain et avait signé son nouveau contrat avec le Rugby Club Toulonnais.
Mais Didier Lacroix a tout de même décidé de se protéger et d’éviter une action en justice avec Cheslin Kolbe. Extrait:
« Aucun joueur ne part sans rien. »
Pourtant, Melvyn Jaminet a bien quitté Toulouse pour rejoindre Toulon sans demander la moindre indemnité. Didier Lacroix réagit. Extrait:
« Le contexte du départ de Melvyn, plus fluide et moins sulfureux que celui de Cheslin. Il n’y a pas de reste à charge concernant Melvyn car nous l’avons payé, y compris dans la période où il était en équipe de France (n’est-ce pas ce qui se fait pour chaque international ?). Et puis, les règles d’encadrement des transferts ont changé. »
C’est suite à ce virement de 640 000 euros effectués par Toulouse à Cheslin Kolbe que le Salary Cap Manager a décidé d’intervenir.
Et pour cause, ce-dernier a considéré que dans l’indemnité de 2 millions d’euros payée par le RCT à Toulouse a été ponctionnée une somme de 640 000 euros qui a atterri sur le compte de Kolbe, complétant un salaire que Toulon ne pouvait pas lui verser sans dépasser son plafond de masse salariale cette saison-là.
Là encore, Didier Lacroix s’explique. Extrait:
« Oui, il y avait une faille et on a légiféré. Je veux bien entendre cette interprétation. Bêtement, je n’ai jamais pensé à l’intérêt qu’aurait Toulon si on versait ces 640 000 euros. J’étais peut-être trop naïf, trop novice à ce moment-là. Mais, je le répète, tout a été fait dans la légalité, sans arrière-pensée. »
Voilà une incroyable histoire !