Les matches du XV de France vont tous se jouer à guichets fermés sur le sol Français, lors de ce Tournoi des Six-Nations.
Malheureusement, l’excellente réussite de la billetterie des Bleus ne permettra pas à la Fédération Française de Rugby de combler son déficit.
Interrogé via Midi Olympique, le trésorier de la FFR, Claude Hélias a fait un point sur la situation.
Il explique pourquoi la FFR va perdre beaucoup d’argent malgré les matches à guichets fermés. Extrait:
“Le fait que nous ne puissions disposer du Stade de France nous fera perdre deux millions d’euros par match, soit entre cinq et six millions sur l’intégralité de la compétition. Il y a, dans les autres stades, moins de tickets disponibles, la tarification y est plus faible et les hospitalités (les loges) moins nombreuses. La précédente gouvernance ayant par ailleurs renoncé à toute indemnisation (de la part du Stade de France) lors du renouvellement du contrat avec le concessionnaire de l’enceinte, on se retrouve aujourd’hui en difficulté.”
Il explique dans la foulée pourquoi ni la FFR ni la FFR n’a décidé de racheter le Stade de France. Extrait:
“Ni la FFF ni la FFR n’avaient la surface financière pour se positionner. Les banques sont prêtes à nous suivre sur des projets tels que celui de Montbrand (un centre estimé à 33 millions d’euros et visant à développer le rugby en Seine-Saint-Denis) mais ne seraient pas favorables à nous financer à hauteur de 100 millions d’euros ou davantage”.
Pour conclure, Claude Hélias explique que la Coupe du monde a siphonné les caisses de la Fédération plutôt que de les remplir. Extrait:
“Pour la FFR, associé majoritaire du Groupement d’Intérêt Économique gérant les hospitalités, ce fut catastrophique. On parle sur l’épreuve d’un déficit compris entre 13 et 24 millions d’euros, la moitié de cette somme étant amortie par la fédération. […] Les organisateurs de la Coupe du monde, en achetant les droits des hospitalités de la compétition à World Rugby pour le prix délirant de 82 millions d’euros, ne se sont pas rendus compte de ce qu’ils faisaient.
À ce prix-là, il était impossible de rentabiliser l’opération et à titre comparatif, l’Irlande et l’Afrique du Sud (les concurrents au dossier français pour l’organisation du Mondial 2023) avaient de leurs côtés proposé 25 et 30 millions d’euros. […] En fait, World Rugby a touché le jackpot avec la Coupe du monde, les collectivités locales ont gagné de l’argent mais dans cette affaire, la FFR est la grande perdante.”