Le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer son mandat à la tête des Bleus.
Critiqué et moqué, Fabien Galthié explique ne pas être dérangé par les moqueries des uns et des autres.
Il explique sa vision des choses. Extrait:
“Ça ne me dérange pas si on se moque de moi. Ça me va très bien. J’ai fait ce qui me semblait essentiel. Prenons l’exemple des finisseurs, cela me semble tellement important… Ce sont eux qui gagnent les matchs. Après le quart de finale, on a entendu : “Ce sont les finisseurs qui ont perdu le match.” Eux l’ont vécu comme ça. Mais aujourd’hui, c’est un mot qui est entré dans le vocabulaire du rugby. Les clubs, les commentateurs, les journalistes, tout le monde emploie ce terme.
Parlons de la flèche du temps. Elle est toujours affichée dans notre salle de vie de Marcoussis. Nous allons la modifier pour la prolonger jusqu’en 2027. Je ne veux pas l’effacer. Cette flèche du temps, c’est l’histoire des hommes qui composent cette équipe de France. Je revois un des premiers matchs où Bernard Le Roux est élu homme du match. Je ne veux pas lui enlever ça. Même topo pour Virimi Vakatawa. Lui aussi mérite d’être toujours dans cette flèche du temps. Je vais la faire réduire, mais ne comptez pas sur moi pour retirer les photos de Bernard Le Roux ou Virimi Vakatawa. D’ailleurs, ce salon d’honneur où trône cette flèche du temps est l’espace le plus réservé par les entreprises venant faire des séminaires au CNR. Ça me rend heureux.”
Il rajoute ne pas être dérangé par les critiques effectuées par Richard Dourthe à son égard. Extrait:
“Ça ne me dérange pas. Quand j’entends mes copains, ceux avec qui j’ai joué, qui m’appellent le philosophe, ils ont le droit de le faire. Mais attention, quand ils le font, ils critiquent aussi les membres de mon staff, les joueurs et, in fine, l’équipe de France. Nous ne faisons qu’un. Et on assume totalement la défaite, rassurez-vous.
Je suis responsable de tout mais je ne regrette rien. La suite de ces mots-là, ce sera la composition d’équipe pour l’Irlande.”
Il s’attend à un deuxième mandat tout aussi difficile que le premier. Extrait:
“Le premier mandat n’a jamais été facile. Quand on a pris l’équipe de France, il y avait 35 % de victoires sur les dix années passées. À mon arrivée, les gens me tapaient sur l’épaule et me disaient : “Bon courage, Fabien.” Puis six mois plus tard, on me disait : “Olala, quel effectif incroyable ! Et cette génération dorée !” Peut-être… Mais la méthode, alors ? Nous, on s’est toujours évertué à fédérer, à rassembler. Maintenant, on veut aller plus loin : on sort du cadre du rugby et on veut inspirer une nation. Les joueurs le savent.
On va préparer chaque match avec passion, pour gagner la rencontre et poursuivre notre mission. L’équipe de France est un moteur : regardez les audiences télés, les affluences en Top 14, en Pro D2 ou en Nationale. Il y a eu un effet Coupe du monde, qu’on le veuille ou non. Tous ces chiffres sont des indicateurs très forts.”
Pour conclure, Fabien Galthié explique quel a été son raisonnement suite à l’élimination des Bleus en quart de finale de la Coupe du monde. Extrait:
“Choc traumatique… Protocole commotion… Les deux termes se valent. Pour répondre à votre question, je suis passé par une période de forte introspection. Je me suis alors posé et ai posé également à chacun des membres de mon staff, et aux leaders de la sélection, ces trois questions : 1) Avez-vous toujours la motivation ? 2) Avez-vous toujours le leadership ? 3) Avez-vous toujours la compétence ? Nous avons collectivement répondu par l’affirmative. Dès lors, nous allons continuer avec la pleine puissance nécessaire.”