Le trois-quarts centre international Français Jonathan Danty s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe.
Ce-dernier explique être impressionné par les jeunes du groupe France.
Jonathan Danty explique qu’il n’avait pas du tout la même maturité qu’eux à leur âge.
Il se dit impressionné par notamment Yoram Moefana, Nicolas Depoortere, Émilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey. Extrait:
« Au-delà d’avoir les qualités pour le très haut niveau, des Louis Bielle-Biarrey (21 ans) ou Émilien Gailleton (21 ans également) ont les crocs et la maturité pour réussir. À leur âge, j’étais loin de tout ça. J’étais à Paris, je profitais un peu plus. Je n’étais peut-être pas formaté à jouer aussi tôt à si haut niveau, mais ce sont des parcours différents.
Je vois les jeunes qui jouent au centre, Yoram Moefana, Nicolas Depoortere, Émilien Gailleton, ils ont de la caisse, ils peuvent courir pendant des kilomètres et des kilomètres, c’est sûr que je n’ai pas leurs qualités, admet-il. J’en ai d’autres, mais à un moment donné, mon corps sera forcément moins efficace qu’il ne l’a été ces dernières saisons. J’en ai discuté pas mal avec un ancien coéquipier du Stade Français qui m’a dit : “Je pense que tu peux postuler pour la prochaine Coupe du monde mais il faut que tu fasses attention à ton corps comme tu n’as jamais fait. Tu ne le regretteras pas.” »
Dans la foulée, il affirme qu’il ne fera jamais le deuil du quart de finale de Coupe du monde perdu contre l’Afrique du Sud. Extrait:
« Je ne ferai sûrement jamais mon deuil de cette défaite en quarts. En tout cas, c’est ce que je me dis pour l’instant. On jouait cette compétition en France, on faisait partie des grands favoris, on s’imaginait forcément aller plus loin qu’un quart. Individuellement, j’avais fait beaucoup d’efforts, j’avais changé de club (en 2021, du Stade Français à La Rochelle), de ville, d’environnement pour postuler et être à mon meilleur niveau. J’avais déjà manqué deux Coupes du monde (2015 et 2019) et ça avait été des moments assez difficiles. Je savais que celle-là était la bonne (Coupe du monde), celle où je pouvais rivaliser avec les meilleurs joueurs de la planète à mon poste, je me sentais prêt. »
Il ne le cache pas : le groupe France a vécu une incroyable aventure pendant quatre mois. Extrait:
« Pendant quatre mois avec l’équipe de France, honnêtement, on a vécu dans un confort optimal. C’est con à dire, mais tu dors à l’hôtel, tu ne t’occupes pas de ton linge sale, tu le déposes le soir, le lendemain matin, il arrive lavé et plié, tu manges, tu ne débarrasses même pas, c’est un confort que personne d’autre n’a dans la vie de tous les jours. Tout est fait pour que tu te concentres uniquement sur ta performance rugbystique. Tu passes du bon temps avec tes copains à t’entraîner, à jouer les plus beaux et gros matches de ta carrière. Et soudainement tu te retrouves dans ton quotidien. Attention, j’étais très heureux de rentrer, de retrouver ma famille. Mais j’avais un goût d’inachevé. »
Sera-t-il apte pour la prochaine Coupe du monde, en 2027 en Australie ? Il laisse le mystère planer. Extrait:
« D’ici là il va s’en passer des choses, il peut y avoir des blessures, je vais prendre de l’âge. Dans ma tête, après la Coupe du monde, je m’étais d’abord dit que je ferais un Tournoi, peut-être une tournée et après, fini. Mais le fait de revenir en club, de voir que je me sens encore bien sur le terrain, ça me relance dans l’idée que j’ai envie d’aller le plus loin possible, tant que mon corps me le permet, que mes performances me le permettent. Aujourd’hui, je me sens très bien, prêt à défendre les couleurs de mon pays. J’avais échangé avec Fabien (Galthié) après la Coupe du monde pour lui demander comment il voyait les choses sachant que j’aurai 35 ans à la prochaine Coupe du monde. Il m’avait dit que pour lui, tant que j’étais au niveau et que je n’avais pris ma retraite internationale, j’étais sélectionnable. »
Une chose est sûre : Jonathan Danty prend soin de sa santé et souhaite durer le plus longtemps possible. Extrait:
« Bon, déjà, je ne fais plus trop la fête depuis que je suis papa. Je sens surtout que j’ai besoin de travailler la partie récupération, étirements, massage. Je le faisais pas mal quand j’étais plus jeune puis je l’avais mis un peu de côté.
Je me suis promis de me donner les moyens d’atteindre mon meilleur niveau. Et lorsque je toucherai ma limite, je serai fier de moi, parce que je pourrai me dire que j’ai été au max. Je pense avoir pas mal de ressources. À mon avis, ma limite est devant moi. Je pense que j’ai encore du potentiel et vu qu’il s’est révélé tard par ma faute, je me dois d’aller chercher le maximum. Pour kiffer jusqu’au bout. »