L’ancien international Français Imanol Harinordoquy s’est confié via Midi Olympique pour évoquer la victoire du XV de France remportée contre l’Ecosse, samedi à Murrayfield.
Avant toute chose, l’ancien Toulousain souhaite remercier l’ailier Louis Bielle-Biarrey qui a inscrit l’essai de la gagne en fin de rencontre.
Selon lui, sans son exploit personnel, le XV de France se serait incliné ce samedi. Extrait:
On peut dire merci à Louis Bielle-Biarrey ! Car je pense que sans sa fulgurance, on ne gagnait pas ce match. Après, je savais que ça allait être compliqué de se relever après la défaite contre l’Irlande mais globalement, cela a été très difficile à Murrayfield. On a gagné à contre-courant de la physionomie du match, et son résultat ne reflète pas la rencontre. On a moins entrepris que les Ecossais, on a été très fébriles en conquête… le point positif, c’est que le banc a fait du bien. Les entrants ont apporté quelque chose parce que jusqu’alors, c’était assez mou…
Il regrette le fait de ne pas avoir vu de réaction collective lors de ce match. Extrait:
Globalement, je n’ai pas vu de réaction collective. La seule réaction que j’ai vue, c’est celle du banc qui a apporté de la fraîcheur et de l’énergie. Sur le XV de départ, je n’ai pas vu de grandes différences. Ils ont essayé, mais on a senti que cela manquait d’énergie, de confiance… En plus on a rapidement perdu des ballons en touche, offensivement on n’a pas tenu le ballon… Et il n’y a pas eu d’intensité sur le match. Je pense que le temps de jeu effectif doit être catastrophique (39,8 minutes, NDLR.).
Il pointe également du doigt les problèmes rencontrés en touche. Extrait:
Dès la deuxième touche, on se fait contrer et derrière on sent que c’est la panique. C’est une affaire de confiance collective. Tout le monde se regardait, ils faisaient des réunions pour savoir ce qu’ils allaient faire… Globalement, je trouve que cela manque de vitesse dans l’exécution. Plutôt que de faire des choses simples avec de la vitesse, on ajoute des temps de jeu et l’on devient trop lisible pour l’adversaire. On a un souci au niveau de la touche.
Je crois qu’il y a eu, à Murrayfield, un problème d’annonce car nous ne sommes pas calés. La première touche est prise proprement par Woki justement, et derrière cela a été très laborieux. Ils vont se gérer cela en interne, mais on ne sent pas qu’un patron s’impose sur les annonces. Les Ecossais ont eu des touches propres, magnifiques même tandis qu’on a été très brouillons, avec une ou deux touches propres seulement.
En revanche, la mêlée a plutôt bien fonctionné. Extrait:
Ce fut plutôt positif, notamment celle où les Ecossais reprennent la mêlée juste avant la mi-temps et on récupère la balle. Tout n’est pas à jeter donc, mais nous n’avons pas été dominants. À l’image de l’ensemble de la rencontre d’ailleurs.
Il félicite dans la foulée les remplaçants qui ont été performants lors de leur entrée en jeu. Extrait:
J’ai senti une bonne énergie de la part d’Alexandre Roumat avec Posolo Tuilagi, Dorian Aldegheri et Julien Marchand… à mon sens ils ont tous apporté leur énergie à ce XV de France.
Posolo Tuilagi doit-il être titularisé contre l’Italie ? Imanol Harinordoquy estime qu’il est encore trop tôt. Extrait:
C’est peut-être encore un peu tôt et je ne suis pas sûr qu’il ait la « caisse » pour jouer 50 minutes. En revanche, il peut faire de vraies différences quand l’équipe adverse est un peu fatiguée. L’autre truc, c’est qu’il peut handicaper la touche car il supprime une option de sauteur, et comme nous n’avons déjà pas beaucoup d’options…
Concernant la charnière Lucu – Jalibert, il n’est pas encore réellement satisfait par son rendu. Extrait:
Cela a été mieux que la semaine dernière car on a moins subi devant. Mais je regrette qu’ils n’aient pas été plus offensifs. Dès que Matthieu Jalibert démarre, même en travers, il apporte du danger. Seulement, ce fut trop rare. Notre charnière a bien moins pesé que celle de l’Ecosse, même si Finn Russell a peut-être été un peu suffisant en deuxième mi-temps, en pensant que le match était gagné. Mais il a fait un récital.
Imanol Harinordoquy a ensuite parlé de la longue séquence de ping-pong rugby. Selon lui, c’était une catastrophe. Extrait:
Au stade, c’était incroyable… et assez chiant à regarder pour tout dire. À un moment, on a cru qu’il jouait à “1, 2, 3, Soleil” ! Personne ne bougeait. C’était n’importe quoi. Personne ne monte : c’est un nouveau truc ça… C’est pour cela que je dis que cela a peut-être joué des tours à Finn Russell, qui pensait avoir le match gagné. C’était catastrophique pour le spectacle. Les joueurs écossais ont d’ailleurs pris une bronca du public, mais cela a plutôt profité aux Français. Je ne sais pas qui a raison, mais ce n’est pas le rugby que l’on veut voir.
Pour conclure, il indique que les Bleus ne doivent surtout pas se reposer sur leurs lauriers. Extrait:
C’est toujours positif de gagner à Murrayfield car c’est rare. Même s’il n’y avait pas du tout la manière, c’est important. Les Bleus vont retrouver le sourire, et sont relancés dans la compétition. En plus, ils vont avoir quinze jours pour bosser avant l’Italie. Car ce qui est sûr, c’est qu’ils ne peuvent pas se reposer sur leurs lauriers.