Dimanche, le XV de France et l’Italie se sont séparés sur un match nul : 13 – 13.
Les Italiens avaient l’opportunité d’arracher la victoire à la dernière seconde de jeu.
Alors que l’ouvreur international Italien Paolo Garbisi se préparait à tenter la pénalité de la gagne, le ballon est subitement tombé du tee à 9 secondes du terme du temps imparti.
Le futur joueur de Toulon s’est alors précipité de remettre le ballon sur le tee et de taper avec un temps de préparation grandement raccourci.
Résultat : le ballon a heurté le poteau extérieur et l’Italie est passé à côté de la victoire.
Mais comme le révèle Midi Olympique cette semaine, Paolo Garbisi aurait eu le droit de repositionner correctement son ballon et de voir le compte à rebours repartir du début.
Le point 8.22 du règlement précise que “si le botteur indique à l’arbitre son intention de botter, l’équipe adverse doit rester immobile, les bras le long du corps, et ce, dès que le botteur commence à s’approcher pour botter, jusqu’à ce que le ballon soit botté.”
Or, plusieurs joueurs Français n’ont pas respecté ce règlement.
En effet, Sébastien Taofifenua en premier bougeait devant Paolo Garbisi avant que celui ne tente la pénalité.
Surtout, au moment où Garbisi recule pour prendre son élan après que le ballon est tombé, Sébastien Taofifenua lève les bras et avance de quelques mètres.
Voici ce que dit le règlement World Rugby dans pareille situation :
“Si l’équipe adverse commet une infraction pendant une tentative de but [et que] la tentative échouée, une pénalité à 10 mètres en avant de la marque initiale sera accordé à l’équipe non fautive.”
L’ancien arbitre du Top 14, Laurent Cardona confirme que l’arbitre du match aurait pu proposer à Paolo Garbisi de retaper la pénalité. Extrait:
“C’est la grande différence avec une transformation où l’équipe peut charger dès que le buteur a pris son élan. Ici sur une pénalité, on ne peut charger que lorsque le ballon est botté, c’est-à-dire quand le ballon est en l’air, ce qui n’a pas beaucoup d’intérêt. Donc oui, dans la règle, si on l’applique comme elle est écrite, c’est sanctionnable dans le sens où l’équipe pénalisée ne peut rien faire, doit rester à 10 mètres, et tous les joueurs doivent rester immobiles.
Encore une fois il y a la règle et l’application de la règle. Des situations comme celle-ci, on peut en retrouver un certain nombre. J’imagine mal ce jeune arbitre qui était aux commandes de son premier match du Tournoi, siffler et donner l’occasion à Garbisi de retenter la pénalité. Il n’a pas considéré que les quelques pas du Français et le fait de lever les bras avaient gêné Paolo Garbisi dans sa tentative.
On ne les aime pas ces pénalités. On déteste faire le score des matchs, on préfère que les équipes le fassent, mais ici la faute au sol était évidente et sa décision logique. Le scénario va le faire grandir plus vite, c’est très bon pour lui car un match comme ça montre ta capacité à bien diriger une rencontre difficile.”
Le son de cloche est le même pour Franck Maciello, le patron des arbitres Français. Extrait:
“Effectivement, il aurait pu siffler. Disons que sur une pénalité, il n’y a pas le droit de charge. Dès lors que l’arbitre constate le droit de charge, il peut reporter la pénalité 10 mètres plus loin.” Ici, les images sont claires, Ridley a bien constaté l’attitude pénalisable des Français. C’est l’arbitre qui doit prendre la décision. J’aurais tout à fait compris qu’il prenne cette décision. Mais cette règle est laissée à l’appréciation de l’arbitre. Par exemple, le protocole vidéo ne peut pas entrer en vigueur dans ce cas précis.”