Jean-Pierre Elissalde ne veut plus aller voir les matches du Stade Rochelais au Stade Marcel-Deflandre.
Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, il indique s’être rendu à Deflandre à deux reprises seulement en six ans.
Il explique pourquoi il ne veut plus remettre les pieds au Stade Marcel-Deflandre. Extrait:
“J’ai mis deux fois les pieds à Deflandre en six ans. Je préfère regarder les matchs à la télévision.
Si “Nono”, mon père, n’avait pas été là en 1948, Ronan O’Gara entraînerait peut-être Tours ou Châtellerault. Que serait devenu le Stade rochelais ?
Mon père a tout fait ici et quand je vois qu’aucun lieu de Deflandre ne porte son nom, je trouve ça d’une incroyable ingratitude. C’est une forme de culture de l’effacement. Ou une goujaterie mémorielle.
Je ne retournerai au stade que lorsqu’une tribune portera le nom d’Arnaud “Nono” Elissalde. Je dis une tribune, un terrain, mais pas un salon. Si Marcel Deflandre, fusillé en 1944 par les Allemands, a donné sa vie pour la France, mon père a donné sa vie pour le club. Cet oubli me rend amer, je suis dans la rancœur.
“Nono” serait très fier de me voir défendre maladroitement sa mémoire, lui qui savait tout avant tout le monde. Je me suis toujours reproché d’être moins “con” que lui. Sa force de caractère lui a permis de renverser des montagnes, je me suis contenté de quelques collines.
Serge Blanco a sa tribune à Biarritz, Raoul Barrière à Béziers… Ce n’est pas l’argent qui a fait le Stade rochelais. C’est l’action de “Nono” et de quelques autres qui lui a permis d’en avoir beaucoup et d’être le club qu’il est aujourd’hui.
Je suis engagé dans un combat. C’est le principe de l’amour. Ma personne m’indiffère : ici, j’ai été professionnel ; ici, j’ai pris de l’argent. On m’a conservé plus d’une fois alors qu’ailleurs, j’aurais dû être viré. Je dis merci au Stade. Ici, on ne vire pas les entraîneurs, ils s’en vont, j’en veux pour exemple les cas de Patrice Colazzo et Xavier Garbajosa. Jono Gibbes est lui aussi parti. Pour Grégory Patat, c’est plus flou.“