L’équipe de France de rugby à 7 a décroché sa première médaille d’or sur le circuit mondial depuis 2005, dimanche à Los Angeles. Un vrai pas en avant pour Antoine Dupont qui savoure ce succès dans son deuxième tournoi dans cette disscipline.
Antoine, que ressenez-vous après cette victoire à Los Angeles?
Je suis juste hyper content, fier de l’équipe. Ce n’est que mon deuxième tournoi je sais qu’ils travaillent depuis un moment. Il y a eu des finales, mais il n’y avait pas encore eu le qu’on attendait depuis un moment et valider le travail qui a été fait et pour gagner en confiance à l’approche des échéances qui arrivent cet été.
Comment s’est passée la finale face à la Grande-Bretagne (21-0)?
On savait qu’ils avaient un parcours compliqué, avec beaucoup de blessés, pas grand monde sur le banc, on savait qu’on aurait de la fraicheur en seconde mi-temps et ça s’est vu dès le début où on a bien maitrisé.
Quel a été votre rôle avant la finale?
Mon rôle c’est juste joueur de l’équipe. Je suis encore en apprentissage, je ne vais pas faire de grands discours alors que ce n’est que mon deuxième tournoi avec eux. Ça reste des athlètes de haut niveau, qui se préparent pour jouer ces échéances là. J’ai senti beaucoup de décontraction, de motivation, d’envie de repartir avec cette médaille d’or, c’était vraiment un objectif fort pour le groupe. Ça fait longtemps qu’ils courent après et j’ai senti vraiment beaucoup de détermination pour la ramener.
Comment vous sentez-vous physiquement après vous être “dépouillé” en phase finale?
Le quart et la demie ont été très durs. En quart (victoire face aux Etats-Unis, 14-0), avec le carton rouge (de Théo Forner), il a fallu qu’on tienne la possession où on a dû aller chercher dans nos retranchements physiquement. En demi-finale (victoire 26-24 contre l’Irlande) j’ai eu deux sprints sur les deux premières actions qui ont rendu compliqué ma première mi-temps (rires). C’est ça aussi le VII, ce sport est incroyable, la capacité physique a énormément de poids dans les matchs, mais aussi cette capacité à ne pas lâcher. On l’a vu contre l’Irlande quand on rattrape le dernier mec qui les fait marquer en coin, ce qui fait manquer la transformations.
Comment jugez-vous cette équipe de France?
En m’engageant dans ce projet olympique c’était pour aller chercher une médaille, évidemment de cette couleur (or), je savais que les mecs en étaient capables. Ça fait plusieurs saisons qu’ils progressent et que surtout, quand ils sont à leur meilleur niveau, ils sont capables de battre toutes les équipes, je savais qu’il y avait ce potentiel-là. Il fallait que l’histoire tourne une fois pour nous, ça va nous faire du bien pour la suite.
Quel bilan faites-vous après deux tournois?
Ce que je ne savais pas c’est comment enchainer deux tournois, surtout hier (samedi) avec trois matches en se levant à 6h et en rentrant à 21h30, ce sont des journées très raides, avec ce quart en plus très dur physiquement. J’ai pu me tester dans toutes les conditions, jouer de très gros matches, avoir plus du temps de jeu, maintenant je vais avoir une bonne semaine pour me reposer.
Humainement, comment vous sentez-vous dans ce groupe?
Vraiment bien, j’ai été super bien accueilli, c’est un groupe qui vit très bien mais on ressent vraiment qu’ils s’aiment les uns, les autres. Ça se ressent dans la vie de tous les jours , il y a beauciy de bonne humeur, ça déconne mais dès qu’on est sur le terrain, tout le monde est très concentré et ambitieux. C’est aussi le potentiel de l’équipe et on a pas envie de la gâcher.
Validez-vous la playlist de vos coéquipiers ?
(Rires) Je ne connais pas toujours les sons qu’ils passent mais on va dire que je suis l’ambiance du groupe.
Quelle valeur a cette médaille?
C’est super fort mais ce n’est que mon deuxième etournoi. J’imagine que c’est encore plus fort pour Steph (Parez) ou Paulin (Riva) qui sont là depuis des années. Quand on voit la difficulté des tournois, de gagner, il faut vraiment savourer quand ça marche parce que c’est vraiment rare que la France gagne.
Les gens diront surement: “Dupont est là, la France gagne”, comment appréhendez-vous cela?
Peut-être que les gens diront ça mais c’est un concours de circonstances. L’an dernier, ils ont fait quatrièmes à l’année et je n’étais pas là, c’est qu’ils sont capables. A Perth, ils ont mis 30 points aux Blacks en poule. C’était plus le cas de battre n’importe quelle équipe sur des fulgurances. Il faut être capable d’être bon dans la durée, sur la consistance des matchs, on l’a prouvé à Vancouver et encore aujourd’hui.
Vous n’allez retrouver le groupe qu’à Madrid (pour le tournoi du 31 mai au 2 juin), qu’allez-vous faire d’ici là pour rester en contact avec le VII?
Comme j’ai fait depuis la Coupe du monde jusqu’au premier stage: on échange de manière hebdomadaire avec le staff et les préparateurs physiques pour avoir des petits compléments, rester dans la rythme, j’aurai une période de stage avant Madrid. Maintenant, j’ai plus d’automatismes et de réflexes, ce sera plus facile pour moi de réintégrer le groupe.
Via RMC Sport