L’ancien international Français Imanol Harinordoquy s’est confié via Midi Olympique pour évoquer la victoire des Bleus remportée contre l’Angleterre, samedi soir à Lyon.
Ce-dernier l’affirme : le Tournoi des Bleus est positif malgré un début poussif. Extrait:
Malgré un début très poussif avec le doute qui s’est installé, le Tournoi des Bleus est positif. À plusieurs titres. D’abord, les Bleus ont montré un état d’esprit irréprochable en se remettant en question. Sur les deux dernières prestations, ils ont retrouvé de l’enthousiasme, du dynamisme. L’apport de joueurs frais comme Meafou, Flament, Depoortère, Barré ou encore Le Garrec a été précieux. L’équipe avait besoin de ça.
Il regrette que Fabien Galthié n’ait pas fait jouer les jeunes dès le début. Extrait:
C’est trop facile à dire une fois la compétition terminée, mais pour le coup j’avais évoqué ce sujet avant le début du Tournoi (rires). C’est pourquoi j’ai quelques regrets sur ce point précis. Je suis convaincu qu’avec un peu plus de sang frais dès le premier match, nous aurions pu gagner le Tournoi.
Il estime que ce Tournoi va permettre aux jeunes de bien se lancer pour l’avenir. Extrait:
Au final, c’est un Tournoi de transition qui va lancer une nouvelle aventure. Les joueurs avaient besoin de ça pour pouvoir se projeter plus loin. Ce Tournoi va leur permettre de digérer l’échec du Mondial et d’avancer. Ils se sont remis en question lorsque le sélectionneur a remis un peu plus de concurrence. L’émulation a ça de bon qu’elle permet de redistribuer les cartes… L’équipe de France n’appartient à personne.
Attention, le confort et la confiance accordée à certains joueurs ont aussi permis à cette équipe de France de performer pendant quatre ans. N’ayons pas la mémoire courte. Maintenant, la Coupe du monde a matérialisé la fin d’un cycle. Le match d’ouverture face à l’Irlande aurait dû marquer le début d’une nouvelle histoire. Et peut-être que le sélectionneur aurait dû répéter haut et fort que le maillot n’appartient à personne.
Il l’affirme : François Cros est l’homme du Tournoi et Thomas Ramos est le vrai patron du XV de France. Extrait:
François Cros est l’homme du Tournoi. C’est lui qui a permis de rester à flots quand le bateau a tangué. Il a été constant du début à la fin. J’ai aussi le sentiment que Thomas Ramos est devenu le vrai patron du XV de France. Il pèse sur le jeu, sur les hommes. C’est lui a remis dans l’ordre dans le jeu tricolore. Et puis, il a des nerfs d’acier. La dernière pénalité contre l’Angleterre, il fallait quand même une sacrée paire de c… Derrière, c’est encore lui qui assure la réception du renvoi anglais. Il envoie un message à tout le monde : « Ne vous inquiétez pas, je gère ». Merci, au revoir.
Il cite également Nicolas Depoortere et Nolann Le Garrec. Extrait:
L’arrivée de Nicolas Depoortère a un peu réveillé Gaël Fickou. On le sentait un peu émoussé déjà pendant la Coupe du monde, il s’est réveillé sur cette fin de Tournoi avec deux grosses prestations contre le pays de Galles et l’Angleterre. Un garçon comme Nolann Le Garrec m’a vraiment plu. J’ai ressenti son plaisir d’être sur le terrain jusque dans les tribunes. Il s’est régalé. Il nous a régalés. Et il a été très juste dans son jeu.
En revanche, il estime que Maxime Lucu a perdu des points. Extrait:
Maxime Lucu a pâti d’un mauvais timing. Il n’a jamais pu jouer dans de bonnes conditions pour s’exprimer pleinement durant ce Tournoi. C’est terrible pour lui, même s’il a encore démontré ses qualités à chaque fois qu’il est entré en jeu sur les deux derniers matchs. D’autres ont sans doute perdu des points, notamment en deuxième ligne où la paire Meafou-Flament a affiché une très grande complémentarité. Ces deux-là cochent toutes les cases. Ils m’ont franchement impressionné. Et je crois qu’ils n’ont pas encore donné la pleine mesure de leur immense potentiel. Les deux revenaient de blessure et n’avaient que peu de temps de jeu dans les pattes.
Pour conclure, Imanol Harinordoquy pointe du doigt le gros problème rencontré par les Bleus lors de ce Tournoi : la défense. Extrait:
C’est le point noir récurrent du Tournoi. Ce ne sont pas des erreurs liées au système mais des erreurs individuelles. Des plaquages ratés peut-être par manque d’agressivité. Le XV de France a pris des essais beaucoup trop facilement. Ce fut flagrant notamment au pays de Galles. Mais ça peut se régler facilement.
Parce que l’état d’esprit de cette équipe de France est assez remarquable. C’est son fond de commerce. Et qu’une défense est souvent le reflet de cet aspect-là. Or, en début de tournoi, je n’ai pas ressenti la confiance aveugle que les joueurs avaient jusque-là les uns pour les autres. Je l’ai retrouvé en fin de Tournoi. Et puis, les nouveaux coachs avaient besoin d’un peu de temps pour faire passer leur message, les joueurs avaient besoin de digérer les nouveaux systèmes de jeu, d’annonces… On l’a senti monter en puissance cette équipe. Petit à petit. Oui, il y a encore des réglages à faire. Oui, on aurait préféré gagner le Tournoi. Mais je crois qu’on peut être confiant en l’avenir.