Ce vendredi, nous apprenons qu’un joueur du Stade-Français Paris a décidé de mettre un terme à sa carrière à seulement 30 ans.
Ce joueur, c’est le talonneur Laurent Panis.
Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le joueur Parisien confirme sa décision de raccrocher les crampons. Extrait:
Oui, c’est une décision que j’ai annoncé à Laurent Labit il y a un mois maintenant. J’ai commencé à le dire à mes coéquipiers au fur et à mesure. Pour moi, il est temps d’arrêter.
Il explique pourquoi il arrête sa carrière si jeune. Extrait:
Il y a plusieurs facteurs. D’abord, à l’image de ma carrière malheureusement, j’ai encore vécu cette année un cycle infernal de blessures à répétition. Je n’ai pas été souvent disponible pour le club ces derniers mois et je trouve plus juste d’arrêter pour ne pas devenir un handicap pour mon club. Ensuite, pour être très honnête, j’ai envie d’avoir du temps pour ma famille. Ma compagne est enceinte de notre deuxième enfant. Notre fille aînée a deux ans. Je suis fatigué de ne pas pouvoir profiter pleinement de tous ces moments en famille comme d’autres peuvent avoir. Enfin, j’ai aussi subi pas mal de commotions, ce qui m’a fait beaucoup réfléchir sur ce dont j’avais envie pour l’après-rugby. J’ai quand même envie de profiter de mes enfants.
Il précise ne pas craindre pour sa santé malgré les commotions cérébrales. Extrait:
Non, parce que nous sommes très bien suivis. Je n’ai pas d’inquiétude par rapport à ça. C’est vraiment une réflexion globale. Je n’avais pas envie de faire l’année de trop. Quand Matthieu De Giovanni a rechuté de sa blessure à l’épaule cette saison, qu’il a fallu qu’il se fasse de nouveau opérer alors qu’il était en fin de contrat en juin prochain, j’ai été très inquiet. Pour lui, évidemment. Et pour moi aussi. Et j’ai commencé à me poser des questions.
Même si le Stade-Français Paris lui avait proposé de prolonger son contrat, il aurait refusé. Extrait:
Lorsque j’ai expliqué ma décision à Laurent Labit, tout était clair dans ma tête. Même si le club m’avait fait une proposition de prolongation, je n’aurais pas poursuivi.
Dans la foulée, il indique qu’il ne se voyait surtout pas jouer dans un autre club. Extrait:
J’ai débuté en poussin au Stade français. Je suis plus amoureux du Stade français que du rugby en lui-même. J’ai failli partir une seule fois, c’était en 2017 lorsqu’il y a eu l’épisode de la fusion. J’avais rencontré Pierre Mignoni à Lyon. C’est la seule fois où j’ai accepté de rencontrer un autre manager que celui de mon club. J’étais en fin de contrat et nous ne savions pas s’il y aurait un repreneur. C’était un peu le bordel à l’époque. Mais j’ai préféré faire attendre Lyon, jusqu’au dernier moment. J’ai d’ailleurs resigné le dernier jour de période autorisée, une fois que le Docteur Wild avait repris le club. Pour vous répondre, la question de partir jouer ailleurs ne s’est donc pas posée.
Il souhaite désormais prendre une année de vacances pour profiter des siens. Extrait:
Je vais souffler pendant au moins un an. Je vais vous faire une confidence : j’ai envie de connaître ce luxe de pouvoir poser des vacances et partir avec ma compagne. Pour moi, c’est vraiment un luxe. Je ne suis quasiment jamais parti avec ma femme en vacances car elle a un métier (coach d’un club de gymnastique rythmique) qui fait que nous avions tous les deux de fortes contraintes. Je sais que la vie de rugbyman professionnel fait rêver, que nous avons de nombreux avantages, mais c’est le genre de truc qui me manque. Et mentalement, ça pèse.
Pour conclure, Laurent Panis exprime sa reconnaissance envers le Stade-Français. Extrait:
Une grande fierté. Pour moi, le Stade français, ce sont les souvenirs du vieux Jean-Bouin où j’allais avec mon père, où l’on vendait les tickets de tombola à l’entrée lorsque j’étais dans les catégories de jeune. C’était la belle époque de Max Guazzini qui était un précurseur. Ce club m’a fait rêver lorsque j’étais gamin et je suis fier d’avoir porté ce maillot au plus haut niveau. Le Stade français, c’est 24 ans de ma vie. J’ai la chance d’avoir partagé ça avec Matthieu (De Giovanni) avec qui j’ai débuté en poussins au club et même avec Paulo (Gabrillagues) qui est arrivé plus tard lorsque nous étions en Crabos. Ensemble, on a vécu des moments incroyables. Des bons, des moins bons.
L’épisode de la fusion a été un moment difficile à l’époque. Mais je me souviens aussi que Thomas Savare avait sauvé le club quelques années plus tôt. Sans lui, le club aurait pu mourir. Pour moi, ça aurait été un crève-cœur. Et sous sa présidence, on a quand même gagné le bouclier en 2015. Je retiens aussi les blessures. Pour mon premier match avec les pros en 2014 face au Wasps, je m’étais pété les ligaments croisés du genou. Ça annonçait déjà la couleur (rires). Mais je préfère retenir le titre en Challenge Cup en 2017. Un beau moment partagé un groupe extraordinaire. Sans doute mon plus beau souvenir de ma carrière.