Le président du Stade-Toulousain, Didier Lacroix s’est confié via Le Quotidien du Sport.
Ce-dernier a évoqué la grosse ferveur qui existe autour du Stade Rochelais.
Mais Didier Lacroix l’affirme : Toulouse n’est jaloux de personne. Extrait:
“Ce sont les champions d’Europe en titre, oui. Après, si on parle d’audience, de popularité, je pense que le Stade Toulousain reste un club leader. Mais on ne se nourrit pas de la jalousie des autres clubs. Au contraire. Je suis intimement convaincu que la victoire au niveau international de La Rochelle a fait grandir globalement le rugby français et in fine permet au Stade Toulousain d’avoir des rencontres encore plus belles.
Il y a également une montée en puissance de Bordeaux. A Toulouse, on essaye de s’inscrire avec une certaine pérennité, une certaine régularité. Les résultats d’un club ne se regardent pas seulement sur l’équipe première, mais aussi sur l’ensemble de ses équipes en prenant aussi en compte les féminines. Et, pour l’instant, je ne pense pas qu’on soit en train de jouer les seconds rôles ou seulement le second rôle.”
Lorsque le journaliste lui demande si le rugby est à l’abri de se faire racheter par de gros investisseurs, Didier Lacroix explique que le Stade-Toulousain pourrait attirer de gros investisseurs s’il était mis à la vente. Extrait:
“Si le Stade Toulousain se mettait sur le marché demain matin, il aurait un certain nombre d’investisseurs potentiels qui seraient intéressés par son acquisition… Aujourd’hui, on a un parcours et une stratégie dans le club qui est plutôt de se donner l’indépendance et l’autonomie des décisions sur les bases qui ont été les bases formatrices de notre club, à savoir les deux associations, l’association issue de la formation et l’association des amis du Stade qui sont nos actionnaires de référence.
Rentrer dans un process économique comme certains le font, c’est un modèle différent avec des investisseurs plutôt français jusqu’à maintenant. Mais c’est une réalité de l’économie du monde du rugby actuel. Pour autant, du côté Stade Toulousain, on essaye de retarder l’échéance pour être encore une fois en capacité de générer notre économie et de rester indépendant.
Le monde du sport a un certain nombre d’investisseurs qui viennent parce qu’ils pensent que l’économie du sport devient de plus en plus sécure avec l’ensemble des compétitions qui existent et notamment les droits télés qui sont des revenus qui sont fixés sur plusieurs années et qui donnent cette fameuse visibilité à certaines marques.
C’est la démarche de bon nombre de clubs de foot français. C’est la démarche d’un certain nombre de clubs de rugby, vous avez parlé du Racing, mais d’autres sont sur un modèle plus équilibré, comme Bordeaux et La Rochelle, ce qui semblerait correspondre à ce jour davantage au modèle du rugby.”
Il évoque d’ailleurs les mécènes qui ont débarqué à Paris, au Racing 92, à Toulon ou encore à Bordeaux. Extrait:
“Le rugby ne fait pas barrage et moi je ne fais surtout pas partie des présidents donneurs de leçons en diabolisant des gens qui viennent dans le rugby par passion, apporter de leur fortune personnelle ou de leur réussite professionnelle, en l’injectant dans le monde du rugby.
Les gens qui l’ont fait, à Toulon, au Racing, au Stade Français, pour ne citer qu’eux, mais on peut citer aussi Nevers et bon nombre de gens qui sont dans la même démarche et qui sont à la tête du club local de Série, de Fédérale, ce sont des gens qui doivent avoir un énorme respect du monde du rugby pour leur engagement et leur investissement pour accompagner un club.
Le rugby ne l’interdit pas ! Il essaye juste de faire en sorte que les gens soient respectueux des années d’histoire qu’il y avait avant eux tant vis à vis du club que des championnats en cours pour essayer de venir s’inscrire dans une histoire déjà existante plutôt que de vouloir la changer pour la changer.”
Pour conclure, Didier Lacroix a parlé des objectifs du Stade-Toulousain pour les années à venir. Extrait:
“Il y a deux choses primordiales. La première, c’est d’être suffisamment vigilant pour ne jamais s’endormir sur nos lauriers. Et pour ça, il y a toujours deux choses qui vous mettent en appétit. La première, elle est sportive, la compétition de demain.
On parlait de la compétition internationale, d’un Mondial des clubs qui pourrait voir le jour en 2028, ou peut-être un peu avant, et qui viendra coiffer la Champions Cup actuelle parce qu’on ne peut pas toujours rajouter des compétitions, elle viendra certainement parachever une fin d’année de Champions Cup en compétition mondiale.
C’est une évidence dans l’histoire du Stade Toulousain qui a une histoire liée à ce rugby international au travers des clubs que l’on doit à Jean Fabre, à Pierre Villepreux qui dès les années 80 ont organisé le Master, le Centenaire, qui sont des compétitions qui ont existé avant même les Coupes du monde des nations, avant même la Coupe d’Europe.
On a ça dans nos gènes. Et la deuxième chose, pour arriver à ça et rester dans l’indépendance dans laquelle nous sommes, on doit moderniser nos installations, construire le stade de demain qui va nous permettre encore une fois de garder le Stade Toulousain dans l’échiquier national et international dans lequel on veut combattre pour les premières places pour pérenniser ce statut le plus longtemps possible.”