Le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola s’est confié via La Dépêche à l’issue de la victoire de ses joueurs remportée contre le Racing 92, ce dimanche en huitième de finale de la Champions Cup.
Il avoue avoir apprécié la première mi-temps réalisée par ses joueurs, face au vent. Extrait:
Je ne sais pas si c’était la sécurité mais sur une mi-temps avec des rafales de vent à 70, 80 km/h, je préférais qu’on soit devant à la mi-temps. Surtout contre une équipe qui a l’habitude, lorsqu’elle est en mesure de prendre le score, d’être difficile à manœuvrer. C’était en effet, une plutôt bonne première mi-temps, avec notamment une défense sur notre ligne qui je pense, lance réellement notre match.
Il affirme que son équipe a pris l’ascendant grâce à sa défense efficace. Extrait:
Oui c’est un moment – charnière je ne sais pas – mais important. Car c’est d’abord sur un essai refusé, ils reviennent par une feinte de penaltouche puis jouent trois temps. Et on gagne l’équivalent de 20m donc oui forcément, ça monte le ton. Il y a eu une capacité à récupérer les coups qui a été ce dimanche soir très intéressante. On prend un essai sur ballon porté, évidemment toujours dérangeant. Mais contre une équipe qui est prolifique, n’encaisser que sept points c’est globalement positif.
C’était compliqué mais oui, la force du jeu au sol était ce soir de notre côté. Mais je crois que le Racing en a récupéré pas mal aussi. Je regrette peut-être les deux ou trois premières actions de début de seconde mi-temps où on doit scorer et prendre un ascendant. Mais on a du mal, on a cette pénalité loupée aussi… Mais on n’a pas lâché et une fois qu’on a pu marquer, cela a été plus simple.
Il révèle ensuite la force de son effectif. Extrait:
Certains des joueurs qui nous viennent de très très loin ont la capacité à répondre présent dans les rendez-vous qui comptent. Et ça donne le ton sur des moments où parfois ce n’est pas toujours simple. Ce soir, tout ressemblait à un piège et il fallait qu’on puisse s’appuyer sur nos gros joueurs ou nos joueurs d’expérience. Je crois que c’est la force de ce club. Les générations passent, les équipes passent… Mais répondre présent aujourd’hui c’était important. Ce n’était qu’un huitième, mais ça en est un de plus.
Dans la foulée, il indique se méfier énormément du match contre Exeter, programmé dimanche prochain. Extrait:
Je vois ici et là que beaucoup nous voient déjà en demie ou en finale. Nous, on a un quart de finale et on va se concentrer seulement sur le quart de finale.
J’ai regardé leur match contre Bath avec un vrai détachement car je voulais me concentrer sur notre huitième et je voulais que le staff et les joueurs se concentrent sur le huitième. Il n’y a rien de pire que de penser que c’est acquis au regard de la semaine que le Racing a vécu. C’est vrai qu’on a joué un Racing amoindri, en plus, d’autres joueurs majeurs se blessent sur les premiers instants ou les premières minutes du match…
Évidemment ce n’est pas le Racing qui est capable d’être prolifique en Top 14… Moi je suis très admiratif de ce qu’ils sont capables de faire même s’ils ont connu un vrai coup de mou pendant la période des doublons. Mais au regard des joueurs majeurs qui vont “rentrer”, ne serait-ce que dans trois semaines lorsque nous les retrouverons… Il s’en sera passé.
Mais je vais déjà me concentrer sur la semaine prochaine. J’ai été obligé de faire un planning que je ne voulais pas voir avant de gagner. C’est fait, on est en quart contre Exeter et moi j’ai quand même en mémoire la façon dont on avait été reçu en demi-finale de Coupe d’Europe, il y a quelques années, pendant le Covid, donc on va se préparer en conséquence…
Exeter ? Ils ont changé de génération de manière incroyable, il y a un vrai renouvellement de génération. En perdant des joueurs majeurs en se faisant, comme toutes les équipes qui gagnent, un peu piller par les sirènes financières à droite, à gauche. C’est une génération qui a changé mais au regard de ce que j’ai pu analyser, c’est une équipe qui devant a de la rudesse de la rusticité, de la capacité à enchaîner les taches. Ils ont voulu prendre Bath sur le rythme et Dieu sait que Bath, pour les prendre sur le rythme, il faut être équipé en termes de santé. Et puis ils ont deux ailiers incroyables. S’il pouvait avoir un examen de médecine dans la semaine l’ailier anglais, ça serait pas mal. Ils ont aussi Slade qui est toujours à la hauteur de sa réputation…
C’est une très bonne équipe anglaise qui en plus répond aux standards de la Coupe d’Europe : costaud devant avec un bon buteur et une capacité à jouer les coups quand ils se présentent. Le match face à Bath était très mal embarqué, avec des conditions climatiques compliquées et ils ont eu le courage et le côté opiniâtre pour revenir dans le match donc… Toute la semaine, on va nous dire que le Stade Toulousain est favori et qu’on ne voit pas comment on ne va pas être en demie. Moi je vous le dis, on vient de gagner un huitième, on est en quart de finale et pas plus.
Aussi, Ugo Mola dit le plus grand bien du Racing 92. Extrait:
Ils ont une saison à deux vitesses pour le moment mais je pense que sincèrement, en rentrant leurs forces vives, ils seront bien plus performants et pertinents en Top 14 quand ils auront réglé leurs soucis de blessures. Beaucoup de gros joueurs vont revenir, c’est évident. Après, je suis assez fan de ce que fait Stuart Lancaster. C’est quelqu’un qui ne fait pas de bruit, qui n’explique rien à personne, qui ne vend pas son groupe comme étant ci ou là comme je peux le voir à droite, à gauche. Et le rugby du Racing est cohérent. Après, ils ont connu des épisodes compliqués au regard des blessures et des doublons, je pense que Stuart Lancaster n’a pas encore pris la mesure des doublons en France. Bienvenue !
Je ne dis pas que nous savons faire mais nous le prenons dans la gueule régulièrement. Mais à côté de ça, je trouve que leur rugby est quand même structuré et ils amènent de la vitesse sur les extérieurs avec des joueurs assez incroyables. La blessure de Naituvi ne les aide pas non plus. Il y a Habosi qui est sur le bord, Tuisova qui va rentrer. Franchement, on a vu un très, très bon Gaël Fickou dans la lignée du Tournoi. Leurs forces vives derrière vont être très difficiles à manoeuvrer dans quelque temps. Maintenant, moi je préoccupais de ce qui se passait ce week-end et pour le reste, bon vent et puis on verra bien si on se recroise. Ce sera le cas dans trois semaines et en fonction de ce qui se sera passé à droite, à gauche, peut-être qu’ils joueront contre notre équipe de doublons.
Pour conclure, Ugo Mola explique que son équipe a encore beaucoup de travail pour élever son niveau de jeu. Extrait:
Si vous êtes avec moi lundi matin, tous les secteurs sont à corriger. La difficulté du Stade Toulousain, c’est de ne pas se tromper de guerre et d’être en mode phases finales quand cela se présente. Aujourd’hui, on était en mode phases finales, bravo à mes joueurs et à l’encadrement parce que tout le monde a bossé fort. Demain matin, tout le monde va se mettre en ordre de marche pour le match d’Exeter.
Il y a des secteurs sur lesquels nous pouvons être un peu plus pertinents. Il y a la discipline sur deux trois situations où on peut éviter des fautes assez simples à ne pas prendre. Je pense qu’à un moment, notamment au retour de seconde mi-temps, il y a une ou deux situations où je pense où on retrouve un peu un Stade Toulousain qui essaie de faire quelques numéros et pas de jouer collectivement donc on va y travailler dessus. Parce que du moment où collectivement, à l’image de l’essai qui traverse le terrain sur la contre-attaque de Juan Cruz Mallia et de Blair Kinghorn, celui-là, pas un mec ne va trop loin, pas un mec ne fait le pas de trop, pas un mec décide de « gameler » ou de prendre l’option de faire son numéro et au final, vous avez un essai de 80 mètres qui est plutôt intéressant donc j’aimerais que ce soit un peu plus souvent ça le Stade Toulousain. Et qu’on continue à oser, provoquer, tenter, prendre des initiatives parce qu’on est là pour ça et on a envie de faire ça.