Le technicien Français Xavier Garbajosa s’est longuement confié via Midi Olympique.
Ce-dernier a notamment exprimé son admiration pour une équipe du Top 14.
Il explique pourquoi l’USAP est en pleine forme et impressionne depuis plusieurs semaines maintenant.
Il évoque une dynamique ultra-positive pour l’USAP.
Selon lui, il n’y a aucun doute que Perpignan peut se battre pour accrocher le top 6.
A lire ci-dessous :
“Souvenez-vous. Avant la Coupe du monde, trois journées de Top 14 se sont disputées. Trois matchs pour trois défaites de l’Usap. Trois lourds revers pour plus de 100 points encaissés. Et les premiers commentaires envoyant le club catalan directement en Pro D2 commençaient à fleurir. Huit mois plus tard, cette équipe vient de mettre plus de 50 points à Lyon et pointe à la huitième place du classement. Tout sauf une surprise. La raison ? Certes, Franck Azéma a remplacé Patrick Arlettaz, mais le staff est resté le même. L’ADN du jeu aussi. Une philosophie teintée d’une forme d’audace extrêmement séduisante. Ce n’est pas une équipe qui joue le maintien avec la trouille de mal faire, ni avec le doute. Au contraire. À son arrivée, Franck Azéma a sans doute mis l’accent sur cet aspect, mais cette identité est présente depuis quelques années. Le jeu, c’est leur fonds de commerce. Pour bien connaître David Marty, c’est le jeu qu’il aime, qu’il défend depuis toujours.
Évidemment, il y a du combat, de la résilience. Sans cet ingrédient, l’Usap ne serait pas l’Usap. Mais il y a dans le jeu de Perpignan un volume incroyable. La victoire sur Lyon en témoigne. Pourtant, les Lyonnais ont marqué les premiers. Un essai magnifique. Imparable. Pensez-vous que les Catalans ont alors douté ? Pas du tout. Au contraire. Ils sont restés droits, forts sur leurs convictions. D’abord, mettre la main sur le ballon. Ensuite, enchaîner les temps de jeu pour aller chercher les couloirs. C’est dans ces espaces que l’on retrouve un joueur comme Posolo Tuilagi. D’autres utiliseraient ce joueur au milieu de terrain pour fracasser la ligne de défense adverse. L’Usap, non. On lui demande d’aller sur les extérieurs, de jouer presque comme un trois-quarts. Je le revois encore menacer deux défenseurs lyonnais, jouer un “offload” dans le couloir des 15 mètres. Ce genre d’actions n’est possible que si l’on a l’ambition de faire vivre le ballon.
Le jeu catalan n’est fait que de vitesse. Il y a aussi de l’alternance au milieu du terrain, des cellules de jeu bien structurées, des initiatives, du soutien permanent, de la densité pour avancer, des menaces aux quatre coins du terrain. Et près des lignes, cette équipe est diablement efficace. Ce fut vrai contre Lyon avec ces deux essais d’avants. Mais tout ça n’a été possible que parce que la libération de balle dans les rucks a été exceptionnelle. D’une rapidité rare. Avec des joueurs capables de casser les lignes. C’est pour cette raison que cette équipe s’impose. Surtout, qu’elle soit menée ou qu’elle ait l’avantage au tableau d’affichage, elle ne change jamais de braquet. Elle ne dégage pas uniquement de la confiance, elle respire le plaisir de jouer. Elle ne prend pas de risque, elle prend des initiatives. Nuance importante.
Pour moi, l’essai de l’ouvreur McIntyre (17e) est un symbole de ce que l’on décrit ici. D’abord, on fait bouger le ballon sur les extérieurs une première fois, puis une deuxième où Tuilagi apporte sa masse et sa technique dans le couloir des 15 mètres en délivrant une chistera pour Dubois qui est pris au sol. Les leaders de jeu organisent plusieurs temps de jeu avec les avants dont le petit talonneur Ruiz qui a été très bon. À chaque fois, de bons soutiens offensifs et des libérations de balles rapides. Une vitesse d’exécution qui permet à Duguivalu de “breaker”. Et sur le ruck suivant, la défense lyonnaise étant en retard, Ecochard recolle encore au ballon et sert McIntyre qui attaque à plat rapidement la ligne sur l’extérieur du pilier droit Fotuaika. Du travail bien fait. Dix temps de jeu après un lancement sur touche parfaitement exécutés.
Aujourd’hui, la dynamique catalane est ultra-positive. La confiance aidant, l’Usap peut tout espérer. Que cette équipe soit capable d’accrocher le top 6 au regard du jeu qu’elle produit ne fait aucun doute. Je vous fais une confidence : je me régale à regarder ces types. J’aime la passion qui règne autour de cette équipe, de ce club, de cette identité. Les joueurs sont portés, transportés, soutenus, accompagnés. Attention toutefois ne pas croire que l’objectif a changé. L’Usap ne veut plus revivre le match de barrage qu’elle a eu à jouer ces dernières années. Logique, forcément logique. L’objectif n’est pas loin d’être atteint. Mais mettre une pièce sur une qualification de l’Usap en phase finale, ce ne serait pas rendre service à Franck Azéma et ses hommes.”