Lors d’une conférence de presse, le président du Stade Toulousain et vice-président de la Ligue Nationale de Rugby Didier Lacroix a évoqué les discussions actuelles entre les clubs et la Fédération Française de Rugby au sujet du temps de jeu des internationaux en vue de la prochaine Coupe du monde en Australie en 2027. Pour que ces derniers jouent moins et que, le cas échéant, les clubs baissent leur salaire.
Le sélectionneur Fabien Galthié l’avait glissé lors de sa conférence de presse “bilan” du Tournoi des VI Nations à Marcoussis. Quand il évoquait vouloir aller en Australie avec la majorité du groupe actuel, il souhaitait que le temps de jeu de ses joueurs soit mesuré. “La liste sera annoncée dans trois ans. Nous pensons qu’ils sont en capacité de tenir le challenge. Pour avoir étudier le passé, c’est possible. Les Néo-Zélandais avaient 30 ans en 2015, les Boks 31 ans l’an passé. Pourquoi serait-on une nation qui ne serait pas capable de le faire? Les autres nations ont des “centurions”. Pourquoi pas nous?”
En ajoutant, bien conscient qu’il n’est pas seul dans ce rugby français: “mon souhait c’est de construire ce chemin avec les joueurs. Il y a un travail à faire avec la Ligue. Nous allons tout faire pour trouver le chemin pour ces joueurs. Dans les autres nations, on les encense. Nous on les montre du doigt. La durée de vie internationale n’est pas celle de club. Ils doivent être en capacité de “matcher” dans trois ans pour devenir la meilleure nation du monde”.
Entre les lignes, et alors que le Top 14 a déjà beaucoup donné depuis la prise de pouvoir de Galthié, ce dernier veut les économiser. Mais cela ne se fera pas sans l’accord des principaux employeurs de ces hommes : les clubs.
“On a vraiment besoin de revoir l’ensemble du système pour s’adapter”
Présent devant la presse ce jour pour évoquer divers sujets, le président du Stade Toulousain, et par ailleurs vice-président de la LNR Didier Lacroix, a été interrogé sur cette volonté du sélectionneur. A l’écouter, les échanges sont déjà fructueux. “Les discussions ont commencé a-t-il avoué. Elles partent des intentions de Fabien (Galthié). Il était pour nous évident qu’il vienne en parler avec les staffs concernés, des 5, 6 clubs majeurs fournisseurs de l’équipe de France. Il l’a déjà fait. Cela se passe hyper bien quand il vient en discuter avec les coachs. Qui eux-mêmes auront une discussion avec les joueurs concernés. Mais également sur l’adaptation des règlements qu’il faudra faire”.
La Fédération française de rugby reverse de l’argent aux clubs selon le nombre de sélectionnés. Mais il faut comprendre qu’on irait plus loin cette fois-ci. Lacroix pose le problème: “Sur certains internationaux, l’équipe de France demande de les ménager, donc ils jouent moins avec leur club. Mais ils sont également ménagés en équipe de France. Donc c’est une triple peine: moins de rétribution de l’équipe de France pour les clubs dans lesquels ensuite ils jouent moins. Donc on a vraiment besoin de revoir l’ensemble du système pour s’adapter.”
Avenant à la convention ou réécriture
Et potentiellement imaginer que les cadres des Bleus puissent revoir leur salaire à la baisse lors d’une négociation? “Ça fait partie d’un tout. Règlement et réflexion financière du système” abonde Lacroix. Et ce serait là une grande nouveauté. L’idée est en tout cas sur la table. Tout en impliquant un avenant à l’actuelle convention ou la réécriture de celle-ci.
“Mais c’est la solution réglementaire qui est quasiment la plus facile. L’idée est d’écrire des règlements qui correspondent à ce qu’on a envie de faire sur le terrain et pas l’inverse. Pour conserver un groupe comme celui-là, pour le ménager jusqu’à la Coupe du monde. On y bosse régulièrement. Il y a quinze jours, cette semaine…. on va s’appeler avec les entraîneurs, les présidents et revoir la FFR. Pour que les joueurs soient suffisamment à l’aise et puisse être performants“.
Via RMC Sport