Alors que World Rugby réfléchit à instaurer un carton rouge de 20 minutes, qui permettrait à l’équipe sanctionnée de revenir à quinze sur le terrain malgré l’exclusion d’un joueur, la France s’y oppose fermement.
Selon le vice-président de la FFR en charge des équipes de France, le rugby n’aurait rien à y gagner.
D’où est partie cette nette opposition entre l’hémisphère Sud, qui pousse pour le carton rouge de 20 minutes, et les nations du Nord qui s’y opposent?
En février à Londres, il y a eu une réunion World Rugby “Shape of the game” dont l’objectif est de réfléchir sur l’évolution du jeu et notamment sur les règles. Sont alors réunis des entraîneurs, des arbitres et des présidents de fédérations. Lors de cette réunion, le doigt a été mis sur des problématiques de règles à gérer. Il y a eu notamment cette fameuse.
De quoi parle-t-on?
Cette règle a été proposée il y a deux ans et testée au niveau de certaines compétitions de l’hémisphère Sud. A l’origine, certaines nations du Sud ont pointé du doigt que les niveaux étaient tellement resserrés, avec une telle intensité, qu’une équipe jouant à 14 contre 15 allait certainement perdre. Donc ça enlève l’intérêt au jeu, ça fait partir les téléspectateurs devant leur télé. Ça impacte négativement le spectacle rugby, alors on veut transformer le carton rouge. Le joueur exclu sort définitivement mais sera remplacé par un autre joueur au bout de 20 minutes. Sauf que l’on n’a aucune analyse précise sur la réussite de ce test dans les compétitions de l’hémisphère Sud, et pourtant ils veulent le généraliser à tout le rugby. En février, il y a eu une première levée de boucliers de la France avec les représentants de la LNR et de la FFR, mais aussi d’autres nations qui sont en phase avec nous.
Quel est le problème de ce carton rouge de 20 minutes, selon vous?
Pour nous, cette règle est un vrai retour en arrière sur des dimensions de sécurité. L’effet dissuasif du carton rouge a été fondamental sur l’évolution de certaines attitudes des joueurs, notamment sur le placage dangereux, sur le fait d’aller bousculer un joueur en l’air. On a plein d’exemples aujourd’hui qui sont systématiquement sanctionnés par un carton rouge et qui disparaissent progressivement du paysage rugby. Donc c’est impactant et ça va dans le bon sens pour la sécurité du joueur. La notion de sanction collective est très importante là-dedans. L’argumentation des nations du Sud est de dire: “Le joueur qui sort, on le sanctionnera plus après. Les sanctions pour lui seront plus importantes”. Imaginons que sur un geste dangereux, il y a un point d’entrée à quatre semaines de suspension du joueur. Demain, on va changer les sanctions et il y aura un point d’entrée à six semaines, par exemple. C’est bien, mais le vrai impact du carton rouge c’est la sanction collective, le fait que toute l’équipe soit impactée par le carton rouge d’un joueur. C’est pour ça que tous les entraîneurs portent une attention particulière sur la discipline parce qu’ils savent que ça peut avoir un impact sur le match. Ce carton rouge de 20 minutes serait un vrai retour en arrière par rapport à la lutte contre le jeu déloyal et contre la violence dans le rugby.
Vous pointez aussi la lisibilité du jeu pour le public…
Le rugby n’est déjà pas un jeu simple à comprendre pour le public. Tout le monde sait que le carton rouge signifie une exclusion, que ce soit dans le rugby ou le foot. Là on verrait un joueur re-rentrer au bout de 20 minutes. Ça rajoute du flou à cette discipline dans laquelle on veut plus de clarté.
Les nations du Sud mettent surtout en avant l’intérêt du match.
On a quand-même demandé à notre département statistique d’analyser l’impact du carton rouge sur les matchs. Les nations de l’hémisphère Sud laissent croire que les équipes qui prennent un carton rouge perdent 90% du temps. On s’est aperçus au travers de statistiques que l’on a sorties au niveau international et au niveau Top 14 que l’on est plus près de 60% de défaites suite à carton rouge que des 90%. C’est donc équilibré puisqu’il faut effectivement que la sanction soit impactante, mais pas trop pour que ça ne soit pas systématique et que l’intérêt du match s’en trouve perturbé. Cette argumentation sur l’impact trop important du carton rouge n’a pas lieu d’être. Suite à la réunion “Shape of the game”, on a sollicité les différentes parties prenantes du rugby français. On a fait une enquête auprès des arbitres, des entraîneurs et des joueurs. Les retours ont tous été dans le même sens. On a donc fait une réponse FFR-LNR à World Rugby de façon à ce qu’ils puissent en tenir compte à cette réunion du 9 mai au cours de laquelle ils doivent statuer sur cette règle.
Mais à l’inverse, avez-vous des chiffres prouvant que le carton rouge protège plus les joueurs?
On n’a pas d’éléments de ce type. C’est très difficile d’avoir des éléments objectifs qui caractérisent la sécurité. On peut regarder les blessures mais elles peuvent se produire dans le jeu courant, sur des fautes d’agression volontaire ou sur des accidents. Par contre, il y a un autre élément important dans nos analyses, on a mesuré l’impact chiffré en termes de nombre de points du carton rouge. C’est-à-dire que l’on a pris environ 500 matchs et on a comparé le score au moment du carton rouge et le score final. L’écart, le delta est en moyenne de 4,5 points. Ce qui n’est pas énorme. L’impact du carton rouge est donc en moyenne de 4,5 points sur le résultat final du match. Par exemple, si l’équipe qui prend le carton rouge mène de 10 points au moment de l’exclusion du joueur, elle finira par l’emporter en moyenne de 5,5 points. Si elle ne mène que de 3 points quand elle prend le carton rouge, elle perdra en moyenne d’1,5 point. Ce n’est pas anodin mais ça ne fait pas non plus basculer le match.
En sondant les acteurs du rugby français, quel est l’argument qui est le plus ressorti pour s’opposer à cette nouvelle règle?
C’est la notion de sécurité. Tout le monde a cette sensation que le carton rouge participe au fait qu’on puisse lutter efficacement contre le jeu déloyal. Mais attention, on ne demande pas à World Rugby d’annuler le débat. Ce que nous disons c’est que le carton rouge de 20 minutes n’est pas la bonne solution. Par contre, la lutte contre le jeu déloyal fait que de plus en plus de cartons rouges sont distribués et on discerne deux types de cartons rouges: pour la faute qui met en danger les joueurs, et les fautes accidentelles. Qu’il y ait un carton rouge de 20 minutes pour des fautes techniques ou accidentelles, pourquoi pas. Mais pas dans le cas d’un jeu déloyal ou de violence.
Que souhaite acter le Conseil de World Rugby à la prochaine réunion du 9 mai?
Ils avaient décidé qu’à la réunion du 9 mai on décide ou pas de la généralisation du carton rouge de 20 minutes. Ce ne sera pas le cas. La question sera plutôt de savoir si l’on élargit les phases de tests à l’hémisphère Nord pour tirer un vrai bilan à partir duquel on décidera ou non de sa généralisation. World Rugby pourrait vouloir élargir les tests à la tournée d’été des Bleus en Argentine (du 6 au 13 juillet) ou à la Coupe du monde des moins de 20 ans (29 juin au 19 juillet) par exemple. On ne serait pas opposés à ça. Nous, ce que l’on veut, c’est une réflexion approfondie. Si World Rugby décide de généraliser cette règle, alors la question de notre opposition se posera.
Via RMC Sport
Messieurs de la world rugby,
Si vous voulez amélioré, la compréhension de se noble sport et afin que même personnes n’ayant aucune connaissance, puissent prendre du plaisir.
1) Simplifiés les règles trop complexes
2) Diminuer le temps des avantages, parfois plusieurs minutes ou plusieurs temps de jeux
3) Expliqués aux arbitres qu’ils doivent êtres plus impartial, et plus discrets
4) Maintenant réduire à 20minutes les cartons rouges, permettrons aux entraîneurs de multiples changements.
Tel