Qui de Perpignan, Castres ou encore Pau va se qualifier pour les phases finales du Top 14 ?
Ces trois équipes peuvent encore espérer arracher une place dans le top 6.
La qualification passera certainement par le jeu.
Le technicien de Castres, David Darricarrère s’est confié via L’équipe. Extrait:
« On a entamé ce travail il y a deux ans. On voulait faire évoluer notre jeu, notre système, pour essayer d’apporter autre chose et répondre aux problématiques du Top 14. On regarde autour de nous, on regarde les autres rugby et Toulouse est une référence dans ce type de jeu. Il ne s’agit pas de se prendre pour eux mais on peut s’en inspirer. Pour prétendre se mêler à la bagarre, il faut un jeu offensif de qualité et ambitieux.
Mais si tu perds, les questions reviennent vite. Il ne s’agit pas de perdre ses valeurs, propres à chaque club, mais si on change de cap au premier vent contraire, ça peut donner satisfaction à court terme mais à l’arrivée tu es perdant. Il faut un peu d’alternance pour garder le cap.»
Le son de cloche est le même pour le Catalan Franck Azéma. Extrait:
« On doit savoir où on veut aller et comment on veut y aller. Il faut donner un chemin clair à ses joueurs, qu’ils soient persuadés de la méthode. Avec Perpignan, on avait pris le pari important de s’en sortir par le jeu en étant maître du ballon et de la possession. Si tu es en difficulté et que tu commences à fermer le robinet, tu deviens prévisible, facile à défendre donc tu réduis tes possibilités de gagner. Donc c’était une bonne philosophie d’avoir cette culture-là autour du jeu et de continuer de l’entretenir…
Nous, dans le staff, on doit proposer du contenu qui leur permet de se développer dans cette philosophie de jeu et accepter de passer par des moments de doute, de déchet pour que ça bascule un moment dans le positif.
Pour être joueuse, l’équipe a besoin de carburant et de munitions. Gagner en marquant quatre essais, c’est bien, mais il faut essayer de ne pas en prendre cinq. Tout est lié. Donc l’idée, c’était de ne pas se concentrer uniquement sur nos capacités offensives mais d’aller chercher plus sur d’autres secteurs. Jouer depuis notre en-but, pourquoi pas, mais aussi savoir bien alterner. Car il s’agit d’être consistant de bout en bout d’une saison, pas seulement quand on a le ballon et qu’on avance dans le camp adverse. »
Le technicien adjoint du LOU Rugby, Julien Puricelli confirme à son tour. Extrait:
« Chaque semaine, on prépare les matches, la stratégie et, pour les leaders, il n’y a pas de débat. Pour eux, il faut ouvrir le jeu au maximum et ne pas se limiter à un rugby de conquête dans lequel on pourrait sans doute être performant mais dans lequel la majorité des joueurs ne se retrouvent pas. Paradoxalement, c’est un jeu qui demande beaucoup de confiance. Mais cette équipe se rassure par une prise de risque importante. »
Et ce n’est pas l’entraineur de la défense de Pau, Antoine Nicoud, qui dira le contraire. Extrait:
« On a toujours eu envie d’avoir le ballon et d’avancer. La saison dernière, on avait beaucoup moins la possession que les autres équipes. Et quand tu n’as pas le ballon, tu es plus à même d’encaisser des points que quand tu l’as dans les mains. Cette capacité à le tenir, ça se construit.
Notre idée de base, c’est attaquer tout le temps, à la main ou au pied, avec ou sans le ballon. C’est une question d’état d’esprit. On veut provoquer les choses, être acteurs alors qu’on a beaucoup – trop – réagi par le passé.
Qui veux-tu être ? Quelle est ton identité ? Quels joueurs, quel groupe as-tu ? Il y a plusieurs façons de gagner. On a envie d’être à la fois rude comme l’est la tradition du jeu palois. Et on veut être rapides, intelligents. Posséder le ballon et être provocateurs et attaquants. Le plan est assez tracé, reste à trouver la constance. »