L’actuel manager de la Section Paloise, Sébastien Piqueronies connait très bien les futurs pépites du rugby Français pour avoir entrainé l’équipe de France U20 pendant plusieurs années.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier explique comment il a préparé le centre Emilien Gailleton et le trois-quarts Théo Attissogbe au haut niveau. Extrait:
“J’ai laissé deux mois à Émilien pour s’acclimater et travailler sans lui mettre la pression de le lancer dès les premiers matchs, car j’avais aussi des joueurs qui comptaient dans mon effectif. Il est entré dans la rotation lors de la troisième journée. Nous avons fait pareil avec Théo Attissogbe cette année, même s’il est entré lors de la deuxième journée. Mais quand, l’hiver dernier, j’assume de me séparer d’Eoghan Barrett, Vincent Pinto, Daniel Ikpefan, je savais que nous avions Théo, alors âgé de 17 ans, à l’entraînement avec nous. Nous l’avons préparé pendant sept, huit mois pour lui faire de la place, lui donner de la confiance.
Il s’entraînait avec les pros et il a joué avec eux lors du SuperSevens puis il est parti en moins de 20 ans. Il a aussi côtoyé France 7. Il faut souligner la qualité de l’accompagnement fait par Brandon Fajardo chez nous pour qu’il prenne de l’expérience à chaque étape. Je trouve que le rugby français a progressé en ne multipliant plus les sas intermédiaires. On lance les jeunes de suite. C’est maintenant le fonctionnement de la majorité des clubs de Top 14 et de Pro D2. Ils ne sont plus simplement les jeunes qui permettent aux professionnels de bien s’entraîner. Ils sont dans la rotation et ne sont plus considérés comme le joueur « au cas où ».”
Il estime que le rugby Français a de très belles ressources. Extrait:
“Le rugby français a des ressources avec d’excellents jeunes qui sont très bien accompagnés. C’est génial. C’est la vraie force du XV de France car on parle beaucoup des jeunes mais je trouve qu’il y a des joueurs d’expériences dans le rugby français qui sont brillants, et je pense qu’ils sont aussi bons car ils doivent sentir que les jeunes poussent fort derrière. Cet effet-là est très intéressant car les joueurs expérimentés sont encore meilleurs.”
Il a également parlé de Léo Barré et Nolann Le Garrec. Extrait:
“Ce sont deux joueurs qui étaient suivis, avec des parcours fléchés. Ils ont été surclassés et ils ont participé à tous les stages de leadership mis en place par la Fédération. Même s’ils n’ont eu tous les rassemblements U20 en raison du Covid, ce sont des garçons qui étaient dans le plan de succession.
Pendant le Covid, nos centres de formation, notre rugby professionnel, notre DTN, tout a continué de fonctionner et je crois effectivement que la France est une des nations qui s’en est le mieux sortie post-covid car il n’y a pas de rupture sur le plan de succession avec un accompagnement qui ne s’est jamais arrêté et qui a permis à Nolann et Léo de sortir très vite. Cela valorise la politique générale du sport de haut niveau pendant la crise sanitaire. Il faut en être fier car nous n’avons perdu du temps malgré l’impact au niveau des compétitions internationales.”
Pour conclure, Sébastien Piqueronies dit le plus grand bien d’Hugo Auradou. Extrait:
“Tout le monde oublie qu’il a 20 ans ! C’est vrai que les progressions de Théo Attissogbe et Émilien Gailleton sont très visibles chez nous, mais Hugo Auradou est certainement le meilleur exemple de notre politique, avec dix-neuf feuilles de match cette année en jouant deuxième ligne. Cela fait deux ans que nous le préparons. Il arrivait des Crabos qu’il était déjà leader de touche avec les professionnels. C’est le fruit d’un travail très bien mené. Quand on prend le temps de bien suivre des forts potentiels, cela donne des choses chouettes.”