Ce vendredi, le journal régional Sud-Ouest consacre un reportage au match de Top 14 programmé ce samedi entre le Stade Rochelais et la Section Paloise.
Ce match va notamment permettre au Palois Eliott Roudil de retrouver son club formateur : La Rochelle.
Il sera titulaire contre les Maritimes.
Lors d’un entretien accordé à Sud-Ouest, le Palois explique avoir songé à arrêter le rugby.
C’est après de nombreux pépins physiques comme une rupture du ligament croisé antérieur, une phlébite et une déchirure aux ischios que le Palois se pose des questions sur son avenir.
Dépressif, il pense à arrêter le rugby. Extrait:
« Clairement, je suis passé par un stade dépressif, confesse le Nantais d’origine. Je me suis même demandé, à un moment, si je n’allais pas tout arrêter.
En plus, quand je me blesse, je me dis qu’il faut que je consulte, que je voie un psy, que j’externalise un peu tout ce que j’avais dans la tête. »
Désormais, il en tire le positif. Extrait:
« Le meilleur dans tout ça, c’est que j’ai clairement renoué des liens avec ma famille. On ne faisait peut-être pas plus d’efforts plus que ça pour se voir. Mais quand tu es dans la merde, au plus bas, ils sont là.
Désormais, s’il faut que je me tape 6 heures de bagnole pour les anniversaires, les fêtes de famille, je le fais. »
Il se remémore ensuite avoir fêté sa première titularisation avec les pro la semaine où ses grands-parents, décédés à une semaine d’intervalle, étaient enterrés. Extrait:
« Le jour de ma première titularisation, on enterrait mes grands-parents, décédés à une semaine d’intervalle. Mon père comprend mon choix de vouloir jouer, et de ne pas le dire au staff. Évidemment, je fais un match catastrophique, je sors même peu après la mi-temps. C’était une mauvaise décision, mais à 18 ans, tu ne le piges pas. »
Autre moment délicat : le divorce de ses parents. Extrait:
« Comme ce divorce entre mes parents très compliqué à gérer. Et qui vient de se terminer après 7 ou 8 ans de procédure. Ce n’est que maintenant que je me rends compte du mal que ça m’a fait mentalement. »
Eliott Roudil se confie sans langue de bois et avoue ne pas avoir toujours été sérieux. Extrait:
« À un moment, j’ai peut-être manqué de sérieux. Faut quand même avouer que j’ai un peu trop fait la bringue, avec les Mathieu Tanguy, les Pierre Popelin. À 18 ans, on sortait après chaque rencontre. Alors qu’aujourd’hui, les jeunes pensent moins à ça qu’au prochain match. Au final, ce sont eux qui ont raison.
À l’époque, on croyait que c’était en soirée qu’on allait créer un truc ensemble. Alors que la vérité, c’est que les liens forts, tu les crées dans la difficulté sur le terrain. »
Il explique ensuite sa décision de quitter le Stade Rochelais pour Pau. Extrait:
« Je vois qu’il y a de gros noms à mon poste. Des Doumayrou, des Sinzelle, et je me dis que je ne jouerai pas les gros matchs là-bas. Alors qu’à Pau, je pouvais devenir titulaire indiscutable. Avec le recul, je ne suis pas déçu d’être parti. »
Mais il compte effectue son retour à La Rochelle à l’issue de sa carrière sportive. Extrait:
=« J’y ai de grosses attaches, tous mes potes, ‘’Totoy’’ (Hastoy), ‘’Greg’’ (Alldritt), ‘’Bourga’’ (Bourgarit)… Et puis on ne va pas se mentir, le Stade Rochelais reste mon club de cœur. Je travaille ma mère, qui est médecin généraliste en Bretagne, pour qu’elle vienne vivre en Charente-Maritime une fois qu’elle prendra sa retraite. »
En fin de contrat avec Pau, Eliott Roudil tarde à voir une offre de prolongation arriver. Il est en même temps courtisé par Colomiers.
Il prolonge finalement son contrat avec Pau d’une saison. Extrait:
« En janvier, quand je me suis blessé, j’étais censé reprendre en octobre. Si tel avait été le cas, je pense que j’aurais été prolongé plus rapidement.
Quand je me reblesse, ils se demandent si je vais redevenir un joueur de rugby. Ils se posent la question et retardent l’échéance. En décembre, la direction me dit ‘’écoute, on ne reviendra vers toi que mi-mars’’.
Quand je reviens, en février, je sais qu’il y aura des opportunités. Mais qu’il faudra les saisir, car elles seront rares. Sur ce quart de finale face au Connacht, je sais que je vais être titulaire mais que je n’ai pas le droit de me louper. Que ça peut être un tournant dans ma carrière. Je suis en fin de contrat, j’ai refusé les options qu’on m’avait proposées, les clubs ont recruté d’autres joueurs, et les portes se sont refermées.
Je sais que ce n’est pas le monde des Bisounours et je m’entends très bien avec le club. Mais ils ne m’ont pas non plus fait un cadeau de Noël en me prolongeant d’un an.
En même temps, je vois ça comme une opportunité. J’ai envie de montrer à tout le monde que je suis redevenu le joueur que j’étais. »