Le week-end dernier, une polémique a éclaté après que l’ouvreur Bordelais Matthieu Jalibert ait chambré le troisième ligne Rochelais Grégory Alldritt.
Dès le coup de sifflet final, le Bordelais a fait son mea culpa et s’est excusé pour son geste sur Grégory Alldritt.
Mais le mal était fait.
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que Matthieu Jalibert chambre ses adversaires. Alors forcément, cela commence à en agacer certain.
Interrogé via L’équipe, l’entraîneur adjoint de Montpellier, Vincent Etcheto a expliqué que les spécialistes du chambrage restaient les Toulousains. Extrait:
« Les Toulousains sont les spécialistes. Ils adorent ça. Ils te mettent la main sur la tête. Ça se faisait il y a trente ans déjà. Ça a toujours existé et ça existera toujours. Les joueurs se chambrent même à l’entraînement. Il faut y accorder l’importance que ça a, c’est-à-dire pas grand-chose.
Il y a une vingtaine d’années, lorsque je jouais à Bayonne, j’avais touché quatre fois le poteau contre les Galactiques de Biarritz en Coupe de France. Les mecs chantaient :”Etcheto, le poteau”, j’avais trouvé ça très drôle. Le chambrage, c’est du second degré. C’est rigolo et bon enfant. Mais certains au rugby, comme ailleurs, n’ont que du premier degré. »
Avant, tous ces petits gestes n’étaient pas forcément visibles du grand public.
Mais avec la multiplication du nombre de caméras, désormais, le moindre petit geste est passé au crible et détaillé par l’arbitre, critiqué par les observateurs.
Jean-Baptiste Elissalde, ancien ouvreur de Toulouse et La Rochelle se remémore avoir chambré Titou Lamaison.
Il s’était fait corriger dans la foulée.
Il raconte. Extrait:
« J’étais jeune et, après une interception, j’avais tiré la langue à Titou Lamaison… J’avais pris une belle patate derrière et mon père m’avait dit : “Tu la mérites” ! Je n’ai plus jamais fait ça et, aujourd’hui, je le regrette encore. »
L’ancien ailier du Racing 92, Yvon Rousset se souvient qu’à Toulon, il fallait faire attention. Extrait:
« À l’époque, quand tu entendais les Toulonnais dire qu’ils allaient te “destroncher”, tu savais qu’il y avait un vrai risque et tu jouais tout le match avec les rétroviseurs ; le grand Estève, à Béziers, tu ne t’amusais pas à lui mettre une petite calotte parce qu’il chaussait du 50 et que les représailles, ce n’était pas un tirage de maillot ou une pénalité…
Au fond, ce qui va contre l’esprit du rugby, ce n’est pas tellement ce que fait Jalibert, ça a toujours existé ; non, le problème, c’est qu’Alldritt ne peut plus lui répondre ! »