Ce samedi, le Stade-Toulousain s’est imposé sur la pelouse de Montpellier à l’occasion de la 24ème journée du Top 14.
Et c’est avec une équipe C que le club de la Ville Rose a réussi à enfoncer le MHR sur sa pelouse.
En effet, Toulouse s’apprête à disputer une finale de Champions Cup contre le Leinster, samedi prochain à Tottenham.
Forcément, le technicien Ugo Mola a mis au repos ses joueurs cadres afin de les préserver pour cette finale.
Dans sa chronique diffusée sur Midi Olympique, Xavier Garbajosa n’a pas manqué d’exprimer son admiration pour le Stade-Toulousain.
Il explique comment Toulouse réussit à performer de la sorte. Extrait:
“Comment ne pas mettre en avant la prestation de Toulouse, samedi ? Quand on voit l’énergie que les jeunes ont mise, leurs mouvements de jeu. Le deuxième essai toulousain est un modèle du genre : il y a douze phases de jeu, un nombre incalculable de passes après contacts, du soutien permanent, une alternance parfaite de jeu axial et de jeu déployé et plus de deux minutes de séquence pour marquer. Des passes après contacts, tout le monde peut en tenter mais encore faut-il que ce soit efficace.
Quand on les voit, on peut avoir l’impression que le rugby est simple mais il y a tout un travail invisible derrière. Les soutiens au porteur, quand tu travailles ça tous les jours, tu développes ta technique, ta compréhension du jeu. Il y a là une forme d’accomplissement. Le staff parvient à convaincre les joueurs de prendre des initiatives. Et à une époque où tout est épié et où on peut être rapidement critiqué, le groupe fait preuve de solidarité dans les erreurs en prônant le droit de se tromper. On pouvait attendre la jeunesse sur le côté initiatives, grain de folie, mais il y avait la question de savoir s’ils allaient tenir.
Avec le deuxième essai de Reinach juste avant la pause, on aurait pu croire que le MHR avait fait le plus dur et qu’avec tous ses leaders et sa qualité d’équipe il finirait par renverser la tendance. Mais on s’est rendu compte qu’au-delà d’être de bons joueurs de rugby, ils avaient une capacité de résilience remarquable. La culture de la gagne propre au Stade s’est fait ressentir et les gars ont su être intelligents pour gérer la fin de match avec une infériorité numérique au passage. Franchement, chapeau messieurs. Chapeau aux joueurs, aux gamins, aux moins jeunes comme Piula Faasalele qui a été déterminant dans l’engagement, au staff, à la direction, à Didier Lacroix, à Ugo Mola, à Jerome Kaino, Virgile Lacombe et David Mélé qui bossent avec les espoirs et font l’interface avec les pros.
Tous ces jeunes n’ont pas été jetés en pâture. Ils s’entraînent régulièrement au contact des meilleurs, ils se nourrissent des Dupont, Cros, Ntamack, Ramos et consorts se forment à leurs contacts et viennent même les challenger. Ça amène à leur faire confiance et ça ne fait que renforcer l’émulation en interne. L’an passé ou il y a deux ans, ils n’avaient pas les mêmes résultats lorsqu’ils étaient sollicités. Il y avait déjà de la qualité mais pas encore d’efficacité. Ils ont gagné en expérience en tant que joueurs mais surtout en tant qu’hommes, dans le dépassement de soi. C’est un projet global qui porte ses fruits. Même quand il a connu une période moins faste, le Stade a toujours mis la formation au cœur du projet, ça prend son sens plus que jamais. Il y a la notion de plaisir, ce rugby différent, mais aussi et surtout cette volonté de gagner.
Pour l’avoir vécu, quand on vous tient ce discours à 16 ans, ça vous marque. Samedi, il y avait quinze champions espoirs sur le terrain, tous ces gamins sont habitués à jouer des phases finales et des matchs de haut niveau, ils sont élevés là-dedans. Ça va plus loin que le cadre d’un projet de jeu, c’est une vision globale. Le match de Montpellier est la parfaite illustration de tout ça. Quand vous voyez le petit Delpy 21 ans, qui a commencé, s’est blessé à la 10e minute mais s’est accroché et s’est engagé ; puis Kévin Gourgues, 19 ans, est entré en jeu à sa place. Vous imaginez la responsabilité de se retrouver 10 du Stade toulousain comme ça. Il faudrait tous les citer : il y a eu le petit (grand) Vergé, la troisième ligne aussi qui a été très bonne… Castro Ferreira est monstrueux. Il passe toutes les étapes à une telle vitesse. Au vu de son magnifique réservoir, on se dit que Toulouse a de beaux jours devant lui pour au moins dix ans.”