Béziers s’apprête à accueillir le CA Brive, ce vendredi soir à l’occasion d’un match de barrage de la Pro D2.
Le vainqueur affrontera Vannes en demi-finale.
Interrogé via Midi Libre, le président de Béziers, Jean-Michel Vidal a évoqué ce choc.
Il évoque un énorme match à venir. Extrait:
Béziers-Brive, c’était une affiche de la grande époque de l’ASBH (ex-ASB). C’était une très grosse équipe, qu’on a battue deux fois en finale, en 1972 et 1975, même si c’était très difficile. Historiquement, ils nous ont toujours posé des problèmes. Ça va rappeler de bons souvenirs. Vendredi, en toute honnêteté, ce sera du 50-50. Brive, c’est plus de deux fois notre budget, un club programmé pour remonter en Top 14. Après, nous avons l’avantage de jouer à domicile, on est dans une bonne dynamique.
Il concède que son équipe a fait quelques impasses pour arriver frais pour les phases finales. Extrait:
Il fallait être dans les quatre premiers qui reçoivent. Depuis le début de cette année, on a été premiers, puis deuxièmes, troisièmes… Ça aurait été dommage de rater ce duel à domicile, au moins pour le public, même si ça s’est joué à peu. Mais on n’est pas les seuls à avoir eu des difficultés. Des blessures nous ont retardés dans notre préparation, ça nous a empêchés de faire tourner, d’où certains joueurs qui ont pioché physiquement.
On a été obligés, je ne vais pas dire de lâcher des matches, mais le dernier par exemple (défaite 30-16 à Soyaux-Angoulème), on a fait jouer des Jiffs (joueurs issus des filières de formation). En résumé, on a fait quelques impasses pour récupérer un peu de fraîcheur physique.
Il ne le cache pas : jouer à la maison un tel match est toujours un avantage. Extrait:
Décisif, je ne sais pas, mais de toute façon, c’est forcément un avantage, quel que soit le sport. En France, on veut toujours jouer à la maison. Le public va nous porter, d’autant qu’on devrait jouer à guichets fermés. On a l’habitude de dire que c’est le 16e homme. Quelque part, c’est une petite victoire. Parce qu’ici, on reste tout le temps figés sur la période glorieuse des années 70/80, avec des records que personne ne battra plus jamais. Je suis toujours étonné que 40 ans après, les supporters, donc leurs enfants et petits enfants, soient encore focalisés sur cette époque. C’est comme s’ils nous en voulaient un peu de ne pas être en haut de l’affiche.
Sauf que là, c’est bon, le jeu qu’on pratique, plus un peu de réussite au classement, fait qu’ils ont envie de revenir au stade. Parce qu’on a un public d’abord de connaisseurs, prêt à s’enflammer. On voit les groupes de supporters se rajeunir, c’est ça qui est intéressant. Le rugby véhicule encore à tous les niveaux certaines valeurs, je pense que les gens ont plaisir à se retrouver dans ce genre de configuration.
Il fait ensuite le point sur la billetterie de son club. Extrait:
Écoutez, guichets fermés, c’est environ 18 000 spectateurs. Nous avons 850 abonnés au total, ce n’est pas énorme. Du coup, la part de la billetterie dans notre budget est seulement de 5 %. J’espère que grâce à nos résultats actuels, on fera mieux la saison prochaine. Ouais, elle n’est pas immense. Les années précédentes, on faisait en moyenne 4500 spectateurs.
Là, cette saison et sans compter le barrage, on fait plus de 8 500 de moyenne. On a doublé nos affluences, on espère garder cette jauge à l’avenir. Forcément, les abonnements vont augmenter ainsi que nos recettes. On va se rapprocher des 10 %.
Il explique que ses joueurs sont très motivés. Extrait:
Ils sont forcément heureux d’être là et sont remontés comme des pendules. Ils sont à la place où ils voulaient être. Ils ne veulent pas lâcher cette fin de championnat, même si ça va être difficile. Mais ils ont vraiment envie de faire quelque chose. On va d’ailleurs partir au vert à Capestang pendant deux jours jusqu’au barrage, les joueurs veulent vraiment réussir quelque chose.
Il espère que ses joueurs iront plus loin qu’un simple barrage. Extrait:
C’est un passage obligé, après, rien ne nous interdit de rêver, on est là pour ça. On sait qu’on a une équipe capable de rivaliser avec n’importe quelle autre équipe. Il en est de même pour les autres, bien évidemment. Sur les six qualifiés, honnêtement, le championnat est très resserré. Personne ne domine de la tête et des épaules, comme Oyonnax l’an dernier avec plus de dix points d’avance. Un match, c’est un match, il peut y avoir un carton rouge, un blessé…
En cas de qualification, Béziers défiera Vannes en demi-finale. Extrait:
On ira là-bas avec grand plaisir. C’est un club accueillant, avec une très forte équipe. Ils ont été premiers presque toute la saison, mais les play-offs restent très ouverts. On est tous à peu près au même niveau.
Dans la foulée, il indique que Béziers devra trouver des solutions financières en cas de montée en Top 14. Extrait:
De toute façon, on est bien obligés de trouver des solutions parce qu’il n’est pas question de refuser la montée. On sait déjà ce que rapporterait financièrement la montée par rapport à la Ligue (environ 3 millions d’euros). En rajoutant tout ce qui est partenariat, notre budget serait revu à la hausse. Pour exister, pour avoir une petite chance de rester en Top 14, il faudrait être au minimum aux alentours de 17 millions d’euros.
Monter en Top 14, c’est le but suprême. A priori, ça se prépare en amont. On prépare une équipe sur deux, trois années pour arriver prêts sportivement et financièrement. Il se trouve que ça peut nous arriver dès cette année. L’objectif maintenant, c’est de trouver de nouveaux investisseurs. On y travaille tous, c’est notre priorité.
Pour conclure, il évoque un éventuel match de barrage contre Montpellier. Extrait:
S’il y a un Béziers-Montpellier, je ne vais pas vous dire que ce serait bien que Montpellier reste en Top 14. Mais on est tous deux Héraultais, donc si ce n’est pas nous, j’espère que Montpellier s’en sortira. Ils ont l’équipe pour, même s’ils sont en difficulté. Donc si ce match doit se jouer, on considère que ce sera une grande fête.