Le deuxième ligne du Stade-Toulousain, Thibaud Flament s’apprête à affronter le Leinster en finale de la Champions Cup, ce samedi après-midi à Tottenham.
A l’approche de cette rencontre, l’international Français s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe.
Il a notamment parlé des commotions dont il a été victime depuis le début de sa carrière.
Il indique avoir travaillé sur cela et avoir décidé de porter un protège-dents alors qu’il n’en portait jamais jusqu’auparavant. Extrait:
“Non car j’ai travaillé par rapport à ça. Déjà, aussi improbable que ça puisse paraître, je me suis décidé à porter un protège-dents. Je n’en avais jamais mis jusqu’à l’an dernier, je n’aimais pas avoir ce truc dans la bouche. Mais les statistiques sont parlantes : cela réduit le risque de 30 %. J’ai aussi fait un gros renforcement cervical et puis, j’ai bossé avec une psychologue. On a regardé les images de mes trois commotions et, sur deux d’entre elles, je ne me protège pas du tout sur le plaquage.
Par exemple, en demi-finales contre le Leinster l’an dernier (défaite 41-22), je me lance avec toute ma force, tout droit, sans adapter ma vitesse ni mon geste. Dans ma tête, j’étais en mode vengeance à deux balles : “Quitte à perdre, je vais faire mal.” La psy dit que je mettais mon corps en danger. On a parlé de ça, de bénéfices-risques : quel est l’impact de ce plaquage sur le match, sur ma saison, sur ma carrière ? Il faut garder à l’esprit la protection. Il faut toujours pouvoir analyser, anticiper.”
Dans la foulée, Thibaud Flament tient des propos inquiétants.
Il estime que parfois, certains estiment que les joueurs trichent lorsqu’ils demandent à être arrêtés suite à une commotion.
Il ne le cache pas : ce genre de comportement arrive même au sein du Stade-Toulousain.
Il se confie. Extrait:
“Parfois, on te fait sentir que tu triches par rapport à ça. Même ici à Toulouse. Convaincre que tu as besoin d’être arrêté, ce n’est pas forcément facile. Je ne considère pas être un mec qui s’échappe et c’est dur quand tu as cette étiquette qui vient insidieusement, malgré tout. Certains sont encore de la vieille école, persistent dans le discours qui parle du vieux rugbyman qui a zéro faille, zéro faiblesse. Ça évolue, heureusement, mais il faudrait arriver à changer ça complètement.”
Voilà des propos forts qui pourraient provoquer une polémique en interne, du côté de Toulouse.