L’ancien demi de mêlée des All Blacks aux 125 sélections, Aaron Smith, pense que les règles d’éligibilité des All Blacks vont devoir changer dans les prochaines années après deux campagnes infructueuses en Coupe du Monde de Rugby.
Le joueur de 35 ans a pris sa retraite internationale à l’issue de la Coupe du Monde de Rugby 2023 en France, lorsque la Nouvelle-Zélande a terminé deuxième après s’être inclinée d’un point en finale (12-11).
Aaron Smith estime que les campagnes 2019 et 2023 ont apporté suffisamment de preuves pour justifier la sélection des All Blacks à l’étranger, avec toutefois une réserve.
Il aimerait bien voir s’instaurer un seuil similaire à la « règle Giteau » utilisée par Rugby Australia pour sélectionner les Wallabies, qui fixait à l’origine la barre à 60 Tests.
Les deux dernières Coupes du Monde montrent que ce n’est peut-être pas la bonne solution », a déclaré Smith au podcast Rugby Direct de Newstalk ZB.
« Pour notre pays, notre marché du Super Rugby et l’exploitation de nos talents, jouer en Nouvelle-Zélande aide le rugby.
Quand je jouais, il fallait être en Nouvelle-Zélande pour être sélectionné avec les All Blacks.
Mon humble avis est qu’il doit y avoir un critère, par exemple si tu as joué huit ans ou 60 tests. Il doit y avoir un critère pour que tous nos jeunes talents ne partent pas.
Les joueurs pourraient être autorisés à partir à l’étranger tout en continuant à servir leur pays. Je pense que ce serait équitable. »
Je ne souhaite en aucun cas que nos jeunes All Blacks de 21 ans, avec seulement dix sélections, partent au Japon et n’apportent pas leur aide au groupe suivant pour progresser », dit-il.
L’ex-All Black rappelle le succès des Springboks lors des deux dernières Coupes du Monde de Rugby, qui ont sélectionné un grand nombre de leurs joueurs évoluant à l’étranger.
En 2018, sous la pression de la chute du rand et dans un contexte de baisse de performance de l’équipe nationale, la SARU avait fait évoluer son processus d’éligibilité.
Le sélectionneur Rassie Erasmus avait immédiatement commencé à sélectionner des joueurs au Japon et en Europe, organisant des stages de préparation pour créer de la cohésion dans le groupe.
Smith estime qu’il y avait « du bon dans cette décision », mais il précise que ce nouveau processus ne concernait que certains joueurs.
« Il devrait exister un système permettant, après un certain nombre de tests et d’années passées au sein de l’équipe, de donner la possibilité de pouvoir gagner plus d’argent tout en jouant pour les All Blacks, à l’image de ce qu’a fait l’Afrique du Sud, qui a remporté deux fois de suite le championnat. Il faut trouver la bonne formule.
Je pense que d’ici la prochaine Coupe du monde, ces critères vont évoluer.
Nous avons suffisamment de gens intelligents à la NZRU pour trouver un critère qui permette d’éviter le départ de tous nos meilleurs talents.
Il s’agit de quatre ou cinq joueurs qui méritent cet argent et qui porteront encore le maillot noir. Je pense que dans les prochaines années, ça bougera.
On ne s’occupe vraiment de tout ça les années de Coupe du monde. La Bledisloe (Cup) est essentielle chaque année pour construire nos équipes, mais si tu regardes les autres nations, elles se construisent et atteignent leur apogée lors des Coupes du monde », ajoute-t-il.
« Si l’Afrique du Sud ne l’a pas prouvé, alors personne n’a rien vu. Ce n’était peut-être pas très élégant, mais elle l’a fait. Et elle l’a fait deux fois maintenant.
Il faut les féliciter pour cela. J’ai parlé à Pieter-Steph du Toit, mon coéquipier au Japon, et j’ai entendu certaines choses sur la méthode de Rassie [Erasmus]… Tout est minutieusement calculé. »
Via Rugby Pass