Les violents incidents survenus au stade du Hameau samedi dernier lors du match entre Pau et Perpignan ont choqué le monde du rugby.
Des scènes déplorables de violence ont éclaté, contrastant fortement avec l’esprit sportif attendu dans une enceinte sportive. Ce qui s’est déroulé entre les supporters palois et perpignanais était grotesque. Entre provocations et échanges verbaux, les coups ont été échangés, franchissant les limites de l’acceptable et laissant place à la sidération. Bien que le comportement de certains individus doive être fermement condamné, la plupart des présidents des différentes Penyes du club catalan sont profondément affectés par ces événements et leurs répercussions, tout en soulignant la nécessité de mesures pour assainir définitivement les tribunes.
Jean-Claude Gil, ancien président des Els de Paris amb l’USAP, n’était pas présent lors de cet épisode calamiteux, mais son expérience donne un éclairage précieux à la situation.
“Le club convoquera probablement toutes les Penyes pour faire le point. Ce qui se produit est inadmissible. Pendant 17 ans, j’ai dirigé cette antenne à Paris, nous nous sommes déplacés partout en France et à l’étranger avec une charte de comportement pour les supporters. L’excès n’a pas sa place et le respect doit prévaloir”, a-t-il déclaré.
Il note un changement d’attitude chez certains :
“On ne venait pas aux mains pour du chambrage. Si des provocations ont eu lieu à Pau, il faut savoir y résister. Il y a une nouvelle clientèle de jeunes avec des codes différents. À nous, responsables d’associations, de recadrer, même si ce n’est jamais évident.”
Régis Fior, président des Farfadets, était également absent du déplacement mais a recueilli des témoignages clairs :
“Les Catalans sont restés à leur place. C’est un mouvement de pseudo-supporters palois qui a provoqué nos supporters. L’altercation qui a suivi montre la tension électrique dans les tribunes. La dérive débute souvent sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas une Penya qui a été visée mais des supporters ayant voyagé par leurs propres moyens. L’USAP attire beaucoup de monde, certains peuvent être déraisonnables. Dans notre association, il y a un règlement intérieur strict.”
Pour éviter l’escalade, Fior propose :
“Encadrer encore plus. Après une amende à Perpignan, nous avons identifié et exclu l’individu responsable. Nous devons agir de la même manière et les sortir du stade sans hésitation.”
Jean-Marc Pastoret, président des Barretines, a vécu l’échauffourée de près :
“Nous faisons tous les déplacements. Des provocations et des gestes ont eu lieu, nous avons calmé le jeu sans poursuivre cette bêtise.” Selon lui, le ton est monté quand des supporters palois sont descendus pour affronter les Catalans en pesage. “On traite nos supporters de voyous, mais il n’y avait aucune volonté d’en arriver là. À la fin du match, nous avons applaudi les joueurs de la Section et partagé un verre de l’amitié avec la plupart des Palois”, a-t-il ajouté.
Vincent Panabières, président des Els Trabucayres amb l’USAP, était un peu plus loin lors des bagarres et souhaite une action forte :
“Il faut arrêter de se plaindre chaque week-end. Si nous ne faisons pas notre propre ménage, la saison prochaine sera compliquée. J’en ai assez que quelques abrutis fassent passer la majorité des supporters pour des hooligans. Il y a des caméras partout, il est facile de les identifier et de les exclure du stade. Des tensions existent, mais il y a aussi des solutions. Ceux qui nuisent au club doivent rester chez eux. Sinon, nous risquons le huis-clos.”
Le président François Rivière est attendu sur sa prise de position concernant ces événements. Les Catalans ont déjà été sanctionnés de 25 000 euros d’amende après les débordements contre Clermont et de 10 000 euros pour l’utilisation de fumigènes à Montpellier.
La Section paloise, quant à elle, a décidé de porter plainte contre les supporters de l’USAP suite à des destructions de matériel et un stadier blessé au visage.