L’entraineur de l’attaque du XV de France, Patrick Arlettaz s’est confié via Midi Libre.
Ce-dernier a raconté sa première expérience avec le groupe France, lui qui a pris la succession de Laurent Labit à l’issue de la Coupe du monde. Extrait:
Ça a été un tournoi avec des débuts très difficiles. Mais je suis fataliste, il fallait que ça se passe comme ça. Il y avait des choses à solder, le groupe était encore un peu traumatisé par la fin de la Coupe du monde. J’ai découvert un groupe très uni, qui avait une expérience commune folle, avec des mecs très sains. Ce sont tous des stars mais avec un comportement sain. On avait beau mettre des mots sur les traumas, il fallait vivre des moments difficiles pour se resserrer et tourner la page.
Je crois qu’après les trois premiers matches, même si on a gagné en Écosse, il y a eu un déclic, cette façon de dire “on ne peut pas rester dans cet état-là”. Il y a eu une prise de conscience, on termine avec deux victoires (Galles et Angleterre), on est deuxièmes du Tournoi, la fin a été positive.
Il explique ne pas avoir douté. Extrait:
Pas trop. On voit bien le potentiel de l’équipe de France, donc, à un moment, on s’est dit qu’on ne resterait pas à ce niveau-là. Il fallait trouver des leviers pour retrouver confiance et combativité, ce sont des choses que je connaissais plus ou moins avec l’Usap. (Ironique.) Les joueurs ont été gentils, pour mes débuts, ils ont fait des choses très ressemblantes avec ce que j’avais connu, à savoir être dans la difficulté. J’ai l’habitude de galérer !
Quand Fabien m’a appelé, j’ai l’impression qu’il avait bien identifié comment j’allais réagir. Le tournoi est un très bon indicatif pour moi, car c’est dans la grosse difficulté qu’on voit les “vraies vérités”.
Après le match nul contre l’Italie (13-13), il y aurait pu y avoir une mise à l’heure par rapport à mon comportement, mais on m’a au contraire demandé d’être le plus naturel possible. Et ça me va très bien.
Il a ensuite réagi face aux critiques effectuées sur les Bleus. Extrait:
Elles étaient méritées car on n’était pas bons, on ne faisait pas les efforts, on n’avait aucun ruck de propre, bref, on n’était pas très en place. Je m’attendais à être critiqué, c’est normal car pendant quatre ans ils ont roulé sur tout le monde et là, on était en difficulté.
Il fallait bien que ce soit les nouveaux qui trinquent, ça fait partie du jeu. Finalement, sur les deux derniers matches, on a été plutôt efficaces offensivement et les critiques se sont muées en louanges.
Son passage à l’USAP lui a été très bénéfique pour gérer ces moments de crise. Extrait:
Il y a la gestion médiatique, puis la gestion des temps faibles et des pseudo-crises. Dans ce contexte, l’Usap est un très bon apprentissage. Tout y était décuplé aussi, l’Usap me prenait toute ma vie. C’est pour cela que je n’ai pas eu de moments de panique.