L’entraineur des arrières de Montpellier, Vincent Etcheto ne sera pas conservé par les dirigeants du MHR cet été.
Avec Patrice Collazo, il a appris qu’il allait être écarté du club.
Interrogé via Midi Olympique, Vincent Etcheto indique avoir appelé Patrice Collazo pour évoquer la situation. Extrait:
On s’est appelé hier avec Patrice Collazo et c’est ce qu’on s’est dit. On était missionné pour un challenge qu’on a relevé, in fine. Moi, j’avais un contrat court, de six mois. Lui, je pense qu’il avait encore une année derrière mais on connaissait tous les deux la stabilité de ce club au niveau des staffs. […] En clair, on a fait le boulot. Ce fut laborieux et l’issue se fait aujourd’hui au forceps mais c’est bien que Montpellier reste en Top 14.
Selon lui, le club de Montpellier ne lui correspond pas du tout.
Il ne le cache pas : le groupe n’était ni serein ni homogène.
Il révèle une anecdote sur sa première réunion avec les joueurs. Extrait:
Je ne pense pas que mes convictions et mes valeurs étaient faites pour ce club-là. Déjà, le MHR est très dur à cerner ; et le groupe n’était ni serein, ni homogène. […] Dans l’ADN de ce club, se faire des passes n’est pas la priorité.
Lors de la première réunion que j’ai faite avec les trois-quarts, je leur ai proposé de se faire plus de passes, de tenir plus le ballon, d’arrêter avec ce jeu de dépossession perpétuel. J’ai l’impression d’avoir parlé chinois, ce jour-là. Je me suis heurté à l’argument bidon qu’on leur avait asséné des mois durant : « On n’a pas le niveau pour ce rugby-là… On n’a pas les joueurs pour ça… »
En privé, certains mecs venaient me dire : « Moi ça me plaît ce que tu proposes, Vincent. Mais les autres ne sont pas bons, tu comprends… » Ce groupe n’était pas très sain mais de mon côté, je n’ai non plus jamais su les convaincre. Ça, c’est ma faute.
En revanche, il estime que le staff composé pour cette fin de saison avec Montpellier était performant. Extrait:
On nous voyait comme les quatre fantastiques avec Bernard (Laporte), Christian (Labit) et Patrice (Collazo). On a cristallisé beaucoup de choses. Avant d’arriver là, on ne se connaissait pas mais ce staff recomposé, c’est ce qui a finalement le mieux fonctionné cette saison. […] Il y a quelques années, Patrice avait pourtant refusé de travailler avec moi à Toulon parce qu’il me trouvait trop dilettante. Hier, il m’a dit au téléphone : « Je me suis trompé sur ton compte et j’ai adoré bosser avec toi ». Je lui ai dit que le plaisir avait été partagé. […] Bernard Laporte, je l’ai découvert : il a toujours été très positif avec nous. Christian Labit, je l’adore aussi. En clair, on arrivait le matin au bureau de bonne humeur.
Vincent Etcheto indique qu’un véritable putsch a eu lieu, il y a un mois. Il raconte. Extrait:
Et puis, il y a un putsch. C’était il y a un mois. Les anciens du club, qui ne jouaient plus, voulaient recroquer la pomme. Voilà… On s’est fait pirater mais ce n’est pas très grave. (Il marque une pause) Ça leur aurait fait du bien, pourtant, de commencer leur carrière d’entraîneur en Pro D2 mais ils la débuteront plus haut parce qu’on a tout fait pour laisser le MHR à flots. J’espère qu’ils feront mieux que nous ces prochains mois : parce que moins bien, cela signifierait qu’ils descendent en Pro D2 l’an prochain.
Il dézingue plusieurs anciens joueurs du club. Extrait:
Ce sont des gens qui sont à l’intérieur du club. On peut les citer : il y a les Paillaugue, Caudullo, Ouedraogo et Picamoles, un peu plus loin. Ils ont été élevés au biberon Altrad et ont envie de continuer à téter. […] Je n’ai pas d’atome crochu avec ces gens-là parce qu’ils n’ont rien fait pour qu’on en ait. Je leur laisse, leur club. […] Le bilan, il est positif comptablement mais humainement, il est donc très faible.
Quoi qu’il en soit, il ne se voyait pas rester à Montpellier. Extrait:
Ça fait trois semaines que je vide la maison dans laquelle j’étais. Patrice Collazo y croyait un peu mais moi, je l’avais anticipé, ce départ. Pour tout vous dire, je n’étais pas euphorique à l’idée de rester là, quoi. Malgré tout, je m’aperçois que je suis encore capable de bosser en Top 14 et que je ne suis pas largué. Jusque-là, j’avais travaillé avec Pierre Berbizier et Raphaël Ibanez. Désormais, je connais Patrice Collazo et Bernard Laporte, deux autres grands managers. J’ai appris, oui.