Une médaille d’or autour du cou, Varian Pasquet s’avance. Lui, si décisif dans la demi-finale gagnée de haute lutte face à l’Afrique du Sud (5-19). « Elle est super lourde, elle est magnifique », rigole-t-il.
Juste avant, avec les autres membres de l’équipe de France 7, il a esquissé quelques pas de danse au centre du Stade de France face à une grande partie des 69 000 spectateurs pas pressés de quitter l’enceinte sportive. Car comme les joueurs, les supporters l’attendaient cette médaille d’or depuis tant d’années.
« On l’attend depuis longtemps, depuis Rio. C’est un rêve devenu réalité. Je ne sais pas si on est encore rentré dans le rêve. Là, on est encore sur un nuage », confiait Varian Pasquet à France TV.
« C’est ce petit moment de partage avec le public qui nous fait nous rendre compte de ce que ça représente. Le public est incroyable. Il fallait se mettre à sa hauteur. Les premiers jours on s’est fait un peu surprendre et on n’a pas été à la hauteur de ce que le public nous proposait. Mais là, on a répondu de la meilleure des manières : demi-finale, finale ; on a montré un très bon niveau. »
La France est la première équipe à être sacrée championne olympique malgré une défaite, en phase de poule contre les Fidji. Hasard de la vie, les tombeurs d’hier furent les tombés du jour, eux les double médaillés d’or olympique qui ont dû se contenter de l’argent. Ils avaient ouvert le score à la 2e avant de se prendre un 28-0 sans pouvoir répondre.
« On ne peut pas dire qu’on court après le score. Mais on a montré beaucoup de sérénité, on n’a pas tenté des choses qu’on ne savait pas faire. C’est ce qui nous a amené aussi loin tout au long de la saison. Réussir en finale ce n’est pas évident. On a réussi à le faire par le passé. Le refaire c’est grandiose », poursuivait Pasquet.
« On savait que physiquement on serait mieux qu’eux sur la fin de match. On avait travaillé dur. On avait des principes de jeu qui étaient très efficaces si on les respectait, si on restait dans nos schémas, si on mettait ce supplément d’âme qu’il faut pour gagner les finales. L’état d’esprit a été remarquable », appuyait Antoine Dupont, auteur d’un doublé en finale contre les Fidji.
Il est indéniable que son arrivée dans le groupe en début d’année, quelques mois après la déception de l’élimination en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023 face à l’Afrique du Sud, a été un déclencheur, même si lui-même doutait de la réussite de ce projet hors norme.
« Quand je suis arrivé le premier jour à Marcoussis, je me demandais un peu ce que je faisais là, si mon choix était le bon de ne pas pouvoir faire le Tournoi », a-t-il admis. « Ça a été beaucoup de choix à faire en peu de temps et beaucoup d’engagement, de sacrifices, de forfaits pour être au meilleur niveau possible avec cette équipe qui me l’a rendu si bien. »
Quelques mois plus tard, il boucle une année record : champion d’Europe et de France avec le Stade Toulousain, puis médaillé d’or olympique avec France 7. On comprend donc pourquoi le public du Stade de France l’a tant ovationné durant les trois jours de tournoi.
« J’ai rarement entendu une ambiance comme ça dans ce Stade de France. Sur ces trois jours de tournoi, les gens ont vraiment répondu présent. En plus d’être là ils faisaient vraiment du bruit, ils avaient envie de nous soutenir. Et nous, on avait envie de leur rendre, de rendre tous les Français fiers et de lancer cette olympiade de la meilleure des façons en poussant les équipes collectives à faire la même chose », a-t-il dit.
« C’était exceptionnel. On a vécu des moments incroyables dans ce stade avec une ambiance de fou. Les Français étaient derrière nous. Ça nous a donné ce petit truc en plus qui nous a permis de remporter ces matchs », soulignait Antoine Zeghdar.
« On était 14, mais il y a tout un groupe derrière. Le staff a fait un taf énorme qu’on ne voit pas forcément sur le terrain. Ça fait super longtemps qu’on s’entraine pour ça. On dormait, on mangeait Jeux olympiques. Maintenant on a remporté la médaille d’or. On ne peut pas être plus heureux. »
Via Rugby Pass