Cette semaine, l’affaire Jegou – Auradou a pris un véritable virage.
En effet, il y a de fortes chances pour que les deux joueurs Français soient libérés dès lundi.
C’est en tout cas ce qu’a demandé la défense jeudi.
L’avocat des deux joueurs Français, Maître Rafael Cuneo Libarona a même demandé l’abandon totale des charges.
Une décision sera prise lundi par le procureur.
Clairement, des pièces importantes en faveur des joueurs Français ont été rajoutés dans le dossier.
On parle notamment de clichés de vidéosurveillance de l’ascenseur de l’hôtel des joueurs où l’on voit la plaignante embrasser Hugo Auradou.
On parle également de messages vocaux envoyés par la plaignante à une amie, le soir de l’agression présumée. Dans ces messages vocaux, la plaignante complimente assez franchement Hugo Auradou avant de se rendre compte qu’elle est marquée sur le corps.
Ces pièces à conviction ne favorisent clairement pas le témoignage de la plaignante qui indique avoir été violée et agressée physiquement.
Interrogée via Le Parisien, l’avocate de la plaignante, Maître Natacha Romano peste et évoque un acte prémédité de la part des médias.
Elle s’agace face à la fuite de ces messages audio. Extrait:
C’est un acte prémédité, une manipulation visant la condamnation sociale de ma cliente. De qui ? Je ne vais pas m’exprimer là-dessus. Je rappelle juste que ces messages vocaux sont des preuves versées au dossier par l’accusation. Pourquoi s’en servirait-on si elles nous portaient préjudice ? Ça n’a aucun sens. Ce sont des messages de la victime. Son amie n’a jamais douté du fait de donner son téléphone à la justice. Il y a 23 messages vocaux au total et seulement quatre ou cinq ont été divulgués, dans le désordre en étant totalement sortis de leur contexte.
Pourquoi ne pas sortir ceux dans lesquels elle raconte comment Oscar Jegou entre dans la chambre et la viole ? Et j’ajoute que ce n’est pas la voix de la victime qu’on entend dans ces messages. C’est la voix d’une femme totalement alcoolisée, sous l’emprise de la drogue et l’effet d’au moins deux anxiolytiques. La combinaison de ces substances est une bombe. On peut s’en rendre compte au ton de sa voix.
Elle raconte que sa cliente était droguée au moment des faits. Extrait:
Les examens toxicologiques ne démontrent aucune présence de drogue forte dans son organisme. Mais elle-même a déclaré au médecin légiste qu’elle avait consommé de la marijuana et de l’alcool.
Elle a partagé trois bouteilles de Fernet (un alcool fort très populaire en Argentine) avec quatre de ses amis lors de la previa (le début de soirée), puis une quatrième en boîte de nuit (NDLR : le Wabi Fun Club, où se sont rencontrés la plaignante et Auradou dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet).
Lors de leur audience (jeudi, devant le ministère public de Mendoza), les joueurs de rugby ont également détaillé leur consommation d’alcool. Hugo (Auradou) lui-même a reconnu, assez honteux, qu’il s’était uriné dessus durant la nuit – ce dont il s’est rendu compte en se réveillant – et n’avait pas pu avoir d’érection tellement il avait bu.
Elle revient ensuite sur ces messages audio. Extrait:
Entre son retour chez elle le matin (NDLR : le dimanche 7 juillet, en revenant de l’hôtel Diplomatic, où les faits présumés se seraient déroulés) et 17h30. Au début, on entend bien les rires. Ensuite, quand elle comprend ce qu’ils lui ont fait, elle dit elle-même dans un autre message, en se réécoutant : je ne parle jamais comme ça, j’étais complètement bourrée. Mais quand elle reprend ses esprits, elle raconte qu’ils l’ont violée et roué de coups de toutes parts.
La justice avait ces messages depuis le lundi. Pourquoi ont-ils fuité aujourd’hui (vendredi) ? Pour justifier auprès de l’opinion publique le fait que le parquet ne va pas demander l’audience de prison préventive lundi (NDLR : ce qui signifierait la libération des joueurs, éventuellement sous conditions) ?
Elle espère sincèrement que les deux joueurs Français ne pourront pas quitter le pays. Extrait:
La demande a déjà été déposée. Si elle leur est accordée, le plus cohérent serait de maintenir les mesures actuelles, c’est-à-dire l’interdiction de quitter le pays et la confiscation des passeports pour prévenir tout risque de fugue. Le seul espoir qu’il reste à cette femme est qu’on ne leur donne pas la permission de sortir du pays. Les résultats de leurs expertises psychologiques n’ont pas encore été délivrés. Et l’expertise psychologique et psychiatrique de ma cliente est programmée ce mardi 13 août.
Selon moi, ils doivent rester en Argentine le temps que dure l’enquête judiciaire. Le parquet ne devrait pas être en mesure de demander l’abandon des charges car toutes les preuves n’ont pas été apportées et que des lésions ont été constatées sur le corps de la plaignante (NDLR : dans le rapport médico-légal réalisé le jour du dépôt de plainte). Si ce n’était pas des joueurs de l’équipe de France, considérant les éléments dans le dossier, on ne douterait pas de la question du consentement. Mais ce sont des inculpés privilégiés.
C’est lundi que le procureur décidera de remettre ou non les deux Français en liberté.
Affaire à suivre…