Depuis lundi, les deux internationaux Français Oscar Jegou et Hugo Auradou ont été libérés.
Les deux joueurs Français ne sont plus détenus.
Cependant, ils ne peuvent pas effectuer leur retour en France puisqu’ils ne peuvent pas récupérer leur passeport.
La libération des joueurs a forcément provoqué l’agacement de l’avocate de la plaignante, Maître Natacha Romano.
Interrogée via L’équipe, elle indique que la famille de la plaignante est dans la peur. Extrait:
Nous avons communiqué la nouvelle directement à la victime. Son entourage a peur pour son intégrité psychologique et physique. Au-delà de l’angoisse et du préjudice qui s’intensifient, il y a une préoccupation de savoir qu’ils vont pouvoir circuler librement dans la même province. Et même s’ils vont à Buenos Aires, la victime s’y rend régulièrement pour y voir son fils.
Nous avons fait tout notre possible, et on l’a obtenu, pour que les conditions qui accompagnaient leur assignation à résidence soient maintenues, notamment la confiscation de leurs passeports et l’interdiction de sortie de territoire, afin de ne pas ajouter à l’angoisse de les savoir libres celle du risque de voir l’enquête mise en péril.
Elle évoque les suites de l’affaire. Extrait:
Demain (mardi), elle va être soumise à une expertise très importante, psychologique et psychiatrique, à laquelle elle doit se présenter en étant la plus stable possible, mais depuis la semaine dernière, elle passe par des hauts et des bas. Et en réalité, toute la famille aussi.
Selon elle, le parquet a pris une décision totalement biaisée. Extrait:
C’est une décision complètement biaisée. Elle invoque des zones grises (dans les déclarations de la plaignante), mais à aucun moment cette décision ne fait mention des zones grises ni des contradictions qui ont surgi des auditions des accusés ou du dernier témoin (un joueur de rugby français). L’évaluation psychiatrique de demain, si la plaignante est bien en état de la faire, devrait permettre de lever certains doutes.
Tout comme l’apport du témoignage d’un expert proposé par nos soins pour analyser les blessures qui ont été constatées. Le parquet aurait très bien pu rendre sa décision sans critiquer autant la victime dans sa justification. Vendredi, les messages vocaux diffusés (dans la presse locale) n’avaient pas d’autre but que de convaincre l’opinion publique que les procureurs ne devaient pas demander la détention provisoire.
Elle estime qu’Hugo Auradou a tenu un témoignage avec des contradictions. Extrait:
La première est l’affirmation d’Hugo Auradou qui assure qu’il a été réveillé et conscient à tout moment, pour sous-estimer sa consommation d’alcool. Mais l’une des dernières questions qui lui est posée est de savoir s’il a uriné (sur lui-même) en dormant ou éveillé, et il a dû reconnaître qu’il s’était endormi. Et à la question de savoir pourquoi il avait uriné, il a également dû admettre que c’était la conséquence de sa consommation d’alcool.
Ensuite, le témoin (un joueur de l’équipe de France) avait assuré qu’Oscar se trouvait à la porte de l’hôtel en train de fumer et qu’il a vu le témoin, Auradou, la victime et une autre femme quand ils sont descendus du taxi. Or, lors de sa déposition, Oscar Jegou a assuré qu’il n’avait jamais fumé et qu’après être descendu de son taxi, il était entré dans l’hôtel et avait été directement dans la chambre.
Ce sont des contradictions compromettantes aussi. Il (Oscar Jegou) assure qu’il n’a jamais vu aucune vidéo à l’aéroport et qu’il n’a participé à aucune conversation avec le témoin, alors que le témoin a déclaré et a insisté dans son témoignage sur le fait que quand ils regardaient la vidéo avec Hugo (Auradou) en riant à l’aéroport, Oscar était juste à côté, et que c’est Oscar qui lui affirme à l’hôtel qu’il a lui aussi eu des relations sexuelles avec la plaignante.
Et il y a plein d’autres contradictions. Y compris lorsque Oscar est interrogé sur les relations sexuelles et sur ce que faisait Hugo à ce moment-là. Un dit qu’il dormait, l’autre qu’il pensait qu’il ne dormait pas, mais qu’il ne sait pas parce qu’il était de dos… Bref, sa déposition était presque ridicule.
Pour conclure, Maître Natacha Romano indique qu’elle va poursuivre son travail pour fournir d’autres preuves. Extrait:
On va continuer à produire des preuves. Evidemment nous opposer s’ils sollicitent de pouvoir rentrer dans leur pays. On considère qu’ils doivent continuer à être soumis à la procédure en Argentine et être à disposition de la justice. Nous avons encore beaucoup de preuves en attente, ainsi que des expertises. Tant leurs évaluations psychologiques que celle de la victime, qui n’a pas été réalisée, d’autres témoignages également. Les étapes d’une procédure pénale normale, sans avantage, doivent être respectées.