Le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill s’est confié dans les colonnes du journal L’équipe.
Ce-dernier est revenu sur le drame qui s’est déroulé en Afrique du Sud, la semaine dernière.
Le jeune joueur de l’équipe de France U18, Mehdi Narjissi a disparu, emporté par une vague, alors qu’il se baignait avec ses coéquipiers.
Le jeune Français demeure introuvable pour le moment. Les recherches se poursuivent.
Interrogé par L’équipe, Florian Grill exprime sa détresse. Extrait:
Je le vis très mal. Mais ma responsabilité, c’est de gérer et de faire face. Nous avons permis aux parents de Medhi Narjissi, à sa sœur, mais aussi aux amis de la famille qui les accompagnaient, de se rendre en Afrique du Sud dans les meilleures conditions, même si ça parait anecdotique au regard de la perte d’un enfant.
Nous avons cherché du mieux possible à être des facilitateurs, en entrant en contact avec le consulat, l’ambassade, le ministère, la Fédération sud-africaine et les secours pour que les recherches durent tant que nécessaire et au-delà des quinze jours prévus dans les conventions internationales. Mais tout cela ne fera pas revenir Medhi.
Il rappelle qu’une enquête est en cours. Extrait:
Une enquête de la police sud-africaine est en cours. De notre côté, nous avons dépêché au Cap Jean-Marc Béderède, directeur technique national adjoint, pour accompagner la famille de Medhi Narjissi et mener une enquête interne. Ce rapport sera complet avec l’interview individualisée de chacun des membres du staff. Nous voulons savoir pourquoi cette régénération, qui était au programme, s’est déroulée sur cette plage, ce qui n’était pas prévu ; comment elle s’est organisée, comment et par qui elle a été validée…
Il précise qu’une enquête interne est en cours. Il souhaite faire toute la lumière sur cette triste affaire. Extrait:
Nous avons eu des échanges avec les membres du staff, mais ce ne sont que les bribes de conversations. Il nous faut croiser toutes les informations, et ce travail fait partie de la mission qui a été donnée à Jean-Marc Béderède, en coordination avec tous les clubs français concernés. Il nous faut comprendre exactement ce qui s’est passé pour prendre ensuite les décisions qui s’imposent.
En tant que président de la FFR, j’ai un devoir de transparence vis-à-vis de la famille de Medhi Narjissi et de l’ensemble du rugby français. Ce devoir de transparence, il sera total.
Il l’affirme : en cas de faute, alors elle sera sanctionnée. Extrait:
On veut savoir si c’est un accident ou si c’est une faute. Si c’est une faute, elle devra bien évidemment être sanctionnée. Ce sera sanctionnable par la justice et sanctionnable par la FFR. Nous ne sommes pas là pour préserver l’institution, ni telle ou telle personne.
Il explique ensuite pourquoi il n’a pas voulu se rendre en Afrique du Sud suite à ce drame. Extrait:
Dans l’instant, nous nous sommes posé la question d’aller en Afrique du Sud, soit Sylvain Deroeux (secrétaire général de la FFR), soit moi. Mais il fallait partir très vite et Jean-Marc Béderède était le plus rapidement disponible.
Il laisse clairement entendre que les échanges avec le papa de la victime, à savoir Jalil Narjissi sont tendus dans ce moment très délicat. Extrait:
C’est à moi qu’il appartenait de le joindre au téléphone le jour du drame pour le prévenir de la disparition de son fils. Il n’a pas souhaité, à la suite de cela, que nous ayons une autre conversation, au téléphone ou en visio, ce que je comprends parfaitement. Nous avons alors échangé principalement par WhatsApp. Je ne suis pas sûr que ma présence sur place aurait été un baume. Il faut respecter les souhaits de la famille et je pense que nous avons fait ce qui correspondait à leur attente.
Je suis à leur entière disposition mais je ne veux pas imposer ma présence si elle n’est pas souhaitée. Je veux d’abord respecter leur douleur, amplifiée par le fait qu’à ce jour, les sauveteurs n’ont toujours pas retrouvé le corps de leur fils. Je me dois d’être à leur écoute, quels que soient les propos qu’ils auraient à me tenir.
Il s’attend d’ailleurs à une action en justice de la part du père de Mehdi. Extrait:
J’ai écrit à Jalil Narjissi, le père de Mehdi, que je comprendrais parfaitement s’il devait y avoir de sa part une démarche contentieuse. Je comprends sa colère, la colère de la famille, et je mesure parfaitement la probabilité que des actions contre la Fédération soient conduites. Personne ne peut imaginer la douleur des parents, et à la place du père de Medhi, j’aurais fait exactement la même chose. J’ai prévenu mes équipes que toute action contre la Fédération est normale, logique, et qu’il fallait assumer.
Les terribles nouvelles s’enchaînent pour la Fédération Française de Rugby entre l’affaire Jegou – Auradou, l’affaire Jaminet et maintenant la disparition de Mehdi Narjissi.
Florian Grill veut faire changer les choses rapidement. Extrait:
Oui, il y a des choses à revoir puisqu’à l’évidence, les systèmes qui existaient depuis des années ne fonctionnent plus. Il y aura un avant et un après. Le 29 août, nous allons rassembler tous les acteurs du rugby : il faut qu’on se voie, qu’on se parle. Il va falloir que les choses changent.