Les deux internationaux Français Oscar Jegou et Hugo Auradou ont été libérés lundi dernier.
Le parquet de Mendoza a estimé que les charges retenues contre les deux joueurs n’étaient pas assez solide pour conserver les deux inculpés en détention.
Cependant, ils ne peuvent pas effectuer leur retour en France étant donné qu’ils n’ont pas pu récupérer leur passeport.
L’enquête se poursuit et les deux joueurs Français vont devoir patienter en Argentine.
Ce vendredi, le journal Le Parisien dévoile des extraits des auditions d’Oscar Jegou et Hugo Auradou.
Ces auditions permettent de retracer l’intégralité de la nuit du 6 au 7 juillet dernier.
On y apprend que les joueurs Français ont regagné leur hôtel à 20h30 après la victoire remportée contre les Pumas. La troisième mi-temps a débuté à la réception de l’hôtel.
C’est ensuite que le groupe France a pris la direction d’un bar branché du centre-ville jusqu’à 1 heure du matin.
Dans la foulée, les joueurs Français ont quitté ce bar pour aller dans une boîte de nuit : le Wabi Fun Club.
En parallèle, la plaignante est alors chez une amie avec sa fille. Elle boit deux verres d’un alcool fort et tire une fois sur un joint en début de soirée.
Vers 2 heures du matin, la fille de la plaignante s’endort sur le canapé. La maman décide alors d’accompagner sa fille chez ses parents et de sortir en boite de nuit avec des amis.
Elle précise qu’elle n’a pas pour habitude de fréquenter ces lieux étant donné qu’elle est préoccupée par son rôle de maman 7/7, et 24h/24.
C’est alors dans le carré VIP de la boite de nuit qu’Hugo Auradou, le deuxième ligne Français fait la connaissance de la plaignante, aux alentours de 5 heures du matin. Extrait:
« On a commencé à se rapprocher par des regards et des gestes », affirme Auradou. « On s’est rentrés dedans, dos à dos », dit-elle. La femme lui donne « 30 ou 35 ans », le trouve « beau », « attirant ». Ils font connaissance, s’embrassent.
La plaignante indique que le joueur Français l’aurait incitée à boire de l’alcool dans un verre en plastique. Elle boit à cinq reprises et Hugo Auradou tente alors de l’attirer vers les toilettes des hommes à trois reprises, en vain.
La plaignante indique refuser ces invitations et précise ressentir de l’humiliation. De son côté, Hugo Auradou affirme ne pas bien se rappeler ce moment et précise que son anglais n’est pas très bon.
Rapidement, Hugo Auradou lui propose de l’amener à l’hôtel. Extrait:
« On avait envie de continuer ensemble, assure-t-il, donc je lui ai proposé de venir à l’hôtel et elle a accepté. Tout a duré quinze minutes. » Elle calcule plutôt « quarante-cinq minutes » entre la rencontre et le départ vers le Diplomatic, où elle accepte de se rendre pour « continuer à boire ».
Hugo Auradou et la plaignante sortent alors de la boite de nuit. La plaignante affirme se sentir étourdie mais monte dans un taxi avec le joueur Français. Dans ce taxi pris à 5h12 se trouvaient une femme qui parle espagnole et le pilier gauche Jean-Baptiste Gros.
C’est à ce moment-là que la plaignante prévient son amie qu’elle a quitté la boite de nuit avec un joueur du XV de France. Elle continue de boire de l’alcool dans le taxi, via un verre en plastique. En parallèle, Hugo Auradou précise que la plaignante a continué de se rapprocher de lui en positionnant sa main sur sa cuisse.
C’est dans l’ascenseur de l’hôtel que les deux protagonistes échangent leurs premiers bisous.
La plaignante raconte. Extrait:
« Dans l’excitation du moment », il « baisse son pantalon ». « Je lui remonte », déclare la femme, qui « commence à avoir peur ».
Hugo Auradou se rend compte qu’il a oublié sa clé à la réception et descend donc la récupérer pendant que la plaignante patiente devant la porte de la chambre.
C’est à partir de ce moment que les versions changent. Extrait:
Le Français : « On entre tranquillement dans la chambre. On s’embrasse, chacun se déshabille, elle commence à me faire une fellation. » La femme : « Il ouvre la porte, il m’attrape par le cou et les cheveux et me jette sur le lit. » Elle affirme demander à partir, constatant qu’il n’y a « pas d’alcool dans la chambre ». « Il me dit non de la tête. »
Elle indique crier, appeler au secours puis se faire déshabiller et violer six fois environ. Pendant l’acte, elle affirme s’être fait griffer, mordre, frapper, gifler, étrangler, traiter comme un morceau de viande.
De son côté, le joueur Français affirme que la plaignante avait beaucoup d’expérience et qu’elle prenait des initiatives. En revanche, il nie toute forme de violence et confirme que la relation sexuelle n’était pas protégée et était consentie.
Environ 1 heure après selon la plaignante, c’est Oscar Jegou qui fait son apparition dans la chambre d’hôtel. Selon le rapport du procureur, Oscar Jegou arrive dans la chambre six minutes seulement avant les deux premiers protagonistes.
Oscar Jegou indique avoir été gêné de voir une femme dans leur chambre. Il décide alors d’aller se coucher. Mais au bout de quelques minutes seulement, la plaignante aurait décidé de lui enlever son caleçon à son tour pour lui faire une fellation.
Il s’est confié. Extrait:
« J’étais très surpris mais je n’ai pas refusé, le plaisir a été partagé. Ensuite, on a eu une relation sexuelle qui a duré cinq ou six minutes. »
La plaignante a une toute autre version. Extrait:
« Le blond (Jegou), en me voyant nue, commence à se déshabiller. Et Hugo m’attrape par les cheveux pour que je fasse une fellation au blond pendant qu’il me met des gifles. »
Si les deux joueurs nient avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante en même temps, celle-ci indique avoir été forcée à faire des fellations, avoir reçu un coup de poing à l’œil.
Hugo Auradou intervient :
« Je fais 2 mètres et pèse 110 kg, et Oscar 1,90 mètre. Si on l’avait frappée, on aurait pu la tuer. » « Il n’y a jamais eu un non, un laisse-moi partir ou de violence », insiste-t-il.
Dans la foulée, la plaignante affirme s’être fait uriner dessus de la tête au pied par Hugo Auradou. Le joueur Français indique s’être uriné dessus dans son sommeil.
Il admet par ailleurs l’avoir filmée avec son téléphone pendant une fellation, avec son consentement dit-il, avant d’envoyer la vidéo via Snapchat à un « groupe de neuf personnes ». Ce qu’elle n’a « pas vu ».
La plaignante affirme avoir quitté la chambre des joueurs à 8h30 et avoir commandé un taxi.
Hugo Auradou a une autre version. Extrait:
« Quand j’ai vu qu’il était 8h20, je lui ai demandé de partir. Elle m’a embrassé et a écrit son numéro sur un morceau de papier (…) Elle est partie vers 8h30 et j’ai réveillé Oscar parce qu’on devait prendre le bus. »
La plaignante indique être rentrée chez elle, avoir pris des cachets et s’être couchée. Elle s’est ensuite réveillée à 17h00 encore sous l’effet de l’alcool. C’est à ce moment qu’elle échange des messages audio avec son amie, via Whatsapp.