Le président de la Fédération Française de Rugby (FFR) Florian Grill souhaite mieux encadrer les troisièmes mi-temps pour éviter le trop plein d’alcool, entre autres.
Alors que la tournée du XV de France en Argentine tournait au drame début juillet (affaire Auradou/Jegou et affaire Jaminet), Grill et son vice-président Jean-Marc Lhermet avaient tenu une conférence de presse à leur retour à Marcoussis pour dénoncer les problèmes liés à l’alcool et à la cocaïne, endémiques dans la société et qui touchent immanquablement le rugby par ricochet.
« Le rugby, ce n’est pas l’image qui a été donnée en Argentine au mois de juillet. On a 360 000 licenciés, des dizaines de milliers de bénévoles qui font tourner les clubs… Donc quand on a la chance de porter le maillot frappé du coq, ça donne des droits, mais aussi et surtout des devoirs », martèle le président dans les colonnes de Sud Ouest.
Suite à la tragédie en Afrique du Sud – le jeune espoir du Stade Toulousain Medhi Narjissi porté disparu en mer le 7 août – le président de la FFR lançait le souhait d’organiser des états généraux du rugby le 29 août pour régler ces problèmes.
Une proposition qui ne trouve pas d’écho auprès de ses opposants en vue des prochaines élections dans deux mois.
« C’est le fait du prince ! Nous serons à moins de deux mois des élections : je pense qu’il y a un déni de démocratie », cingle le candidat Didier Cordoniou auprès d’Actu Rugby avant d’appeler lui-même à des Assises du rugby juste après son élection.
Dans une interview accordée au Parisien, Florian Grill, élu le 14 juin 2023, ne rebondit pas sur ce début de polémique et en appelle à la responsabilité des joueurs eux-mêmes afin qu’ils n’écornent pas l’image du rugby.
« Les joueurs les plus emblématiques doivent comprendre qu’ils ont des devoirs. On attend d’eux l’exemplarité », dit-il, lui qui a voulu prôner « l’autonomie et la responsabilisation », deux piliers qui se sont fracassés en Argentine.
« En Argentine, le capitaine Baptiste Serin a sonné la fin de la soirée après le premier test-match (6 juillet) pour retourner à l’hôtel. Certains sont restés… Je ne vais tout de même pas demander au staff du XV de France de jouer les portiers devant l’hôtel jusqu’à 6 heures du matin », regrette-t-il.
« Les joueurs sont des pros, bien payés voire très bien payés. Et pourtant, alors qu’Hugo (Auradou) et Oscar (Jegou) venaient d’être arrêtés (pour viol aggravé, ndlr) et qu’ils étaient en prison, certains sont venus nous demander, à Jean-Marc Lhermet et à moi-même, s’ils pouvaient sortir le soir. Les bras nous en sont tombés.
On ne va pas supprimer les troisièmes mi-temps mais à l’heure où tout est calculé, pesé, où les datas et la nutrition tiennent une place prépondérante dans l’entraînement, on ne peut pas comprendre ces soirées alcoolisées jusqu’à cinq heures du matin. »
Via Rugby Pass