Membre de la Cellule Technique FFR dédiée à l’Arbitrage professionnel, Romain Poite nous livre ses impressions après le stage de rentrée des arbitres professionnels.
Dans la poursuite du travail réalisé dans le cadre du Plan de Performance de l’Arbitrage du Secteur Professionnel Français, lancé en juillet 2023, la Fédération Française de Rugby (FFR) et la Ligue Nationale de Rugby (LNR) ont créé une Cellule Technique FFR dédiée à l’Arbitrage professionnel dans laquelle œuvreront deux des meilleurs arbitres français : Romain Poite et Mathieu Raynal.
Cette cellule, qui travaille au quotidien avec la LNR et les Clubs, a été lancé officiellement le 1er juillet 2024 et vise à renforcer la qualité et la performance de l’arbitrage en France. Cette collaboration marque une nouvelle étape dans la volonté commune de la FFR et de la LNR de promouvoir un arbitrage d’excellence et de garantir le respect des valeurs du rugby.
France Rugby
Quelles sont vos impressions sur vos nouvelles tâches ?
Romain Poite
Des impressions forcément positives parce que c’est un retour aux sources et un retour dans la famille qui m’a hébergé pendant tant d’années. Je reviens dans un rôle différent, mais avec beaucoup de satisfaction et de plaisir à reprendre contact avec toute la corporation de l’arbitrage. C’est vraiment un choix que je ne regrette pas.
France Rugby
Est-ce que vous pouvez nous expliquer vos missions ?
Romain Poite
En collaboration avec Mathieu Raynal, on a intégré une cellule que l’on a nommée Cellule de haute performance puisqu’elle regroupe l’ensemble du secteur professionnel de l’arbitrage français. On aura la charge de gérer les rencontres, les désignations et les individus qui vont évoluer dans le secteur professionnel, plus particulièrement les arbitres de champ, les arbitres assistants et les arbitres vidéo. On les manage sur l’année et en parallèle de tout ça, on est aussi investis dans l’EPCR (l’organe directeur et organisateur de deux compétitions européennes, ndlr) en tant que sélectionneur pour superviser et faire valoir notre voix au sein de la corporation et Mathieu, plus particulièrement sur World Rugby. On reste en relation étroite avec les institutions que sont là la FFR et la LNR. Nous avons aussi un enjeu plutôt secondaire, celui de recréer du lien avec tout l’écosystème rugby, les clubs, les journalistes, les institutions et nous-mêmes.
France Rugby
Cela ne fait pas bizarre de passer de l’autre côté de la barrière ?
Romain Poite
On va dire que c’est quelque chose de normal. J’ai eu une petite expérience en club qui m’a beaucoup apporté. On a renoué les contacts avec la fédération et je trouvais logique de pouvoir rendre à l’institution, au rugby français et plus particulièrement à l’arbitrage français, tout ce que j’avais pu obtenir durant ma carrière. Je suis toujours acteur mais de façon différente puisqu’on accompagne tous les arbitres sur le côté technique et managérial. C’est quelque chose qui nous plaît puisque c’est quelque chose qu’on faisait sur le terrain. On reste dans la fonction à 75 % mais avec une vision différente.
France Rugby
Vous avez l’envie de fonctionner comme un club ?
Romain Poite
Il y a d’autres personnalités qui constituent la cellule. Il y a notamment Maxime Chalon qui a eu aussi une expérience de haut niveau dans l’arbitrage et puis aussi en club à Brive. Toute l’expérience qu’on a pu en emmagasiner pendant ces deux années, au contact des staffs de club, on s’est nourri de ça et puis on l’a dupliquée dans l’arbitrage. Mais il y avait juste besoin de restructurer ce secteur parce qu’un homme seul comme Franck Maciello (Directeur Technique National de l’Arbitrage, ndlr), ne pouvait pas tout gérer de l’amateur au secteur professionnel. Nous sommes six et on est venu en soutien de Franck pour gérer ce domaine-là qui reste un domaine majeur puisque ça reste la vitrine de l’arbitrage français. Pour donner envie de rentrer dans le magasin, il faut que la vitrine soit la plus jolie possible et c’est ce qu’on essaye de faire.
France Rugby
Quel bilan tirez-vous de ce premier stage ?
Romain Poite
Le bilan est très positif puisque on a pu remplir toutes les cases qu’on voulait remplir, c’est à dire à recréer un lien, partager des visions, dans le seul but que tout le monde puisse se comprendre et. Et on a beaucoup répété que l’on avait l’habitude de travailler les uns à côté des autres mais maintenant, on veut dire qu’on travaille les uns avec les autres. Il y aura toujours des moments difficiles mais on a essayé de instaurer un climat de confiance et de respect, et puis surtout d’avancer ensemble pour qu’à la 80 ème minute tout le monde ait trouvé son confort de travail et la satisfaction d’avoir arbitré un match de rugby sans souci majeur ou en tout cas en les limitant le plus possible.
Via FFR