Le demi-de-mêlée Baptiste Germain a quitté le Stade-Toulousain cet été afin de gagner du temps de jeu du côté de l’Aviron Bayonnais.
Ce-dernier s’est confié via Midi Olympique.
Il explique que son transfert vers Bayonne s’est fait très tardivement. Extrait:
Sur le plan de la signature, ça s’est fait très tardivement. J’avais demandé à avoir accès aux infrastructures le plus rapidement possible pour arriver en forme. Je voulais pouvoir croiser quelques mecs, ne pas arriver comme un lapin dans les phares devant des mecs que je n’avais jamais vus avant. L’intégration s’est bien passée. Sans trop vite parler, j’ai la sensation que les entraîneurs ont confiance en moi, que les mecs ont confiance en mes qualités et en mon potentiel. C’est à moi de ne pas les décevoir et de faire le maximum pour leur rendre du mieux possible.
Il explique sa décision de quitter Toulouse pour Bayonne. Extrait:
Pour être honnête, j’avais plusieurs opportunités, mais aujourd’hui, j’ai vraiment besoin de retrouver du rugby et de me sentir bien dans ma tête, pour être bien sur le terrain. En rejoignant Bayonne et ce territoire, auquel je suis très attaché, je me retrouve dans un club hyper ambitieux. Je n’avais plus envie d’être un simple joueur d’effectif. J’avais envie d’être un joueur qui fait partie d’une aventure, sur qui on compte. Pour l’instant, nous n’avons rien fait et je n’ai rien fait à ce niveau-là, mais j’ai senti que c’était beaucoup plus possible de devenir ce genre de joueur à Bayonne qu’ailleurs.
Dans un autre club, avec des internationaux à mon poste, j’aurais eu l’impression de me remettre dans la même position qu’à Toulouse. À Bayonne, Maxime Machenaud et Guillaume Rouet sont plus sur la fin de leur carrière que sur le début. J’aimerais assumer ce statut de relève dans un club hyper ambitieux, pour aller chercher les premières qualifications dans le top six ou, pourquoi pas, une Challenge Cup. Je veux être vraiment acteur, pas spectateur.
On sait la place qu’on a, pour le moment, mais nous sommes ambitieux. Grâce à son public et ce qu’il dégage au niveau de son rayonnement en France, il y a beaucoup de mecs qui rêvent d’y jouer. Cette ferveur donne vachement envie. C’est hyper important, pour nous les rugbymen, de trouver ce côté “sang-chaud” et identitaire, que peut apporter l’Aviron bayonnais.
Il précise avoir quitté avec le sentiment d’inachevé. Extrait:
J’ai quitté Toulouse avec un sentiment d’inachevé. Je suis sorti par la petite porte. Même si le joueur que j’étais n’aurait pas eu d’acclamations extraordinaires, j’ai eu la sensation d’avoir été de passage. Personne ne se souviendra trop de moi à Toulouse. Je n’ai pas de regrets, car il ne faut pas en avoir dans la vie, mais il reste un sentiment d’inachevé. Je suis déçu de cette dernière année. Je pense ne pas avoir pu donner ce que j’avais pu donner lors des deux premières saisons à Toulouse. J’ai un sentiment de non-récompense par rapport à ce que j’ai pu donner. Voilà pourquoi j’ai demandé à partir. Ça a été accepté et sur ça, je remercie le Stade de m’avoir donné l’opportunité de partir, pour que je puisse à nouveau m’exprimer dans ma passion.
Il l’affirme : à Toulouse, il n’était clairement pas invité. Extrait:
J’ai vraiment senti que j’avais le statut de numéro trois, du mec en qui on n’a pas trop confiance, qui n’est plus trop invité dans les matchs importants. Je suis un compétiteur. J’ai connu ces matchs-là à Toulouse, avant mon prêt. À mon retour, j’ai eu la sensation d’avoir fait un pas en arrière. J’ai eu plus de chances quand j’étais le petit jeune qui arrivait de Bordeaux. Je n’ai joué que deux matchs en tant que titulaire à la mêlée. J’ai l’impression d’avoir été un peu sacrifié, sur ce poste de neuf et d’être passé dix au nom du collectif – et c’est hyper important – mais tout ça s’est fait à mes dépens.
Il explique avoir connu une saison 2023 / 2024 éprouvante à Toulouse, en raison de cette situation. Extrait:
Franchement, pas très bien. Elle a été longue. Même si au niveau des statistiques, je fais 19 matchs, je marque deux essais. J’ai appris que j’avais eu le meilleur pourcentage de réussite au pied devant Thomas Ramos, Blair Kinghorn et Romain Ntamack, mais cette statistique était faussée, car même si j’ai joué 19 matchs, je n’ai que 680 minutes sur la saison. Quand tu fais 19 matchs, tu dois être, au moins, à 1 200 minutes. Ça montre bien à quel point je faisais des feuilles, mais je ne rentrais que pour cinq, dix minutes. C’est ce qui donne cette sensation de non-confiance et de non-volonté de me faire jouer.
Pour conclure, Baptiste Germain évoque ses deux concurrents à Bayonne : Maxime Machenaud et Guillaume Rouet. Extrait:
Les deux ont une certaine longévité. Guillaume Rouet, pendant toutes ces années, a donné pour l’équipe. Il est aujourd’hui adoré, acclamé. Les gens l’identifient, ici. C’est vraiment ce que je recherche. Je veux avoir ce sentiment d’avoir tout donné, pour un club, pendant des années. Le fait d’avoir cette reconnaissance-là est incroyable. Pour Maxime, il a l’expérience d’un joueur international. Il est très assidu dans la performance, la musculation. Il a un côté très professionnel, sur lequel je dois apprendre énormément de choses.