L’ancien sélectionneur du XV de France, Marc Lièvremont s’est confié via Sud-Ouest.
Ce-dernier a dévoilé ses pronostics pour cette nouvelle saison 2024 / 2025.
Selon lui, il est évident que Toulouse est le grand favori pour le Bouclier de Brennus. Extrait:
C’est tellement évident. Comment pourrait-il en être autrement ? C’est plus que jamais, Toulouse et les autres derrière. Toulouse coche toutes les cases d’un immense favori. Les Toulousains ont réalisé le doublé la saison passée alors que c’était une saison post-Coupe du monde, traditionnellement compliquée pour un club qui est le plus grand pourvoyeur d’internationaux. Ils ont un effectif relativement jeune mais très mature et ils vont récupérer deux des meilleurs joueurs du monde avec les retours de blessure d’Anthony Jelonch et de Nepo Laulala, l’ancien pilier droit All Blacks. Il y a de la stabilité dans l’effectif, dans le club. Cela ne veut pas dire qu’ils vont encore réaliser le doublé mais les donner favoris, c’est une évidence.
Il cite les clubs en mesure de titiller le Stade-Toulousain en phase finale. Extrait:
Leur dauphin de l’an passé bien entendu. Malgré l’ampleur de la défaite en finale, l’Union Bordeaux-Bègles est un peu sur les traces des Toulousains. Avec évidemment moins d’expérience, moins d’effectifs. Mais l’UBB aura beaucoup appris de l’an passé. C’est une équipe qui s’est encore renforcée. Il y a aussi de la stabilité. Le modèle est chouette, avec le duo Laurent Marti – Yannick Bru, et tout ce qui se passe autour du club, du stade.
Le Stade Rochelais évidemment. Le Stade Français qui s’est renforcé après une saison très honorable sous la direction du duo Laurent Labit Karim Ghezal. Et puis Toulon qui possède l’effectif pour rivaliser. Cela fait donc quatre concurrents solides. Et après…
En revanche, il ne mise pas gros sur le Racing 92. Il explique pourquoi. Extrait:
Oui, un peu. Cela fait deux ans que le Racing 92 déçoit. La dernière année de Laurent Travers et la première de Lancaster. J’étais de ceux qui pensaient qu’ils allaient réaliser une bonne saison. Elle n’a pas été horrible mais ils ne se sont pas qualifiés en Champions Cup. Leur parcours a été assez chaotique avec un match de barrage plus que décevant à Bordeaux. J’ai des difficultés à lire le projet de jeu de Lancaster.
Il bénéficiait d’un bon recrutement mais beaucoup de joueurs ont été en deçà des attentes, y compris Siya Kolisi. Il y a du potentiel humain, de jolis joueurs, mais en termes d’homogénéité, je ne vois pas de changement majeur. Donc j’ai des doutes sur Lancaster. Il ne me paraît pas maître de son sujet. Et en plus, sa communication est sommaire. Pour toutes ces raisons, je mets le Racing derrière, dans un troisième groupe avec Clermont.
Il croit également assez peu au réveil de Clermont. Extrait:
J’y crois assez peu. Il me semble qu’il y a une gestion humaine un peu compliquée. Est-ce que le staff est en phase avec la culture du club ? Il n’y a pas un effectif monstrueux. Dans ces conditions, je ne les vois pas se qualifier. Mais sait-on jamais ? Si on fait le tour des prétendants affirmés aux phases finales, il y a des interrogations à lever à Bayonne et Pau : est-ce que l’Aviron Bayonnais a les moyens de passer un cap ? Même chose pour la Section Paloise. En fait, il y a un groupe de cinq qui se détache pour la qualification et ensuite, beaucoup de candidats pour une place à prendre.
Il ne voit ni le LOU ni Montpellier dans le top 6. Extrait:
Pour les deux, une présence dans les six serait une surprise. Ils sont chaotiques. C’est tellement compliqué le Top 14… Quand on les compare avec les cinq premiers clubs cités, on ne voit pas une organisation qui les place parmi les favoris.
En revanche, il voit l’USAP à la bataille. Extrait:
Oui. Stabilité de l’effectif, du staff : il y a un alignement et aucune raison pour qu’il n’y ait pas continuité du côté de l’Usap. Même Bayonne me paraît moins armé en termes d’expérience au niveau du staff.
Pour conclure, Marc Lièvremont condamne Vannes à la relégation. Extrait:
Oui. Je n’aime pas porter des jugements radicaux. Mais comment pourrait-il en être autrement ? L’histoire vannetaise est jolie. Tout le monde se réjouit à raison de l’arrivée d’un club en Bretagne. L’identité de ce club est chouette. On ne peut que leur souhaiter un parcours comme La Rochelle. Cela va être leur ambition. Leur parcours l’an passé est remarquable mais ils n’étaient peut-être pas la meilleure équipe de Pro D2. C’est toujours difficile pour un promu. Il faut qu’ils vivent l’aventure à fond en espérant que ce ne soit pas un cauchemar comme Perpignan en 2019-2020 et qu’ils s’inspirent des Rochelais. Ils ont fait des allers-retours mais qui, à chaque fois, ont progressé et se sont structurés.