Le directeur général de la Ligue Nationale de Rugby, Emmanuel Eschalier s’est confié via Le Figaro.
Ce-dernier a notamment donné son avis sur les clubs qui vivent grâce à un mécène.
Selon lui, le Top 14 a la chance d’attirer des investisseurs capables de couvrir les déficits des clubs. Extrait:
«Notre modèle assume de ne pas encadrer le résultat d’exploitation des clubs dès lors que les actionnaires garantissent leur capacité à assurer les charges. C’est le rôle de l’autorité de régulation d’obtenir les garanties que les investisseurs assument la responsabilité de couvrir les déficits.
C’est une chance pour le rugby qu’un groupe ou un homme mettent beaucoup d’argent et d’énergie pour développer leur club, le faire grandir. Le Top 14 associe ces deux modèles : des clubs qui n’ont pas ce type d’investisseurs et sont contraints d’équilibrer leurs comptes tous les ans et d’autres qui peuvent s’appuyer sur des mécènes. Et c’est plutôt vertueux au final, même s’il comporte une part de risques.»
Il a ensuite parlé l’audience, l’affluence et les droits télé. Extrait:
«Tout va bien de ce côté-là oui. Une saison 2023-2024 avec des affluences records tant en Top 14 qu’en Pro D2, une phase finale magnifique. La renégociation par anticipation des droits télé offre une sécurité financière aux clubs. Ils atteignent 130,5 M€ par an pour la période 2027-2032, soit un total de 697 M€ hors finale sur ce cycle, en hausse de 15% (115 M€ 2023-2027 ; 98,5 M€ 2019-2023, 72 M€ 2014-2019… NDLR). Une progression significative mais raisonnable.
Cela nous garantit huit ans de visibilité, d’exposition et de revenus, ce qui est sans équivalent pour un championnat. C’est plus qu’un partenariat qui nous lie avec un Canal +, une véritable relation de confiance. Qui porte ses fruits puisque le record d’audience sur un match de saison régulière a été battu la saison dernière avec 850.000 abonnés lors du match entre le Stade Toulousain et le Stade Rochelais.»
Pour conclure, il fait un point sur la situation économique de la Ligue Nationale de Rugby et des clubs du Top 14. Extrait:
«Au niveau de la LNR, nous sommes sur une courbe de croissance continue. Nos partenariats viennent d’atteindre le niveau record de 25 millions d’euros, le programme de sponsoring est complet ; les droits TV sont sécurisés jusqu’en 2032 dans un contexte de marché très compliqué, avec une croissance de 15%. Le modèle économique des clubs est sain car il n’y a pas de dépendance à un poste de revenu en particulier : 45% de partenariats y compris locaux ou régionaux, 20% billetterie et revenus jours de match, 15 à 25% des reversements de la Ligue, dont les droits télé, en fonction de la taille des budgets des clubs.
Ce modèle a vocation à trouver son équilibre dans la durée. Si on continue à être raisonnable sur la masse salariale, en maintenant le salary cap à son niveau actuel, tout en continuant à accroître les revenus, on s’approchera mécaniquement de l’équilibre. L’autre vertu d’un salary cap, qui ne bouge pas malgré l’augmentation des revenus, est que cela pousse à investir dans les infrastructures – les stades, les centres de formation… – et ça crée la croissance de demain.