Le talentueux Clermontois Fritz Lee va débuter sa 11ème saison avec l’ASM.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier explique avoir toujours une très forte motivation. Extrait:
Chaque année est différente. Je me demande souvent quelle est ma motivation, si je peux me lever le matin ou si c’est le bon moment pour prendre ma retraite. Depuis cinq ans, je dis que c’est ma dernière saison mais je retrouve finalement la motivation de continuer ! J’ai toujours le feu sacré et l’envie de m’entraîner.
Je me lève pour ma famille, chaque matin. Je fais le plus beau métier du monde et je sais que quand ce sera fini, il n’y aura pas de retour en arrière. Il faut profiter de chaque instant. J’ai en plus la chance d’avoir joué dans un seul club en France et j’en suis extrêmement heureux.
Il évoque une préparation physique compliquée. Extrait:
C’était dur, surtout à mon âge (rires). Mais les plus jeunes ont aussi souffert donc c’est positif. De toute façon, c’est obligatoire pour faire une belle saison et enfin retrouver le top 6. On a manqué la phase finale d’un seul point, c’était vraiment dur, donc on veut encore plus travailler cette saison pour retrouver le haut du classement.
Il explique ensuite sa décision de prolonger son contrat avec Clermont d’une saison. Extrait:
Clermont est un grand club, peu de joueurs ont eu l’opportunité de jouer pour nous. J’avais une année supplémentaire en option dans mon contrat et après une discussion avec ma femme, j’ai décidé de continuer pour plusieurs raisons : je suis toujours en forme, je peux apporter à l’équipe, j’essaie de faire progresser les jeunes joueurs et, surtout, je veux laisser le club à une meilleure place que je ne l’ai trouvé, en octobre 2013. C’est un beau défi !
Il se confie ensuite sur les jeunes joueurs de l’ASM. Extrait:
Ils comprennent plus le jeu qu’à mon époque, lorsque j’avais leur âge. Mon objectif est de partager mes connaissances et mon expérience pour qu’ils s’en servent du mieux possible, que le club soit entre de bonnes mains quand j’arrêterai.
Il parle de son premier choc en arrivant à Clermont. Extrait:
Au moment d’atterrir à l’aéroport de Clermont-Ferrand, je n’ai vu que des champs et je me suis dit : “j’arrive au milieu de nulle part” ! Ma femme avait le même ressenti mais finalement, cette impression a été balayée quand je suis allé dans le centre-ville et surtout au stade Marcel-Michelin. Clermont est la ville parfaite pour fonder une famille et élever ses enfants. La ville s’agrandit, en plus, et elle a une place particulière dans mon cœur.
Il avoue avoir époustouflé par l’ambiance du Michelin. Extrait:
Le premier match auquel j’ai assisté était un derby contre Brive. J’étais époustouflé par la ferveur des supporters et des chants incessants. J’ai alors demandé à un spectateur si c’était comme cela tout le temps ou juste pour le derby, et il m’a répondu que chaque week-end l’ambiance était incroyable. Je compare le Michelin aux ambiances des grands stades de football lors des rencontres de Ligue des champions.
Mike (Delany) et Sitiveni Sivivatu m’ont intégré en premier parce que j’avais joué avec eux plus tôt dans ma carrière. Benson Stanley m’a également beaucoup aidé et, au fil des semaines, je me suis lié d’amitié avec Jamie Cudmore ou Benjamin Kayser. Je leur parle toujours et j’en profite pour les remercier !
Il dévoile ses meilleurs souvenirs avec Clermont. Extrait:
Il y en a deux. D’abord la saison 2016-2017 dans son ensemble. On a joué deux finales et on a gagné le bouclier de Brennus. Nous étions au sommet en termes de niveau de jeu, depuis mon arrivée. La saison 2014-2015 est un peu similaire mais nous n’avons pas réussi à remporter un titre. Ensuite, je suis très fier d’avoir disputé mon 250e match avec Clermont la saison passée. Cela me tient vraiment à cœur, peut-être plus que les finales que j’ai jouées.
Il ne préfère pas parler des pires souvenirs. Extrait:
Je n’en ai pas vraiment. Les finales perdues sont évidemment un déchirement, mais cela fait partie de notre chemin. Il y a des regrets dans tous ces matchs mais il faut accepter et avancer pour remettre l’ASM à sa place.
Il se rappelle de son arrivée à Clermont en 2013, en tant que joker médical. Extrait:
Au bout de deux semaines, les dirigeants de Clermont m’ont proposé ce contrat et j’étais surpris. J’avais bien joué, certes, mais je ne m’attendais pas à ce que le club vienne si vite avec cette opportunité. Clermont est un énorme club, peu de All Blacks sont venus jouer ici et pour moi c’était un honneur. J’ai évidemment accepté très rapidement, mais j’ai attendu un moment pour le dire à ma femme, parce que je lui avais promis de ne rester que trois mois (rires). Cela n’a pas été simple pour elle, mais on a vite compris que nous avions fait le bon choix.
Il ne cache pas avoir été approché par certains clubs ensuite. Extrait:
J’ai eu des opportunités dans les deux cas, mais je n’ai jamais vraiment considéré ces options. Je suis loyal envers Clermont. Sans l’ASM, je ne serais pas le joueur que je suis devenu aujourd’hui. Peu de joueurs restent longtemps dans un seul club et aujourd’hui, je veux être un exemple pour chaque étranger qui vient à Clermont. Il faut que les joueurs étrangers comprennent qu’en signant à l’ASM, ils intègrent un club chargé d’histoire avec un public énorme. J’espère donc accompagner les prochaines recrues ici.
Il indique avoir envie de devenir entraineur dans le futur. Extrait:
Absolument. Je suis en formation pour obtenir un diplôme. C’est mon option privilégiée pour l’après-carrière, je suis passionné à l’idée de transmettre et plus particulièrement aux jeunes joueurs de Clermont. Je pense avoir quelque chose à leur apporter j’aimerais beaucoup qu’ils connaissent des finales et des titres.
Questionné sur le déclin de Clermont, il réagit. Extrait:
C’est difficile à dire. Je pense que le Covid-19 a fait beaucoup de mal à l’ASM. Comme tous les clubs, mais à Clermont peut-être un peu plus. Le système économique du club a dû être repensé et cela a eu des impacts sur nos performances et le recrutement. On n’a plus joué la phase finale depuis le barrage à Bordeaux-Bègles en 2021. Mais aujourd’hui, le club s’est remis sur de bons rails, avec un recrutement intéressant et j’espère vraiment qu’on reviendra là où on doit être. Financièrement, le club va également mieux. Nous allons dans la bonne direction.
Il évoque ensuite l’arrivée de Christophe Urios. Extrait:
C’est un entraîneur qui met la pression sur les anciens pour qu’ils s’entraînent fort et ne s’installent pas dans une zone de confort. C’est un bon signal pour tout le groupe, il nous met au défi peut-être un peu plus que les plus jeunes. Il attache une grande importance aux leaders.
Dans la vie de tous les jours, il explique être un homme calme. Extrait:
Je suis calme et en paix. Je ne parle pas beaucoup, même si j’aime bien chambrer ! Je suis humble, je ne suis pas “flashy”. À part le rugby, mon autre passion est le golf. J’en fais souvent après les entraînements et cela m’apaise, me fait progresser mentalement.
Pour conclure, il raconte sa meilleure anecdote sur Clermont. Extrait:
J’ai perdu un pari contre Isaia Toeava en 2020, juste avant qu’il parte à Toulon. J’ai dû me teindre les cheveux en blond pour toute la saison. J’étais dégoûté et la première fois que ma femme m’a vu avec ma nouvelle coupe, elle m’a regardé, l’air complètement désabusé. Elle m’a dit : “Tu as trente ans, qu’est-ce que tu fais ?”. C’était très drôle !