Ce dimanche, La Rochelle affronte Toulon à l’occasion de la première journée du Top 14.
Interrogé via Sud-Ouest, le talonneur Rochelais Pierre Bourgarit a évoqué le début de cette nouvelle saison. Extrait:
Pour le coup, je l’attaque plutôt avec légèreté. C’est vrai que je sors d’une saison frustrante d’un point de vue individuel. Il y a eu une première blessure en Afrique du Sud (il avait été touché à l’épaule en match de poule de Champions Cup face aux Stormers), puis cette blessure en janvier (face à Leicester). Au début, je ressentais des douleurs qu’on ne parvenait pas à expliquer. C’est venu avec le temps, mais ça a été plus long que ce qu’on avait envisagé initialement. Tout ça est derrière moi. Je ne dis pas que je ne ressens plus de douleurs, il y a encore quelques petits trucs, mais rien qui m’empêche de jouer au rugby.
Il explique pourquoi sa blessure a été longue à soigner. Extrait:
J’ai déjà eu des douleurs à force de lancer et de plaquer : ça peut créer des petites inflammations à l’épaule. Mais jamais quelque chose qui m’empêche de jouer au rugby. Les nerfs avaient été impactés lors de la luxation. C’est à cause de ça que j’avais mal sur les mouvements rapides de projection, notamment les lancers. Je n’envoyais pas le ballon à plus de 7 mètres, c’était compliqué (sourire) ! Malheureusement, à part le temps, il n’y a pas grand-chose à faire avec les nerfs.
Ma blessure m’a assez pris la tête. Je suis resté au contact du groupe, ça m’a permis de relativiser. Même si je ne partageais pas les moments avec eux sur le terrain, je le faisais en dehors : je faisais les déplacements en tant que 33e homme (sourire).
Il ne cache pas avoir vécu une saison frustrante. Extrait:
On n’a pas vécu la saison qu’on espérait, même si dire qu’elle a été gâchée me semble un peu fort. On a quand même disputé un quart de finale de Champions Cup (perdue contre le Leinster) et une demi-finale de Top 14 (face à Toulouse) : certains clubs rêveraient d’en jouer ! Même si c’est vrai que ce n’est pas les ambitions qu’on avait au départ, comme ce ne sont pas celles qu’on a pour celle qui arrive… On ne les cache pas. On ne dit pas qu’on va tout rafler, mais sans prétention, on a l’ambition de gagner des titres.
Il estime que l’effectif Rochelais a été impacté par les blessures la saison dernière. Extrait:
Par rapport aux saisons où on a gagné des titres (en Champions Cup en 2022 et 2023) ou celle où on a perdu les deux finales (2021, 2023), on a connu beaucoup de pépins physiques au niveau des joueurs cadres. Ça a permis l’émergence de beaucoup de jeunes. C’est bien, mais ce ne sont pas des robots : ils ont besoin de s’acclimater. Même s’ils travaillent le même projet de jeu que nous, ce n’est pas la même chose lorsqu’ils arrivent chez les professionnels. Ça a peut-être joué dans notre irrégularité, surtout quand tu en alignes cinq ou six sur une feuille de match, même si plein de jeunes en ont profité pour s’illustrer.
Il évoque la force de son équipe : le jeu d’avants. Extrait:
On sait très bien qu’on a un gros paquet d’avants et qu’on s’est reposé dessus : c’était notre jeu, on ne va pas tout changer. Mais on essaie tout de même d’améliorer notre rugby depuis le début de la préparation. On va essayer de faire un peu plus de mouvements, on est des joueurs de ballon, pas que des bêtassous à faire des mauls (rires) ! Même si on ne sera pas le Stade Toulousain demain, on va continuer à faire des mauls et des mêlées. Désolé pour les téléspectateurs, mais je pense qu’ils prennent tout de même du plaisir à nous voir dominer de la sorte (rires).
Il a également parlé du management spécial de Ronan O’Gara, qui n’hésite pas à piquer ses joueurs quand il le faut. Extrait:
Ronan est comme il est. Il essaie peut-être de nous piquer. Mais cette exigence envers nous, il l’a envers lui-même. Il est dans son rôle. Sans le vouloir, on était peut-être un peu moins rigoureux dans le travail. S’il voulait nous faire prendre conscience de ça, ça a marché : on a fait une belle fin de saison. Il n’y a que ce match contre Toulouse lors duquel on leur a plus donné la victoire que l’inverse (Ndlr, Atonio et Wardi ont été expulsés sur carton rouge).
On va essayer de continuer à écrire notre histoire. Celle du club et la nôtre. Il y a peut-être eu un petit coup de frein, mais c’est pour mieux repartir. Cette idée de dynastie, c’est avant tout l’objectif de vivre des moments de joie avec nos supporteurs, nos familles… On y a goûté par le passé, on envie de recommencer.