Le candidat à la présidence de la Fédération Française de Rugby, Didier Codorniou s’est longuement confié via L’équipe.
Ce-dernier est longuement revenu sur les terribles affaires qui ont secoué le rugby Français cet été.
Dans un premier temps, il demande de ne pas mettre tout le rugby Français dans le même panier suite à ces affaires. Extrait:
Ne jetons pas l’opprobre sur tous ces licenciés, ces présidents de club, ces bénévoles, qui œuvrent au rugby du quotidien. L’image s’est dégradée suite à ces histoires où on n’a pas respecté le maillot, le Coq, la France. C’est là où on a failli.
Il y a eu des manquements sur l’accompagnement de l’équipe de France. J’ai fait une dizaine de tournées, je sais comment ça se passe. Si vous n’avez pas un chef de liaison, un directeur de tournée, un vice-président de la FFR…
Selon lui, Jean-Marc Lhermet aurait dû être auprès de l’équipe de France lors de la Tournée en Argentine. Extrait:
Je crois, oui. Il a fait le choix d’être au congrès de la FFR. Abdelatif Benazzi est aussi étrangement absent, il est apparu depuis quelques jours au sujet de World Rugby… C’est bien qu’il puisse se positionner. Attendons quand même le 19 octobre.
Selon lui, le problème n’est en aucun cas Fabien Galthié. Il estime que le sélectionneur devrait être entouré d’une personne supplémentaire. Extrait:
Dès qu’il y a une enquête, un dépôt de plainte, la justice doit faire son travail. En tant qu’élu, j’ai aussi eu à faire à la justice et je suis très mesuré (…) Sportivement, mon problème n’est pas Galthié. C’est un très bon entraîneur qui a déjà fait ses preuves.
Mais il a besoin d’avoir une personne au-dessus pour prendre des responsabilités, le protéger et que la maison France soit plus étanche pour être plus concentrée. Elle a besoin d’être mieux gouvernée, consolidée, plus surveillée.
Il ne comprend absolument pas que des joueurs puissent se retrouver ivres, en pleine nuit, lors d’une Tournée en Argentine. Extrait:
Ce n’est pas normal. Restaurer l’autorité, c’est prendre nos responsabilités et, par moments, sanctionner. Que les sanctions soient graduelles en fonction de ces éléments. Il faut travailler sur ces éléments lors des assises nationales du rugby que nous voulons organiser sur huit samedis. Tous les thèmes seront évoqués sans tabou, la santé, l’alcool, la drogue, les commotions – un autre sujet d’importance.
Dans la foulée, Didier Codorniou persiste et signe : selon lui, la sanction infligée à Melvyn Jaminet a été prise trop vite à son gout.
Il défend clairement l’arrière international Français. Extrait:
J’assume ce que j’ai dit. Il s’avère que je connais Melvyn Jaminet. Je me suis permis de dire ça à son sujet parce qu’il y avait une accélération sur le dépôt de plainte et que j’avais certains retours. C’est souvent intéressant de prendre du temps avant de prendre une décision qui peut être radicale. Surtout que derrière ça, il y a l’aspect psychologique du joueur.
Son passage à Toulouse ne s’était pas bien passé. Il est revenu à Toulon avec, je crois, une fragilité. Il s’est cherché, il a douté. Il est parti en tournée avec l’équipe de France et effectivement en troisième mi-temps, avec des copains, il a prononcé des mots inadmissibles, des propos racistes. Je persiste à penser que Jaminet n’est pas raciste. Je mesure la gravité des propos. Je sais qu’il a des amis maghrébins…
Vous savez, je suis immigré espagnol, quand j’étais très jeune à Gruissan, j’avais une tante qui avait des difficultés pour parler le français. On nous disait qu’on était illettrés et on nous traitait de sales Espagnols. Je suis un homme engagé, de gauche, qui défend les valeurs de la République. Vous comprenez bien que je ne peux pas être en phase avec ces propos racistes. Je ne parle pas des propos mais de la personnalité de Jaminet. Après, il y aura un jugement.
Il confirme être prêt à revoir sa peine à la baisse s’il était élu président de la FFR. Extrait:
Je suis prêt, en fonction de ce qui va se passer sur le plan juridique, à voir si effectivement la peine peut être ou non atténuée. Il n’est pas question de dire : “Je l’enlève, je passe sous silence.” Bien au contraire. L’heure est trop grave avec cette montée des extrémismes que je combats tous les jours depuis vingt-cinq ans. Aujourd’hui, j’ai mal au rugby. Le rugby ne mérite pas ça. Je crois à ce discours de mobiliser les gens, de les apaiser et de les rassembler.
En revanche, il se veut beaucoup plus ferme avec Oscar Jegou et Hugo Auradou. Extrait:
Ils ont sali le maillot. On en revient au vivre-ensemble et au respect des règles. C’est inadmissible que des joueurs rentrent bourrés et créent du désordre à la maison équipe de France.
Il l’affirme : même en cas d’abandon des charges, il souhaiterait une sanction pour ces deux joueurs. Extrait:
Oui, il peut y avoir des sanctions graduelles en fonction des éléments. C’est pour ça qu’il est intéressant d’avoir des commissions avec des juristes afin de mettre en place un système connu de tous et sensibiliser les joueurs.
Il faut remettre de l’ordre. Il y a trop de dérapages. Ça dure depuis trop longtemps, je ne parle pas que de la tournée en Argentine. Quand on soulève trop le tapis, comme dit Florian Grill, il faut faire attention car on peut se prendre les pieds dedans et tomber.